Résumés
Résumé
Nous analysons dans cet article L’Attente l’oubli de Maurice Blanchot, tentant de montrer comment s’y articulent les liens de la mémoire et de l’oubli. La métaphore du labyrinthe nous permettra d’illustrer le concept de musement, proposé initialement par C. S. Peirce, et nous servira à comprendre comment des souvenirs peuvent être perdus puis récupérés, si tant est qu’ils puissent l’être. Le narrateur de L’Attente l’oubli est dans une relation presque clinique avec cette femme qu’il veut aider. Or, il doit apprendre, s’il veut récupérer le fil de ses souvenirs, à ne pas écouter ce qu’elle lui dit, à ne pas s’arrêter aux mots qu’elle énonce et à leur signification, mais à écouter au-delà des mots, là où le ton devient signifiant. C’est dans la tonalité que se cache la vérité de l’être.
Abstract
In this article, we will analyze Maurice Blanchot’s L’Attente l’oubli, trying to show how, in this text, the acts of remembering and of forgetting are tightly intertwined. The Labyrinth, as a metaphor capable of illustrating how C. S. Peirce’s concept of musement works, will help us explain how memories can be forgotten and how they can be retrieved, insofar as that is possible. In Blanchot’s text, the narrator and the woman he is helping remember are caught in an almost clinical relationship, where the thread enabling them to find some sort of coherence, is that which leads them to the deepest of losses. One must learn to listen not to words and their meaning, but to tones, for therein lies the truth.