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Nielsen, Sandro et Sven Tarp, dir. (2009) : Lexicography in the 21st Century. In honour of Henning Bergenholtz. Amsterdam/Philadelphia : John Benjamins, xi-341 p.[Notice]

  • Tanja Collet

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  • Tanja Collet
    University of Windsor, Windsor, Canada

Le dédicataire du volume, Henning Bergenholtz, est à la fois un praticien et un théoricien accomplis. Il assume, depuis 1996, la direction du Centre de lexicographie de l’École des hautes études commerciales d’Aarhus au Danemark. Il est l’auteur ou le coauteur d’un nombre impressionnant de dictionnaires de langue danoise, allemande, et autres – la bibliographie en liste au moins vingt-quatre – se rangeant dans tous les genres confondus : monolingues et bilingues, généraux et spécialisés, imprimés et électroniques. Il est, en outre, l’un des fondateurs d’une nouvelle approche théorique qui a fait sa réputation en dehors des milieux germanophone et scandinave, à savoir la théorie des fonctions lexicographiques ou la lexicographie fonctionnelle. Parmi les autres fondateurs, il nous faut mentionner particulièrement Tarp, rattaché également au Centre de lexicographie de Aarhus. Dans ce compte rendu, il convient de consacrer quelques lignes à cette approche, développée à partir des années 1990, car elle constitue un des fils conducteurs de l’ouvrage. En effet, à la page x de l’introduction, on peut lire que les articles soumis par les différents auteurs visent à montrer « how the new theory of lexicographical functions can extend the forefront of the discipline by focusing on dictionary functions and how these can meet the needs of users in various types of user situations ». La lexicographie fonctionnelle de Bergenholtz et de ses collègues pose que la lexicographie constitue une discipline indépendante. Elle est ainsi en rupture avec la conception traditionnelle de la lexicographie qui tient cette discipline pour un sous-domaine de la linguistique, particulièrement appliquée. La lexicographie fonctionnelle se distingue de ce fait radicalement « du triptyque “lexicographie, dictionnairique, métalexicographie” […] mis en place, dans la tradition séparative quémadesque, par le Centre de recherche Métadif de Cergy-Pontoise », qui conçoit le premier membre du triptyque, donc la lexicographie, comme « une discipline de nature linguistique opérant sur des ensembles de mots », du moins selon Leroyer (2007 : 4), également affilié au Centre de lexicographie d’Aarhus. Toujours selon ce même auteur, elle « se distingue aussi radicalement de l’approche phénoménologique de Wiegand » (Leroyer 2007 : 4), bien qu’elle partage avec cette approche, comme le soulignent Bergenholtz et Tarp (2003), le postulat que les dictionnaires ne sont pas des répertoires d’items lexicaux mais bien plutôt des outils façonnés par des êtres humains pour résoudre des problèmes spécifiques. Étant donné ce postulat, la lexicographie fonctionnelle pose que la responsabilité première du lexicographe est d’articuler toute réflexion théorique ou méthodologique autour de trois axes complémentaires : les utilisateurs de dictionnaires, les situations spécifiques dans lesquelles ils oeuvrent et les difficultés qu’ils peuvent y rencontrer. Elle identifie au moins deux types de situations, les unes axées sur la communication et les autres sur la cognition, dans lesquelles les utilisateurs peuvent se heurter à des problèmes particuliers qui les pousseront à consulter un dictionnaire dans l’espoir d’y trouver une solution. Dans ce contexte, les tenants de l’approche appellent fonction lexicographique la capacité d’un dictionnaire de répondre aux besoins, par exemple communicatifs ou cognitifs, ressentis par un groupe d’utilisateurs aux caractéristiques précises et agissant dans une situation particulière. La lexicographie fonctionnelle distingue, par conséquent, au moins deux types de fonctions : des fonctions communicatives et des fonctions cognitives. Les premières sont « associées aux activités de production, de traduction, de réception ou de correction de texte » (Leroyer 2007 : 6). Les deuxièmes, quant à elles, sont « associées à un désir [de la part de l’utilisateur] d’acquérir ou de vérifier des connaissances par le biais d’une consultation sporadique ou systématique, en situation d’apprentissage d’une langue ou d’un domaine de spécialité » …

Parties annexes