Résumés
Résumé
Né dans une famille enracinée dans le pays de Vannes, attachée à l’histoire, à la langue et à la religion, François Cadic poursuit des études supérieures à Paris avant de créer, à la fin des années 1890, l’oeuvre de la Paroisse bretonne de Paris pour venir en aide à ses compatriotes qui, de plus en plus nombreux, émigrent vers la capitale. Ayant baigné au cours de son enfance dans une culture populaire orale et bretonnante, il s’attache très tôt à en recueillir les témoignages. Une solide formation universitaire et une bonne connaissance des collectes et des collecteurs bretons l’incitent à s’engager dans la voie d’un mouvement folkloriste alors florissant, comme en témoigne sa collaboration à la revue Mélusine en 1894. Mais aussitôt il se démarque d’une approche qu’il juge trop savante et trop élitiste d’une culture populaire qu’il est, selon lui, essentiel de sauvegarder pour la maintenir vivante : conserver une conscience bretonne chez les Bretons de Paris, c’est, bien entendu, un moyen d’éviter un trop grand déracinement… et un abandon de la foi chrétienne. Chants et contes sont donc d’abord des moyens d’apostolat et la méthode de leur collecte et de leur édition ne relève pas d’une visée scientifique : elle n’est pas sans poser de problème, à l’exemple des contes et légendes confiés à François Cadic par soeur Marie-Louise de la Conception, de la congrégation des Filles de Jésus, qui en faisait un sujet de rédaction pour ses élèves… La part d’écriture et de réécriture est donc importante dans les publications de François Cadic, mais, paradoxalement, elle peut expliquer le succès qu’elles rencontrent encore aujourd’hui.
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Parties annexes
Note biographique
Ingénieur d’études au Centre national de la recherche scientifique, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en Anthropologie sociale et historique, Fañch Postic dirige depuis 1990 le Centre de recherche et de documentation sur la littérature orale, antenne située à Mellac du Centre de recherche bretonne et celtique, et il assume en parallèle des charges de cours à l’Université de Bretagne Occidentale. Il a également été, en 1986, l’un des fondateurs de la revue bretonne ArMen. Étudiant le patrimoine culturel immatériel de la Bretagne, et notamment l’histoire des collectes et des collecteurs, il a publié de nombreux articles sur l’émergence de la littérature orale comme champ d’étude scientifique. En 1997, il a entrepris l’édition exhaustive – 9 volumes sont parus à ce jour – des oeuvres de l’abbé François Cadic, un collecteur breton auquel il avait consacré son mémoire de maîtrise en 1976. Il a participé à l’organisation scientifique de plusieurs colloques sur des personnalités qui ont marqué l’histoire de l’ethnographie en Bretagne et il en a dirigé les actes. Il a aussi coordonné Bretagnes. Du coeur aux lèvres. Mélanges offerts à Donatien Laurent (2009). Il est membre du comité scientifique de ces journées internationales d’étude.