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Journal des traducteurs
Translators' Journal
Volume 55, numéro 4, décembre 2010 De la localisation à la délocalisation – le facteur local en traduction From Localization to Delocalization – The Local Factor in Translation Sous la direction de Nicolas Froeliger et Jean-René Ladmiral
Sommaire (17 articles)
Partie I : penser le local
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La traduction, phénomène interculturel et psychorelationnel
Jean-René Ladmiral
p. 626–641
RésuméFR :
Les questions qui peuvent se poser à propos du concept de localisation amènent à problématiser l’idée de traduction. La communication mise en jeu dans le cadre d’une dynamique de groupes bilingues et binationaux (par exemple franco-allemands) prend la forme d’une « traduction » orale qui, au sein du groupe, devient l’enjeu des clivages linguistiques et interculturels, mais aussi de tout un vécu psychorelationnel. Sans doute le concept de médiation permet-il, par sa généralité et sa polysémie, d’appréhender les problèmes posés dans toute leur ampleur. Par en haut : le champ d’études inédit dont il est traité ici amène à ne pas éluder l’échéance d’un questionnement d’ordre épistémologique. Par en bas : plusieurs scénarios de communication interculturels seront évoqués.
EN :
The issue which may arise about the concept of localization leads us to question the notion of translation. The communication at stake within the dynamics of bilingual and dual-nationality groups (e.g., Franco-German groups) becomes a kind of oral translation which, within said group, will be based on linguistic and intercultural schisms, but also of a whole psycho-relational experience. The notion of mediation makes it possible through its all-encompassing nature and its polysemy to approach this particular field of study in its entirety. On a higher level, the unexplored field of study examined here hitherto leads to an evasion of the ultimate epistemological reflection. On a lower level, several intercultural communication scenarios will be presented.
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Le facteur local comme levier d’une traductologie pragmatique
Nicolas Froeliger
p. 642–660
RésuméFR :
Où se manifeste le facteur local en traduction pragmatique, avec quels enjeux et quels horizons théoriques ? Abordée à partir d’exemples empruntés à la technique, à l’économie et à la presse, cette question débouche sur un paradoxe traductologique : celui de réunir artificiellement, sur l’importance de traduire non pas ce que le texte dit, mais ce qu’il fait, des auteurs en totale contradiction, et dont les seuls points communs semblent être une prise de distance par rapport à la linguistique et une réflexion fondée sur la traduction de la Bible. Tenter de surmonter ce paradoxe afin de produire, à partir du même facteur local, une recherche pertinente en pragmatique conduit à se demander si le problème n’est pas dans le choix des textes de référence, ainsi que sur la possibilité et l’intérêt d’une émancipation de la traductologie pragmatique par rapport aux théories plus littéraires ou se voulant généralisantes. Cette démarche permet in fine d’isoler un trait que nous pensons décisif en traduction pragmatique : c’est lorsqu’il y a défaut (inaperçu) d’identité entre source et cible que l’on peut dire qu’il y a véritablement traduction.
EN :
Where will the local factor be encountered in pragmatic translation? What is at stake there and which theories do those phenomena relate to? This question is first considered using examples from technical, business or journalistic texts. It leads, however, to a paradox, one that artificially agrees on the importance of translating the thrust of the text, not just what it says, and thus unites authors that disagree on nearly everything else and whose sole common points are a certain reluctance toward linguistic approaches and the use of the Bible as a touchstone for their reflections. Trying to overcome this paradox to produce research that is useful and operative in pragmatic translation leads to two questions. First, does the problem lie in the choice of reference texts? Second, is it possible and worthwhile to emancipate pragmatic translation studies from other theories that are more inclusive or specifically grounded in literary texts? This approach ultimately reveals a feature we consider decisive in pragmatic translation: the core of the translating activity emerges in those rare places where identity between source and target texts is absent, albeit imperceptibly.
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De la localisation à la délocalisation : enjeux professionnels
Carmelo Cancio Pastor et Sydney Belmonte
p. 661–673
RésuméFR :
Comme tout secteur de l’économie concurrentielle, celui de la localisation a subi les effets des délocalisations. Le présent article s’attache à observer les reflets que renvoie une activité professionnelle (la localisation) passée à travers le prisme d’un des faits économiques majeurs de notre temps (la délocalisation) : externalisation, expatriation, internationalisation, mondialisation… Il s’agit, dans un premier temps, de définir précisément ce qu’il faut entendre par localisation, avant d’examiner comment l’exercice concret de cette spécialité s’est trouvé et se trouve bouleversé par son quasi-antonyme. L’analyse critique de ces reflets permet d’identifier les enjeux et les tendances qui sous-tendent ce marché professionnel et leur influence sur celui de la traduction professionnelle dans son ensemble.
EN :
Like any market sector, the localization industry has had to accommodate the effects of delocalization. This article is an attempt to observe the reflections sent out by a specific industry (localization) which has passed through the prism of a major economic trend (delocalization): externalization, expatriation, internationalization, globalization… We first try to define precisely what is to be understood by the word localization, and then look at the manifold ways this profession has been changed though the incidence of its quasi-antonym. The critical analysis of these reflections helps to identify the challenges and trends which underpin this professional market and their influence on the professional translation market as a whole.
Partie II : domaines et applications
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TIC, collaboration et traduction : vers de nouveaux laboratoires numériques de translocalisation culturelle
Philippe Lacour, Aurélien Bénel, Franck Eyraud, Any Freitas et Diana Zambon
p. 674–692
RésuméFR :
Jamais les fonctions de pollinisation (déterritorialisation et reterritorialisation) de la traduction n’ont été plus importantes qu’aujourd’hui. Comment peut-on utiliser les technologies de l’information et de la communication au service de la traduction des textes culturels (humanités, sciences sociales) ? Cet article souligne le potentiel topologique de la traduction numérique participative, et en particulier du projet TraduXio (environnement collaboratif de traduction de précision), en insistant sur sa vocation de translocalisation culturelle. La constitution de collectifs transnationaux, la dissémination du savoir grâce à la traduction multilingue, la promotion de nouveaux biens communs et la valorisation du travail des communautés de traducteurs : tels sont les principaux enjeux de la traduction « littéraire » à l’ère de l’information et de la culture « libre ».
EN :
The cross-fertilization functions of translation have never been higher than today, in the digital age. How can we use Information and Communication Technologies for the translation of cultural texts (Humanities, Social Sciences)? In this article, we underline the topological potential of digital collaborative translation, and in particular of the TraduXio project (collaborative digital environment for precise translation), by insisting on its genuine vocation for cultural translocalization. Among the major issues at stake in the internet era of multlingualism and free culture, one could underline the constitution of transnational communities, the promotion of new commons and the valorization of the translators’ work.
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Territorialité et extraterritorialité de la traduction du droit
Sylvie Monjean-Decaudin
p. 693–711
RésuméFR :
Langues, droits et territoires constituent un tout indissociable que la traduction du droit ne peut éluder. Les langues et les droits présentent à la fois une unicité et une diversité, une égalité et une hiérarchie selon l’angle de vision. La traduction non territorialisée correspond à une traduction verticale dans un contexte institutionnel de droit international ou régional négocié. L’équivalence traductionnelle se veut dès lors uniformisante afin de faciliter une interprétation uniforme d’un droit unique énoncé dans une multitude de versions linguistiques. L’Union européenne constitue, en ce sens, un paradigme. La traduction territorialisée correspond à une traduction horizontale réalisée dans les divers contextes de droit. Destinée, entre autres, à la connaissance d’un droit autre ou à la reconnaissance du droit de l’autre, voire à l’administration de justice, cette traduction présente des caractéristiques culturelles marquées. L’équivalence traductionnelle se veut dès lors localisée car empreinte d’une culture d’origine. Face au risque d’enfermement, le traducteur doit se prémunir contre tout juricentrisme. Cependant, peut-il éviter qu’un hégémonisme linguistique, juridique et territorial ne mène à une équivalence traductionnelle ?
EN :
Languages, law and territories form one inseparable whole, which has to be taken as such by legal translation. Languages and law present at once unity and plurality, equality and hierarchy, according to the angle of vision. A case in point is “translation unbound by territory,” i.e., vertical translation in the institutional context of negotiated international or regional law. Translation equivalence is then established in order to achieve uniform interpretation of one unique law expressed in various linguistic versions. The European Union is paradigmatic of such a case. At the opposite, “territory-bound translation” entails horizontal translation realized in various legal contexts. It may serve various purposes, among which knowledge of the other law or recognition of the right of others, or even the administration of justice, and exhibits marked cultural characteristics. Translation equivalence is then subject to the local factor since it has to take the original culture into account. Faced with the risk of communication failure, the translator must be wary of acting as if his/her legal system were universal. However, can he/she prevent the search for translation equivalence to be guided by linguistic, legal and territorial imperialism?
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Tarantino’s Inglourious Basterds: a blueprint for dubbing translators?
Nolwenn Mingant
p. 712–731
RésuméEN :
Released in 2009, Quentin Tarantino’s Inglourious Basterds is representative of a recent trend of multilingual films in Hollywood. The inclusion of one or several languages other than English can be problematic for dubbing translators when the films is exported. The comparison between the original version of Inglourious Basterds and its French dubbed version offered in this article brings to light a number of translation issues. The idea of the codified relationship with the audience leads us to explore notions of conventions, contrivances, and suspension of disbelief, whether in the native language or original subtitling included in the American version. Dubbing is not only translating, it raises the issue of the texture of the original voices, especially in a film preoccupied with accents. Finding French voices with an equivalent texture but which are also plausible for the audience is a challenge that the dubbing team must meet. Finally, the vital importance of languages in the narrative and thematic construction of Tarantino’s film result in the inevitable loss due to the dubbing process. This article is not an attack on the dubbing process, but an attempt to interrogate its complexity and determine its role.
FR :
Sorti en 2009, Inglourious Basterds de Tarantino représente une tendance hollywoodienne récente : le film multilingue. L’inclusion d’une langue, voire plusieurs autres que l’anglais peut cependant être problématique, au moment de l’exportation, pour l’équipe chargée du doublage. Cet article se propose de comparer la version originale d’Inglourious Basterds à sa version doublée en français, afin de mettre en lumière un certain nombre de questions de traduction. L’idée d’une relation codifiée avec le public nous mènera d’abord à explorer les questions de convention, de stratagème et de suspension consentie de l’incrédulité, à la fois dans les choix de langue et de sous-titres de la version d’origine et dans la version française. Doubler n’est cependant pas seulement traduire et la question de la texture des voix originales viendra ensuite se poser avec force, notamment autour des problèmes d’accent. Les voix doublées doivent à la fois avoir une texture relativement proche de l’original et sembler plausibles au spectateur français. Enfin, l’opération de doublage se traduit inévitablement par une certaine perte de la place centrale accordée à la langue par Tarantino dans la construction narrative et thématique de son film. Loin d’être un jugement sur le processus de doublage, cet article tente plutôt de mettre en lumière sa complexité et ses réels enjeux.
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« Tout un monde d’évasion » : adapter les romans sentimentaux pour un lectorat français
Maïca Sanconie
p. 732–751
RésuméFR :
Les romans sentimentaux, notamment ceux qui se prétendent à vocation historique, proposent à leur lectorat « tout un monde d’évasion », dans lequel se nouera et se résoudra une intrigue amoureuse. La narration construit un ailleurs qui doit littéralement capter l’imagination des lectrices durant le temps de la lecture du roman. Dans la traduction en français de ces ouvrages d’origine anglo-saxonne, le maintien d’un contexte territorial précis permet de façonner cet ailleurs en un univers clos, sans équivalences avec le monde familier des lectrices françaises. La traduction en français des romans sentimentaux à vocation historique met donc en oeuvre non pas une stratégie d’adaptation au réel et au local, mais la représentation d’un exotisme sans faille. En examinant un corpus d’oeuvres traduites par nos soins et publiées aux Éditions J’ai Lu, nous montrerons comment l’opération de réécriture s’inscrit dans un processus d’identification de la lectrice à l’héroïne du roman, et comment la traduction doit soutenir – voire renforcer – les fantasmes à l’oeuvre dans le récit.
EN :
“Great escapes”: Pseudo-historical romance offers its reader an escapist romantic fantasy in which love brings the action to a climax. The narrative creates and develops settings that must literally capture the readers’ imagination as they are reading the novel. In translating these stories into French, maintaining a precise territorial context guarantees the exoticism of the place of narration, totally unrelated to the familiar universe of the French readers. Instead of a strategy that adapts the text to the real world and to the local standards, translating romance novels into French implies the representation of an unfailing exoticism. By studying a corpus of works that we translated for a French publisher, I will show how re-writing the text is part of an identification process of the reader with the female heroine of the novel and how the translation process must sustain – and even reinforce – the fantasies that thread the narrative.
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Translation and Technical Communication: Chicken or Egg?
Patricia Minacori et Lucy Veisblat
p. 752–768
RésuméEN :
Translation starts with a document in one language and ends with a document with the same meaning in another language. Technical communication entails designing and writing a document from scratch in one language. The answer to the question of “Which, of translation or writing, comes first?” seems relatively obvious – the document needs to be written before it can be translated. However, when looking at translation and technical communication as professions and examining how the professionals are trained, the answer is not quite as clear-cut. In the United States, translators and technical communicators have different qualifications, different skills – in particular different language skills – and have degrees in different fields. Only recently has there appeared a certain convergence between the professions. In Europe, and more specifically in France, the profession of technical communicator is quite recent, as are the corresponding academic programs. Many technical communicators came to the profession from translation. The convergence therefore is perceived as being far greater. The purpose of this paper is to launch a comparative study of the competences or skills of translators and technical communicators, based on the existing European Master’s in Translation (EMT) list of competences for translators. The goal of this study would be to define the core skills for technical communicators, to examine to what extent they overlap with the competences of translators and ultimately, to establish a referential for training programs in technical communication.
FR :
La traduction est une opération sur le sens : elle part d’un texte exprimé dans une langue pour arriver à un texte exprimé dans une autre langue. La communication technique implique, en revanche, de concevoir et de rédiger un document dans une langue, souvent à partir d’une compilation d’informations. La réponse à la question : « Laquelle, de la rédaction ou de la traduction, précède l’autre ? » semble assez évidente : les documents doivent être rédigés avant d’être traduits. Or, si l’on analyse la traduction et la communication technique aux États-Unis et en Europe, sous l’angle des formations et des métiers, la réponse à cette question n’est plus aussi tranchée. Aux États-Unis, les deux métiers requièrent des compétences différentes, notamment en ce qui concerne les langues, et les formations sont étanches. En Europe, et plus particulièrement en France, le métier de communicateur technique est bien plus récent et les formations sont souvent dispensées dans des départements de langues. Partant de ces constats, l’objectif de cet article est de plaider en faveur du lancement d’une enquête sur les compétences du communicateur technique, en se fondant sur la liste des compétences des traducteurs définies dans le programme de l’Union européenne « European Master’s in Translation » (EMT). Elle permettra de voir quels sont les points de contact mais aussi les divergences par rapport aux compétences des traducteurs. L’objectif pourrait être de proposer un cadre de référence pour la formation des communicateurs techniques.
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Noms d’animaux et difficultés de traduction
Pierre Avenas et Henriette Walter
p. 769–778
RésuméFR :
La traduction des noms d’animaux doit tenir compte des taxonomies scientifiques, lesquelles évoluent parallèlement aux connaissances des sciences naturelles. On attribue un nom latin scientifique à chaque espèce, mais les noms vernaculaires de la langue commune suivent des dynamiques complexes. Tout d’abord, les noms vernaculaires ne sont pas aussi nombreux que les noms d’espèces. Par ailleurs, les espèces sont parfois confondues, les équivalences dénominatives entre langues peuvent présenter de sérieux problèmes, les faux amis ne sont pas rares, et il faut compter avec les expressions idiomatiques et les variantes régionales. Enfin, l’emploi des noms d’animaux dans les mythes et les oeuvres littéraires ou artistiques s’écarte de la rigueur imposée par la zoologie, en raison de la prédominance de la fonction connotative sur la fonction dénotative. La traduction d’un nom d’animal la mieux adaptée au contexte nécessite donc une approche diversifiée, associant des connaissances de sciences naturelles à des considérations linguistiques.
EN :
The translation of animal names must take into account scientific taxonomies, which evolve together with the development of natural sciences. Each species is given a scientific Latin name, but vernacular names in common language follow complex dynamics. Moreover, confusion may crop up between different species, denominative equivalences between languages may raise serious problems, “false friends” are not rare, and one must take into account idiomatic phrases and regional variants. Finally, the way in which animal names are used in myths and in literary and artistic works diverge from the exactness imposed by zoology, due to the predominance of connotative function over denotative function. As a conclusion, we can say that the best translation of an animal name in such or such context necessitates a diversified approach, combining natural sciences knowledge and linguistic considerations.
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La photographie d’architecture, un art de la traduction ?
Julie Noirot
p. 779–788
RésuméFR :
L’objectif de cet article est de proposer un déplacement des problématiques issues de la traductologie dans un domaine très éloigné qui est celui de l’histoire de l’art, et de la photographie d’architecture en particulier. La plupart des photographes spécialisés dans ce domaine comparent leur pratique à une forme de traduction. Pour autant, la confrontation entre ces deux disciplines ne semble pas aller de soi, et requiert pour être opérante un travail de définition préalable et une réflexion autour de ses enjeux. Il ne s’agira pas d’assimiler ou de confondre ces deux domaines spécifiques en niant leurs différences, mais plutôt d’ouvrir un espace de questionnement transversal en les interrogeant de manière dialectique. Nous mesurerons ainsi en quoi certains concepts, certaines notions, voire certaines méthodes traductologiques peuvent s’appliquer à cette discipline et permettent de la comprendre sous un angle inédit. Nous montrerons comment le couple conceptuel « sourciers / ciblistes » permet de nuancer la dichotomie traditionnelle entre « photographie créative » et « photographie documentaire », puis dans quelle mesure la notion de « défectivité traductive » confrontée à celle de « perte d’aura » photographique conduit à interroger le statut du photographe-interprète.
EN :
This article aims at testing the hypothesis that the concepts borrowed from the field of Translation Studies are relevant to the analysis of the architectural photography. Although most of the photographers have historically compared their work to translation, this analogy needs a conceptual definition to be more effective. Particularly, the opposition between translators recalls the old opposition between creative and documentary photography, by highlighting the similarities between these two versions of the same practice. Another notion – defectivity – is analysed in the light of the Benjamin’s concept, showing again close proximity between these disciplines. Both examples confirm the usefulness of the transdisciplinary approach.
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Translation in Romania: Steps towards recognition and professionalization
Anca Greere
p. 789–816
RésuméEN :
The article proposes a survey of the Romanian context with regard to the translation profession, especially with reference to directions of development after 2007, i.e., the year of Romania’s accession to the EU. The research focuses on the configuration of the Romanian translation market and community in order to understand how the combination of international integration, academic efforts and involvement of professionals have made it possible to generate in a relatively short time a genuine marketplace and one that is rapidly making its mark on the European and international levels. The key questions are related to the level of awareness of the general population and academic institutions regarding translation market issues, the degree of recognition of language professions on a social and economic level and the extent to which professionalization has taken place to include a collective professional conscience. To these aims the following aspects will be reviewed: the underlying principles that build up the current context for translation in Romania, the developments in training, market practices and the relation to the European profession and academic environment.
FR :
Le présent article est un état des lieux de la traduction en Roumanie, en particulier depuis 2007, année de l’accession de ce pays à l’Union européenne. Nos recherches se concentrent sur les éléments structurant le marché et la profession. Elles ont pour objectif d’expliquer comment trois facteurs (intégration régionale, action universitaire et participation des professionnels) se sont conjugués pour mettre en place, en un temps relativement bref, un marché digne de ce nom et de mieux en mieux reconnu à l’échelle européenne et mondiale. Trois questions-clés sont envisagées : prise en compte des problématiques de la traduction dans la population et à l’université, reconnaissance socio-économique des métiers des langues, et formation d’une conscience professionnelle collective considérée comme un marqueur de professionnalisation. Pour mieux approfondir ces questions, nous nous penchons successivement sur les principes sur lesquels s’est bâtie la situation actuelle, les évolutions survenues en matière de formation, les pratiques en vigueur sur le marché, et les relations à la fois professionnelles et universitaires avec le reste de l’Europe.
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Localisation, traduction et diversité sociolinguistique en Afrique sub-saharienne : stratégies et perspectives
Jeannine Gerbault
p. 817–844
RésuméFR :
Pour les langues d’Afrique sub-saharienne, localisation et traduction interviennent dans un double jeu de contraintes linguistiques et sociolinguistiques et font face à deux tendances parfois conflictuelles : la mondialisation, d’une part, et les politiques déclarées de promotion de la diversité linguistique, d’autre part. En nous focalisant sur les pratiques s’appuyant sur les technologies de l’information, à la fois outils de la localisation et de la traduction en langues africaines et moyens de développement de celles-ci, nous présenterons les problèmes liés à ces activités et exposerons comment ces activités s’organisent et se déploient dans le contexte actuel. Nous ferons état de la présence des langues africaines sub-sahariennes dans les environnements numériques et proposerons une analyse de la dynamique de la traduction où s’articulent des processus et des pratiques qui agissent selon deux axes, l’un de facilitation et l’autre de complexification.
EN :
Localization and translation for languages of sub-Saharan Africa are done within a double set of linguistic and sociolinguistic constraints, and they face two often conflicting trends, on the one hand globalization, and on the other hand the declared policies of promotion of language diversity. I will focus on the area of information technologies, which are both the tools for localization and translation in African languages and the means for developing them. I will present the problems encountered in translation and localization activities, and how these activities develop in the present context. I will review the presence of African languages in digital environments and propose an analysis of the dynamics of translation in which processes and practices interact along two axes, facilitation and complexification.
Documentation
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Megale, Fabrizio (2008) : Teorie della traduzione giuridica. Fra diritto comparato e « translation studies ». Napoli : Editoriale scientifica, 165 p.
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Nielsen, Sandro et Sven Tarp, dir. (2009) : Lexicography in the 21st Century. In honour of Henning Bergenholtz. Amsterdam/Philadelphia : John Benjamins, xi-341 p.
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Yuste Rodrigo, Elia, ed. (2008): Topics in Language Resources for Translation and Localisation. Amsterdam: John Benjamins, 220 p.