Résumés
Résumé
Dans son premier roman, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, Dany Laferrière déploie un discours antiraciste et anticolonialiste rendu possible à la fois par l’effacement narratif des femmes noires et par l’exploitation de stéréotypes sexistes à propos des femmes blanches. Alors qu’il remet en question au moyen de l’intertextualité et de l’ironie, notamment, les stéréotypes touchant le « Nègre », Laferrière reconduit ceux qui touchent la Blanche ; en fait, ce sont ces derniers qui permettent la mise en oeuvre de son discours antiraciste, comme si le racisme justifiait le sexisme. Il en découle une déshumanisation de la femme blanche, un effacement de sa subjectivité qui permet l’affirmation de celle du narrateur. Or, si le racisme est problématique, le sexisme ne l’est pas moins, et il importe de le rappeler.
Abstract
In his first novel, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer, Dany Laferrière deploys an antiracist and anticolonialist discourse made possible both by the narrative erasure of black women and the exploitation of sexist stereotypes concerning white women. While he uses intertextuality and irony, in particular, to question stereotypes concerning “Negroes,” Laferrière renews those that oncern white women; these stereotypes in fact allow him to bring his antiracist discourse into play, as if racism were a justification for sexism. What ensues is the dehumanization of white women and an erasure of their subjectivity that allows the narrator to assert his. We need to remember that while racism is objectionable, so is sexism, and to the same degree.
Resumen
En su primera novela, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer (Cómo hacer el amor con un negro sin cansarse), Dany Laferrière despliega un discurso antirracista y anticolonialista que ha llegado a ser posible a la vez mediante la ausencia narrativa de las mujeres negras y la explotación de los estereotipos sexistas con respecto a las mujeres blancas. Mientras pone en tela de juicio, a través de la intertextualidad y la ironía, y en particular, de los estereotipos relativos al ‘Negro’, Laferrière prorroga los que se refieren a la blanca; de hecho, estos últimos son los que permiten la implantación de su discurso antirracista, como si el racismo justificase el sexismo. De ello se deriva una deshumanización de la mujer blanca, una desaparición de su subjetividad que permite la afirmación de la del narrador. Pues bien, si el racismo es problemático, el sexismo no lo es menos, y eso es importante recordarlo.