FR :
Les années 1840 ne sont pas seulement celles qui suivent les rébellions, elles sont marquées par de nombreuses initiatives liées à la formation de la jeunesse. Les journaux à bas prix de François-Xavier Garneau (L’Abeille canadienne, L’Institut), ceux de James Huston (L’Artisan), de Napoléon Aubin (Le Castor) et de Louis-Octave LeTourneux (La Revue canadienne) accompagnent la mise en place d’associations qui font de l’éducation, du perfectionnement des jeunes gens leur objectif cardinal. Ces jeunes gens sont ceux qui ont, dès les années 1820 et surtout 1830, profité de la mise en oeuvre d’une stratégie de scolarisation pour tous dans le Bas-Canada, laquelle se déploie dans les écoles d’enseignement mutuel et dans les écoles de syndics. Parallèlement naissent les premiers gestes médiatiques appelant la création d’une littérature canadienne et les premières oeuvres qui explicitement s’en réclament. Dans ce mouvement général, les jeunes gens se font tour à tour, et les uns pour les autres, lecteurs, écrivains et professeurs. Durant près de deux décennies, une vision mutualiste de l’éducation traverse le discours culturel, invite à la construction d’un espace public dynamique et soutient, grâce à des figures et à des oeuvres phares, le désir de créer une culture nationale.
EN :
The decade of 1840 is not only the one following the rebellions, it is also characterized by numerous actions dedicated to educational development of the youth. The low-cost periodics of François-Xavier Garneau (L’Abeille canadienne, L’Institut), those of James Huston (L’Artisan) and Napoléon Aubin (Le Castor) and, in a way, Revue canadienne of Louis-Octave LeTourneux, must be viewed in that perspective. All those go side-by-side with the creation, in Quebec and Montreal, of associations aimed to a reciprocal education of young and less young men, seen as the base of intellectual fulfilment. Those young men had the opportunity to benefit of the establishment of new educational grounds in the Bas-Canada: peer learning (Lancastrian) schools and syndics schools. Simultaneously, medias begin to encourage the emergence of a French Canadian literature and the first important pieces are published. In that general movement, the young men act as readers, writers and teachers. During the decades of 1830 and 1840, a strong commitment in education by the peers ran through the social discourse, contributed to enlarge and vitalize the participation of the youth in public space and sustained, thanks to major actors and flagship productions, the desire to create a national French culture in Canada.