Résumés
Résumé
Cet article examine la figure de la travailleuse du sexe telle qu’elle est représentée dans la culture imprimée à sensation du Québec des années 1940 et 1950. Il se concentre sur deux périodes successives de l’histoire de la culture imprimée québécoise : d’abord, la période 1942-1947, représentée par le périodique Police Journal, qui, à mi-chemin entre le journal et le magazine, propose un regard réformiste sur la moralité du Québec avec des reportages sensationnalistes sur la criminalité et le vice ; ensuite, les journaux jaunes des années 1950, qui exploitent, à des fins sensationnalistes, les transgressions de la légalité en matière de commerce sexuel. Dans le passage entre ces deux périodes et ces deux corpus, la figure de la prostituée urbaine évolue : elle est d’abord le symbole d’un problème d’hygiène sociale puis devient une figure criminelle génératrice de récits d’action individuelle et d’agentivité.
Abstract
This article examines the figure of the sex worker as represented in Quebec’s tabloid press in the years 1942 to 1960. It focuses on two successive periods in the history of Quebec print culture: first, the years 1942-1947, represented by the periodical Police Journal, which, part newspaper and part magazine, proposed a reformist examination of Quebec morality through sensationalist reporting on crime and vice; second, the yellow journalism of the 1950s, which exploited sex trade crimes for sensationalist purposes. During the transition between the two periods and the two print entities, the figure of the city prostitute evolved: she was first the symbol of a social hygiene problem and next a criminal figure, creating narratives of individual action and agency.