EN :
As newcomers to Montreal, young single, working women were often subject to low salaries, poor housing options, and unknown dangers—both real and imagined—of a big city. This article considers the Julia Drummond Residence as a place of intersection for two groups of women: the middle-class volunteers who ran the residence and the young, single working women who lived there. While meeting a need in society by providing shelter and food for women earning small salaries, the women running the residence were just as concerned with shaping the femininity and moral fibre of the residents. The practices and ideology of these women, who used the language of reform and renewal, resembled closely those of social reformers of the previous generation, echoing judgment of femininity based on understandings of race, class, religion, and sexuality. This article explores what it was like to live at the residence, how some women found the residence a “home away from home” while others were less comfortable in the unfamiliar and seemingly cold middle-class institution. Positioning themselves as independent citizens of Montreal, at a time when affordable housing became increasingly available, many young, single women asserted their freedom and independence in the years following the Second World War by challenging the regulations imposed on them, and, in so doing, rejected the structured femininity offered to them by institutions such as the Julia Drummond Residence.
FR :
Les jeunes femmes célibataires, récemment arrivées à Montréal, étaient fréquemment assujetties à de mauvais salaires, à des conditions de logement déplorables et à une foule de dangers inconnus, réels et imaginé, de la grande ville. Cet article examine la résidence Julia Drummond comme lieu d’échanges entre deux groupes de femmes – les bénévoles de classe moyenne qui assurent le fonctionnement de la résidence, et les jeunes femmes célibataires qui y vivent. Bien que répondant à un besoin societal en offrant logis et nourriture à des femmes gagnant de petits salaires, les gérantes de la résidence s’intéressent tout autant à façonner la féminité et la moralité des résidentes. Ancrés dans un langage de réforme et de renouveau, les pratiques et l’idéologie de ces femmes ressemblent de près à celles des réformateurs sociaux de la génération antérieure, faisant appel à une compréhension de la féminité basée sur leur vision de la race, de la classe sociale, de la religion et de la sexualité. Cet article relate la vie à la résidence et la façon dont certaines femmes y trouvent un second chez-soi, tandis que d’autres se sentent moins à l’aise à l’intérieur des murs d’une institution inconnue et de classe moyenne. Se positionnant comme citoyennes indépendantes de Montréal, et grâce à la disponibilité de logements abordables, plusieurs jeunes femmes célibataires affirment leur liberté et leur indépendance durant les années qui suivent la deuxième guerre mondiale en défiant les règles qui leur sont imposées et, ce faisant, rejettent la féminité structurée qui leur est offerte par des institutions tels la résidence Julia Drummond.