Résumés
Résumé
Le droit de vote est l’une des bases de la conception contemporaine de la démocratie. À travers le temps, plusieurs groupes ont cherché à universaliser cette notion afin que tous les citoyens, quel que soit leur genre, origine et condition économique y aient droit. Le droit de vote pour les Autochtones n’a toutefois que très peu suscité l’attention dans l’historiographie. Les seules études réalisées à ce sujet ne se penchent malheureusement pas sur les débats parlementaires qui ont mené à l’adoption de cette réforme, de sorte que les motivations précises du gouvernement canadien demeurent assez obscures. Cet article s’intéresse donc à l’octroi du droit de vote universel aux « Indiens » pour les élections fédérales, en se basant sur les échanges tenus dans la Chambre des communes en mars 1960. Globalement, le gouvernement semble avoir agi davantage par souci de cohérence entre son discours libéral et ses propres pratiques plutôt que pour répondre aux pressions de la part de groupes militants.
Abstract
The right to vote is one of the foundations of the contemporary conception of democracy. Over time, many groups have sought to universalize this notion so that all citizens, regardless of their gender, origin and economic condition, may be entitled to it. However, the right to vote for Aboriginal people has received very little attention in historiography. Unfortunately, the studies carried out on this subject do not examine the parliamentary debates that led to the adoption of this reform, and so the precise motivations of the Canadian government remain quite unclear. This article therefore focuses on the granting of universal voting rights to “Indians” in federal elections, based on the discussions held in the House of Commons in March 1960. Overall, the government seems to have acted more out of a concern for consistency between its liberal discourse and its own practices than in response to pressure from activist groups.