FR :
Résumé
Depuis sa parution en 1884, le roman Angéline de Montbrun a suscité des lectures fort variées, d'ordre moralisateur, psychanalytique, formel ou féministe. Mais il est un aspect de l'oeuvre qui est resté relativement peu exploré, celui de sa littérarité. Pourtant, ce roman s'appuie autant, sinon davantage, sur un hors-texte littéraire que sur une réalité extra-textuelle. En effet, on y trouve de nombreuses citations, parfois identifiées mais le plus souvent implicites. Surtout, le roman entretient un rapport privilégié et constant avec son génotexte, le Journal d'Eugénie de Guérin. fe propose donc une lecture littéraire ¿¿'Angéline de Montbrun, oeuvre palimpseste, qui permettra d'éclairer la pratique intertextuelle de Laure Conan tant dans les liens établis avec des textes venus de divers horizons qu'avec fe Journal de son illustre devancière.
EN :
Abstract
Since its publication in 1884, Angéline de Montbrun has given rise to numerous interpretations of various types : moralizing, psychoanalytic, formalist, and feminist. One aspect of this novel which has thus far received scant critical attention is its literariness. Nevertheless, this text is based as much, if not more, on literary intertextuality than on an extratextual reality. Indeed, Angéline de Montbrun contains numerous citations, some of which are identified, but most of which remain implicit. Above all, the novel displays a privileged and constant relationship with its genotext, Eugénie de Guérin's Journal. In this article, I propose a reading of Angéline de Montbrun that highlights its nature as a palimpsest and that clarifies Laure Conan's intertextual practice, both in terms of the novel's relations with a number of different texts, and especially with the Journal of Conan's illustrious precursor.