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Dans l’histoire des milieux étudiants, la période précédant les années 1960 a longtemps servi de repoussoir commode aux grands combats des sixties et des décennies ultérieures. À la façon de la « grande noirceur », le mythe d’un milieu étudiant pétri d’obscurantisme, de folklore et de légèreté s’est imposé dès le début de la Révolution tranquille. Malgré quelques recherches pionnières qui ont battu en brèche ce mythe et suggéré des jalons pour complexifier l’histoire étudiante avant 1960, un travail plus fin de périodisation est nécessaire afin de différencier les milieux étudiants qui ont marqué l’histoire du Québec de la fin du XIX^e siècle à la Révolution tranquille. Nous entendons dans cet article contribuer à ce chantier en analysant une période en particulier, celle de 1945 à 1951, que nous identifions comme une première révolution tranquille estudiantine. Elle est en effet caractérisée par une rupture avec le milieu étudiant précédent et par une volonté réformiste, une mobilisation organisationnelle, une revendication d’autonomie et une confiance dans l’Histoire inédites jusque-là dans le milieu étudiant. Afin d’éprouver cette hypothèse, nous privilégions le parcours de l’un des acteurs clés de cette révolution à l’Université de Montréal, l’étudiant Camille Laurin, dont les initiatives dans le journal Quartier latin et dans la vie associative permettent de brosser un portrait des transformations qui animent alors plus largement le milieu étudiant.

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Cet article nuance les liens de Camille Laurin avec le personnalisme d’Emmanuel Mounier. En portant un regard sur le contexte sociohistorique dans lequel Laurin s’inscrit puis en proposant une analyse qualitative de certains textes de Mounier et Laurin, il vise à mieux saisir dans quelle mesure la pensée de Camille Laurin se voulait en adéquation avec celle de Mounier, relativement aux concepts de soins, langue et nation. Il conclut néanmoins que quoique sympathique au personnalisme de Mounier, Laurin présente une pensée davantage articulée selon une posture existentialiste.

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Camille Laurin a toujours envisagé sa carrière politique comme une continuation de sa carrière psychiatrique. Les relations entre ces deux activités professionnelles restent pourtant floues parce que peu étudiées. En retraçant la généalogie de sa pensée psychiatrico-politique, depuis sa conception du Canada français comme une personnalité traumatique jusqu’à l’application de la loi 101 comme thérapeutique en passant par sa représentation du souverainisme comme soin, cet article entend clarifier les enjeux psychiatriques de l’engagement politique de Laurin et mettre en lumière sa conception de la politique comme une psychothérapie collective, mais peut-être aussi individuelle.

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Francopol est un réseau de coopération entre polices actives dans des espaces francophones qui a été fondé en 2008, après une longue phase de maturation. Sa naissance a notamment été portée par des acteurs québécois, à la suite des réformes de la formation policière dans la province et dans le cadre d’une politique internationale volontariste. Dans cet article, nous dressons l’histoire de cette naissance et de l’activité du réseau, et tentons par ce biais de le replacer dans une perspective longue de logiques de coopérations entre polices pour en comprendre les termes, les activités et les effets. Il s’agit de déterminer si et à quel titre Francopol est original par rapport à des structures antérieures ou toujours actives de coopération. Sur la base des archives de l’association et d’une démarche d’histoire orale menée avec certains de ses acteurs initiaux, les points abordés sont multiples : l’aspect linguistique et l’éclatement géographique du réseau, la signification de la formation policière et, enfin, les logiques de gestion et de circulation de l’information entre les membres de Francopol.

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La traduction est généralement perçue comme une activité de transfert linguistique d’une langue source vers une langue cible, ou comme le résultat de ce transfert. Les études traductologiques révèlent toutefois que la traduction est aussi une pratique sociale, notamment parce que le choix des textes à traduire et la façon de les traduire sont conditionnés par le contexte social et politique de la société qui accueille les traductions. Dans cette optique, notre étude de cas portant sur la traduction des affiches électorales au Québec démontre que les pratiques de traduction mises de l’avant par les partis politiques québécois au cours du XX^e et au début du XXI^e siècle reflètent l’évolution de la réalité sociale et politique de la société québécoise au cours de cette période.

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Cet article examine le rôle de l’Université McGill dans les relations entre le Canada et la Chine au cours des années 1960 et 1970. Il met en lumière le fait que l’implication des milieux universitaires dans les relations internationales ne se limite pas au cadre de la politique étrangère, mais s’étend à trois dimensions : accueillir des universitaires disposant de ressources pour établir des liens directs avec un pays étranger, transmettre des savoirs et des compétences, et cultiver un attachement sentimental.

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La réouverture des relations officielles entre la France et le Canada à partir de 1859 laissa place à un réinvestissement politique de l’ancienne métropole par le nationalisme canadien-français, à l’initiative des nationalistes rouges canadiens. Dès lors, à travers les crises internationales (de la guerre de 1870 à la guerre des Boers en passant par Fachoda) et les crises nationales canadiennes (du Nord-Ouest à la pendaison de Riel puis à la solidarité impériale), la question des « Français du Canada » va mettre à rude épreuve la paix du Dominion jusqu’au retournement consécutif à l’Entente cordiale de 1904.