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Ce numéro se tourne vers l’action et l’amélioration des situations de travail, des thèmes chers à la revue PISTES. Il est question de différents types d’intervention pour agir sur les conditions d’exercice du travail, mais aussi pour accompagner le développement des personnes.
Alexandra Lecours et ses collaborateurs décrivent, dans leur article, la démarche de conception et l’évaluation d’ateliers de formation visant le développement d’un comportement préventif au travail chez des élèves de deux programmes de formation professionnelle spécifiques. S’appuyant sur l’utilisation de ressources ciblant les risques à la santé spécifiques au métier dans les ateliers, les résultats suggèrent une amélioration significative de la perception des apprenants face aux risques ainsi que des apprentissages réalisés. Les auteurs suggèrent d’utiliser cette démarche de conception dans d’autres programmes de formation professionnelle.
Christophe Massot et Pascal Simonet présentent, à partir d’un cas, les interventions en clinique de l’activité comme un effort pour réinstaurer une mise en discussion du travail pour transformer l’organisation du travail et les rapports sociaux la soutenant. Mais les auteurs rappellent que, du point de vue des sciences sociales comme en clinique de l’activité, cette réouverture ne peut se tenir qu’à la condition que le management et les acteurs syndicaux expérimentent et éprouvent cette mise en discussion comme un moyen de développer leur propre activité.
Les interventions ergonomiques évaluées par la méthode expérimentale apparaissent très simplifiées lorsqu’elles se limitent à des solutions standardisées fournies à un grand nombre de travailleurs. Ces interventions diffèrent grandement des interventions réalisées sur le terrain par des ergonomes, qui mènent une démarche participative complexe et étroitement adaptée au contexte d’une entreprise. L’article de Valérie Albert et de ses collaborateurs présente donc le cadre méthodologique d’une évaluation des processus de la phase de développement d’interventions ergonomiques réelles, soit celle qui précède l’implantation des modifications du travail, beaucoup plus adapté à ce type d’intervention complexe.
Sydney Gaultier s’intéresse aux clivages d’équipe dans les institutions du secteur sanitaire ou social. Elle propose de décliner le clivage institutionnel comme une frontière, en dégage une typologie ainsi que des pistes d’interventions sous la forme de dispositifs institutionnels.
Enfin, un texte historique rédigé par Georges Friedman s’intitulant « L’alliance Théorie / Pratique chez le sociologue du travail » est repris et commenté par Catherine Teiger.
Bonne lecture !