Trente années se sont écoulées depuis que le VIH/sida a fait ses premières victimes en Amérique du Nord. Au début, personne ne se doutait qu’en trois décennies près de 30 millions d’individus en mourraient. Mais en trente ans, les personnes aux prises avec le VIH/sida ont vécu plusieurs changements. Grâce aux médicaments aujourd’hui disponibles, le VIH/sida est devenu une maladie chronique et les personnes qui en sont atteintes connaissent une qualité de vie qui ne leur était pas accessible auparavant. L’évolution des connaissances médicales permet même à des femmes séropositives d’avoir des enfants. Le présent article dresse d’abord un bref historique du VIH/sida et propose un survol des représentations sociales qui s’y sont greffées à la suite des discours scientifiques et médiatiques publiés en début d’épidémie. Puis, afin de mieux comprendre l’enjeu du VIH/sida, suivra une synthèse de mon mémoire de maîtrise en service social, mémoire intitulé Donner la vie : le parcours de mères séropositives — L’expérience de maternité pour des femmes d’origine subsaharienne. Une attention particulière sera enfin portée à mes résultats afin d’en établir le lien important avec l’intervention auprès de personnes vivant avec le VIH ou PVVIH . En intervention sociale, il est inévitable qu’une problématique nous touche plus qu’une autre et pique davantage notre curiosité. C’est en septembre 2008, alors que je débutais mon deuxième stage de Baccalauréat en service social au Bureau régional d’action sida (BRAS) à Hull que j’ai pour la première fois été confrontée à la problématique du VIH/sida. J’en étais à ma dernière session en tant qu’étudiante au premier cycle et ne me doutais pas que cette expérience allait marquer le début d’un long parcours dans cette réalité qui m’était auparavant inconnue. Lors de ce stage, j’ai rapidement pris conscience de ma méconnaissance de cette maladie et du vécu des personnes qui en sont atteintes. Mon mandat comme stagiaire au BRAS était d’organiser la semaine de sensibilisation au VIH/sida et de développer des activités visant à sensibiliser et à éduquer les gens sur cette maladie. Pour remplir ce mandat, il était donc essentiel pour moi de suivre la formation de base et de lire divers articles sur le sujet. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) s’attaque aux cellules du système immunitaire, plus précisément aux CD4. Lorsque le VIH n’est pas traité, il continue de se multiplier et plus il se multiplie, plus le système immunitaire s’affaiblit. La plupart des personnes infectées par le VIH vivent en santé pendant plusieurs années avant que les premiers symptômes apparaissent. C’est pourquoi plusieurs personnes infectées n’arrivent jamais à déterminer le moment précis où elles l’ont été. La phase sida (syndrome d’immunodéficience acquise) a lieu lorsque le système immunitaire de la personne atteinte est presque complètement épuisé. À cause de la fragilité de leur système immunitaire lors de la phase sida, les personnes infectées sont plus à risque de contracter des maladies opportunistes graves et il leur sera plus difficile de lutter contre elles. De nos jours, grâce à l’efficacité des médicaments anti-VIH (antirétroviraux), de moins en moins de personnes infectées passent au stade sida et pour celles qui s’y retrouvent, les médicaments anti-VIH permettent de rétablir le système immunitaire, et donc, de s’en sortir. Les antirétroviraux utilisés pour traiter le VIH le sont sous forme de multithérapies afin de s’attaquer au virus sous différents angles. De cette manière, ils sont beaucoup plus efficaces. Encore en 2012, le VIH/sida reste une maladie méconnue autour de laquelle se sont développés divers préjugés et stigmatisations. Le VIH/sida est souvent associé à des comportements dits « de déviants » — homosexualité et utilisation de drogues injectables — et …
Parties annexes
Bibliographie
- AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA (2009). « Le VIH et le sida au Canada : rapport de surveillance en date du 31 décembre 2009 », réf. du 12 avril 2012, http://www.phac-aspc.gc.ca/aids-sida/publication/survreport/2009/dec/pdf/2009-Report-Rapport.pdf
- ASHFORT, Adam (2002). « Quand le sida est sorcellerie – Un défi pour la démocratie sur-africaine », Critique internationale, Vol. 1, No 14, p. 119-141.
- BOURDILLON, François, et Alain SOBEL (2006). « L’épidémie de sida : le temps des transformations », Les Tribunes de la santé, Vol. 4, No 13, p. 53-67.
- DESCLAUX, Alice (2002). « Stigmatisation, discrimination : que peut-on attendre d’une approche culturelle? », UNESCO, L’approche culturelle de la prévention et du traitement du VIH/sida – Projet de recherche UNESCO/ONUSIDA VIH/sida, Paris, 2003, p. 1-9.
- FORTIN, Marie-Céline (2001). « Le VIH-sida au féminin : Impact du diagnostic de séropositivité sur les conditions de vie des femmes hétérosexuelles de Québec », Les cahiers de la femme, Vol. 21, No 12, p. 20-24.
- JODELET, Denise (1997). Les représentations sociales, Paris, Presses universitaires de France, 447 p.
- MASSÉ, Raymond (1995). « Les interprétations et les explications de la maladie : le savoir populaire en tant que système culturel », Culture et santé publique, Boucherville, Les Éditions Gaëtan Morin, p. 275–312.
- MENSAH, Maria Nengeh (2003). Ni vues ni connues? Femmes, VIH, Médias, Montréal, Les éditions du remue-ménage, 221 p.
- ONUSIDA (2011). « Journée mondiale sida 2011 : Rapport ONUSIDA », ONUSIDA, réf. du 12 avril 2012, http://www.unaids.org/en/media/unaids/contentassets/documents/unaidspublication/2011/JC2216_WorldAIDSday_report_2011_fr.pdf
- ROUTY, Jean-Pierre (2011). Ce que le sida a changé, Montréal, Héliotrape, 154 p.
- SEIDEL, Gill, et Colette CAPITAN (1996). « La représentation des femmes dans le discours sur le sida en Afrique subsaharienne », Mots, Vol. 49, No 1, p. 48-70.