Mot de la rédactionWord from the EditorPalabras de la redacción

Les stratégies de localisation des firmes multinationales : vers de nouvelles approches pratiques et théoriques ?Location strategies of multinational firms: towards new practices and theories?Las estrategias de localización de las firmas multinacionales: ¿hacia nuevos enfoques prácticos y teóricos?[Notice]

  • Ana Colovic,
  • Anthony Goerzen et
  • Ulrike Mayrhofer

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  • Ana Colovic
    Rouen Business School

  • Anthony Goerzen
    Queen’s School of Business, Queen’s University, Kingston

  • Ulrike Mayrhofer
    IAE Lyon (Magellan), Université Lyon 3

Ce dossier thématique vise à contribuer à une meilleure compréhension des stratégies de localisation choisies par les firmes multinationales. Sous l’impulsion du processus de globalisation, marqué par le poids grandissant des pays émergents, ces stratégies ont connu des évolutions profondes qui appellent de nouvelles avancées pratiques et théoriques. Nous avons retenu dans ce dossier des contributions qui permettent d’enrichir notre compréhension des décisions de localisation et qui apportent des éclairages originaux à la thématique étudiée. Au total, une vingtaine d’articles ont été soumis au comité rédactionnel invité et le processus d’évaluation a permis de sélectionner cinq manuscrits, ce qui témoigne de la rigueur scientifique du processus mis en place. Nous avons également choisi de publier une contribution invitée qui a été coécrite par Alan M. Rugman, l’un des plus grands spécialistes de ce domaine de recherche. Nous souhaitons remercier l’ensemble des auteurs pour leur contribution à ce dossier. Les articles publiés couvrent différents aspects associés aux choix de localisation effectués par les firmes multinationales. L’article « La reconfiguration de l’espace mondial et les stratégies de localisation des firmes multinationales » rédigé par Ana Colovic et Ulrike Mayrhofer met en relief les tendances actuelles concernant les décisions de localisation prises par les firmes multinationales. Celles-ci agissent désormais dans un espace mondial élargi et doivent affronter la concurrence des « nouvelles » firmes multinationales des pays émergents. Dans ce contexte, de nombreuses firmes multinationales ont choisi d’accentuer la dispersion géographique de leurs activités et la fragmentation de leur chaîne de valeur. Les auteurs apportent des éléments de réponse à trois dimensions clés liées aux décisions de localisation prises par les firmes multinationales : les bénéfices de la co-localisation (agglomération), les déterminants du choix de la localisation et l’attractivité des territoires. Alan M. Rugman et Chang Hoon Oh, dans leur article intitulé « Questions méthodologiques de la mesure de la multinationalité des entreprises américaines » abordent un concept fondamental associé à la dimension spatiale des firmes multinationales, celui de la mesure de la multinationalité. Ils proposent une analyse critique des échelles de mesure utilisées avant de les appliquer à un échantillon d’entreprises américaines. L’étude empirique réalisée porte sur les firmes multinationales américaines listées dans le classement publié par Fortune Global 500 (n = 246). La période d’observation s’étend de 2000 à 2007. Les résultats obtenus montrent que des mesures d’échelle (scale metric) telles que le ratio des ventes réalisées à l’étranger sont plus appropriées pour appréhender le degré de multinationalité. En revanche, les mesures d’envergure (scope metric), par exemple le nombre de pays où la firme multinationale possède des filiales, ne sont pas adaptées pour évaluer la multinationalité, car elles ont tendance à surestimer l’engagement international des entreprises. Les auteurs recommandent par conséquent aux chercheurs de privilégier les mesures d’échelle pour appréhender le concept de la mulitnationalité. Christopher Williams, Candace A. Martinez, Lars Galesloot, Elwin Gastelaars et Dante van de Kerke proposent une contribution intitulée « Dutch MNE Foreign Expansion into Developed and Developing Economies ». Dans cet article, les auteurs comparent l’entrée de firmes multinationales originaires d’un pays développé (les Pays-Bas) dans des économies développées et des économies émergentes. L’étude empirique porte sur 544 investissements directs à l’étranger (IDE) réalisés par des firmes multinationales néerlandaises entre 2004 et 2008. Ces modes d’expansion internationale concernent 66 pays. Les résultats révèlent que la distance culturelle joue un rôle plus important lorsque les firmes multinationales s’internationalisent dans des pays développés que lorsqu’elles entrent sur des marchés émergents. A l’inverse, la qualité des institutions locales et les lois locales jouent un rôle plus significatif dans le cas d’une expansion dans les marchés émergents. Le travail réalisé …