Volume 23, numéro 4, december 1996
Sommaire (15 articles)
Editorial
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Looking to the Future: Nunavut Environments, Past and Present
Elliott Burden
p. 173–175
Articles
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Geological Vignettes of Nunavut: Setting the Stage for Change
Elliott Burden
p. 177–188
RésuméEN :
In the coming years significant political, economic and environmental changes are likely to sweep across Nunavut. Many of these changes will either have their origins in the geology, geochemistry and resource potential of this region, or will be affected and moderated by the physical structure of the area. A model of the geological architecture of Nunavut sketching the building of Nunavut — fromits Archean basement through the Proterozoic, the Lower and Middle Paleozoic, and the Upper Paleozoic, Mesozoic and Cenozoic — outlines regions where specific kinds of natural and anthropogenetic change can be expected. The regional bedrock geology and chemistry have an impact on the economy, vegetation and water in distinctive ways {i.e.,Archean gold and soapstone; Mesozoichydrocarbons; calcophile plants on Proterozoic and Paleozoic carbonates; and local U, Pb, Zn and Cu anomalies in water and soils). In addition, the relief of Proterozoic and younger tectonic structures broadly moderates climate and weatherfronts to influence the position of the treeline and the varieties of tundra seen in the north. Global change as well as local change due to natural and anthropogenic processes will variably have an impacton the different regions of Nunavut. Whatever the future has in store for Nunavut, a broad understanding of the geologic architecture sets the stage for determining the geographic limits, and the rate and extent of natural and anthropogenic change.
FR :
Dans les années qui viennent, le Nuna-vut connaîtra probablement de grandschangements de nature politique, écono-mique et environnementale. Parmi ceschangements, un bon nombre serontdirectement reliés aux caractéristiquesgéologiques, géochimiques ainsi qu'aupotentiel en ressources naturelles decette région et, leur réalisation sera fonc-tion des conditions physiques parti-culières de ce milieu. Un modèle abrégéesquissant l'architecture géologique duNunavut — du socle archéen jusqu'auCénozoïque, en passant par le Paléo-zoïque inférieur à moyen, le Paléo-zoïque supérieur et le Mésozoïque — permet d'identifier certaines des zonessusceptibles de connaître des change-ments naturels ou anthropogéniquesparticuliers. La nature géologique etchimique du substratum de la région serépercute de diverses façons sur sonéconomie, sa végétation et ses eaux (parex. les gisements archéen d'or et desaponite, les gisements d'hydrocarburesmésozoïques, les exploitations de car-bonates protérozoïques et paléozoïqueset, la présence de zones d'anomalies enU, Pb, Zn et Cu dans les eaux et les sols).On constate également que les élémentstopographiques protérozoïques ou plusrécents ont suffisamment d'effet sur leclimat et les fronts météorologiques pourchanger la position de la limite forestièreet les types de toundra qui y croissent.Les changements naturels ou anthropo-géniques, qu'ils soient à l'échelle de larégion ou du globe, auront des répercus-sions diverses sur les différentes régionsdu Nunavut. Il est certain qu'une bonnecompréhension du cadre géologiquepermettra de mieux définir les limitesgéographiques, le rythme et l'étendue detout changement naturel ou anthropo-génique à venir dans le Nunavut.
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Isotopic Variability in Arctic Precipitation as a Climatic Indicator
Brian J. Moorman, Frederick A. Michel et Robert J. Drimmie
p. 189–194
RésuméEN :
Preliminary data are examined from a project in which the variability in the isotopic composition of precipitation across northern Canada and the implications for paleoclimatic reconstruction are examined. The data set shows a geographic variability of about 6%o in isotopic composition of precipitation across the Canadian Arctic, roughly double the temporal variability seen in the ice corerecords from the last 10,000 years. The seasonal variability in average monthly ä1âÏ values from the arctic stations in 1991 was as much as 26%o. A snow and firn core collected on Bylot Island had arange of 14.8%0, compared to the range in average monthly precipitation of 25.6%o covering the same time period.This difference in the observed seasonal range of values is the result of processesoperating in the snow pack, such asvapor movement and molecular diffu-sion, and the strategy used in sampling the core.
The results indicate that a much better understanding of the geographic and seasonal variation in the ä180 values of precipitation is required before a direct linkage between the isotope records inice cores and global climate change can be determined. Using recently developed radiocarbon dating techniques, buried glacier ice that has been preserved in permafrost may be able to provide the greater spatial and temporal detail required.
FR :
Dans le présent article, on étudie desdonnées préliminaires d'un projet de lavariation de la composition isotopiquedes précipitations dans le nord du Can-ada et où, on s'intéresse à l'applicabilitéde telles mesures dans les reconstiu-tions paléoclimatiques. Le jeu de don-nées indique qu'il existe une variabilitégéographique de 6 %o dans la composi-tion isotopique des précipitations à tra-vers l'Arctique canadien, ce qui est ledouble environ de la variabilité temporelleobservée dans le carottes de glace desderniers 10,000 ans. La variabilité sai-sonnière des valeurs moyennes men-suelles de "O mesurée en 1991 à partirde stations arctiques atteint 26 %o. Unecarotte de neige et de névé prélevée surl'île Bylot a montré une fourchette devariation de 14,8%o, à comparer avecune fourchette des variations moyennesmensuelles des précipitations de 25,6 %0pour la même période. Les différencesde fourchette de valeurs saisonnièresobservées dépendent des processus sedéroulant au sein même de la couvertureneigeuse, comme les mouvements dela phase gazeuse et la diffusion molécu-laire, ainsi que des techniques de pré-lèvement employées.
Les résultats montrent qu'il faudrabeaucoup améliorer notre compréhen-sion des variations géographiques etsaisonnières des valeurs de ,80 des pré-cipitations avant que l'on puisse faire unlien direct entre la variation du profil isoto-pique des carottes de glace et un change-ment climatique à l'échelle du globe. Lutilisation de techniques de datation parle radiocarbon mises au point récem-ment sur des glaces de glacier enfouieset préservées dans le pergélisol permet-tra peut-être d'atteindre la précisionnécessaire dans les mesures spatialeset temporelles.
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Glacier Monitoring for Climate Change Detection in Nunavut
Trevor Bell et John D. Jacobs
p. 195–204
RésuméEN :
Nunavut contains approximately 75% of Canada's total glacierized area. The higharctic ice caps have received the most consistent monitoring, whereas glacierson Baffin Island have been monitored for shorter intervals since the 1960s. Although mass balance data for selected Baffin glaciers show no clear trend over the monitoring period, there appears to be reasonable agreement between summer temperature and annual mass balance. In contrast to global warming trends, the Baffin region has experienced a general cooling over the last 30 years, particularly in winter. The cause of this cooling is not fully understood and its impact on the local ice cover is uncertain. In order to address these issues, mass balance observations should be resumed on a suitable glacier as part of an integrated environmental monitoring program in the region.
FR :
Environ 75 % des territoires englacés duCanada sont situés dans le territoire duNunavut. Les calottes glacières du haut-Arctique sont les zones qui ont fait l'objetde suivis plus réguliers, alors que les gla-ciers de l'île de Baffin ont été étudiés surdes périodes plus courtes à partir desannées 1960. Bien que les données surle bilan de masse de certains glaciersde l'île de Baffin montrent qu'il n'existepas de tendance pour la période étudiée,il semble bien qu'il y ait concordanceentre la température estivale et le bilan de masse annuel. Contrairement à latendance du réchauffement global, larégion de Baffin a subi un refroidisse-ment généralisé au cours des derniers30 ans, particulièrement en hiver. On necomprend pas complètement les causesde ce refroidissement et les répercus-sions sur la couverture de glace sontencore incertaines. Dans le but de trou-ver réponses à ces questions, on doitreprendre les études de bilan de massesur un glacier approprié, dans le cadred'un programme intégré de surveillanceenvironnementale dans la région.
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Geomorphological Changes and Permafrost Dynamics: Key Factors in Changing Arctic Ecosystems. An Example from Bylot Island, Nunavut, Canada
Michel Allard
p. 205–212
RésuméEN :
Geomorphological changes related to erosion and sedimentation, periglacial processes, and the thermal regime of permafrost can provide important information on the impact of climatic changes on the terrain in arctic regions. In some areas, organic- (peat-) rich stratigraphie sequences can lead to the interpretation of past changes related to the variable intensity of geomorphological processes.In the Arctic, the dual accumulation of peat and sand is closely related to syn-geneic aggradation of permafrost andto frost cracking, leading to the forma-tion of tundra polygons. Eolian activity may increase in colder and drier periods. Observations of surface changes (geomorphology and vegetation) in a regional network of sensitive sites, along with climate and permafrost temperature monitoring, constitute a comprehensive method to assess the impact of climatic changes on land systems in the Arctic. One such site, on Bylot Island, provides a good example.
FR :
Les changements géomorphologiquesassociés à l'érosion et la sédimentation,aux processus périglaciaires et au ré-gime thermique du pergélisol sontporteurs d'information sur l'impact deschangements climatiques dans les terri-toires arctiques. Dans certaines régions,des séquences stratigraphiques richesen tourbe peuvent permettre l'interpré-tation de changements environnemen-taux passés, lesquels sont liés a l'inten-sité variable des processus géomorpho-logiques. Dans l'Arctique, l'accumulationcombinée de tourbe et de sable est asso-ciée à l'aggradation syngénétique du per-gélisol, lui-même affecté par la fissurationau gel qui conduit à la formation de poly-gones de toundra. L'activité éolienneaugmente vraisemblablement durant lespériodes froides et sèches. L'observationdes changements écologiques (géomor-phologie et végétation) selon un réseaurégional de sites sensibles, en concer-tation avec un suivi du climat et des tem-pératures du pergélisol, constitue uneméthode intégrée pour évaluer l'impactdes changements climatiques dans l'Arc-tique. Un de ces sites, sur l'île Bylot,constitue un bon exemple.
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The Terrestrial Record of Postglacial Vegetation and Climate from the Arctic/Subarctic of Eastern Canada and West Greenland
William N. Mode
p. 213–216
RésuméEN :
Pollen data from lake-sediment cores from southern Labrador, indicate that vegetation after déglaciation ca. 10,500 years ago (10.5 ka BP) ranged from herb tundra in the north to birch shrub tundrain the south. By 8 ka BR the vegetation was more dense as alder arrived and possibly spruce in low abundance. At 7ka BP, fir arrived, followed by abundant black spruce, signifying the development of the boreal forest. By 6 ka BR spruce (boreal forest and forest tundra) expanded over a large area in southern and central Labrador. Trees reached their northern most limits and greatest densities prior to 3 ka BR after which tundra expanded into some areas previously occupied by trees.
North of Hudson Strait a barrens was replaced by herb tundra on southern Baffin Island after 8 ka BP. Shrub tundra became more widespread at 7 ka BR with an increase in birch abundance, and then many areas reverted to herb tundra at 4 ka BP. North of central Baffin Island the few sites available suggest a polar desert throughout the entire post-glacial time, with an increase in plant abundance in early postglacial time.
Across Baffin Bay in Greenland, the period prior to 7.5 ka BP is characterized by barrens in northwest Greenland. More favourable conditions after this time permitted development of herb tundra in the north and shrub tundra in the south. Climatic deterioration in Greenland is reflected in declining pollen influx in northern sites at 5 ka BP. Farther south, deterioration is indicated by declining influx and/or declining shrub percentages beginning at 3.5 ka BP and at 2.2 ka BP inthe southernmost sites.
The pollen records evidence a post-glacial thermal maximum that began asearly as 7.5 ka BP. The thermal maximum ended as early as 5 ka BP in the Canadian high Arctic and as recently as1 ka BP or 2 ka BP in Ungava.
FR :
Des données polliniques provenant decarottes de sédiments lacustres du suddu Labrador indiquent que la végétationqui a suivi la déglaciation il y a 10 500 ans(10,5 ka BP) a varié de la toundraherbeuse au nord à la toundra arbustiveà bouleaux au sud. À 8 ka BP, la végéta-tion est devenue plus dense, alors queles aulnes sont apparus et peut-être aus-si quelques épinettes dispersées. À7 ka BR les sapins sont apparus, suivis par un peuplement abondant d'épinettesnoires, signes du développement d'uneforêt boréale. À 6 ka BR le couvert d'épi-nettes (forêt boréale et toundra selva-tique) a envahi une grande portion du sudet du centre du Labrador. La couverturearbustive a atteint sa limite septentrionaleet sa densité maximale, juste un peu avant3 ka BP, puis la toundra a ré-envahi cer-taines zones autrefois selvatiques.
Au nord du détroit de Hudson, sur lapartie sud de l'île de Baffin, une toundraherbeuse a remplacé une lande après8 ka BP. À 7 ka BP, la couverture detoundra arbustive est devenue plus im-portante et le bouleau y était plus abon-dant, et à 4 ka BP, nombre de zones sontredevenues des zones de toundraherbeuse. Les données existantes surquelques sites situés sur la partie nordde l'île de Baffin indiquent la présenced'un désert arctique durant toute la péri-ode post-glaciaire, avec un accroisse-ment de l'abondance des plantes audébut de la période post-glaciaire.
De l'autre coté de la baie de Baffin, leniveau chronologique de 7,5 ka BP estcaractérisé par la présence de landes dans le nord-ouest du Groenland. Puis,des conditions climatiques plus clé-mentes ont permis le développementd'une toundra herbeuse au nord et d'unetoundra arbustive au sud. À 5 ka BP, ladiminution de l'apport de pollen mesurésur des sites nordiques au Groenlandcorrespond à une détérioration du climatPlus au sud, la détérioration climatiqueest marquée par une diminution de l'ap-port de pollen ou par une diminution dela proportion d'arbustes commençant à3,5 ka BP et à 2,2 ka BP dans les sitesplus méridionaux.
Le registre de données polliniquesindique l'existence d'un maximum ther-mique commençant dès 7,5 ka BP. Cemaximum thermique s'est estompé dès5 ka BP dans le Haut-Arctique canadienmais assez récemment (1 ka BP ou2 ka BP) dans l'Ungava.
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Climatic Change in Nunavut
Douglas R. Hardy et Raymond S. Bradley
p. 217–224
RésuméEN :
Instrumental^ recorded climate records from Nunavut are too short to provide a useful perspective on climate variability in the region. Furthermore, there are only a few paleoclimate records from this large region, so that our understanding of pre-anthropogenic climatic changes is limited. The available proxy records suggest that the climate of the last few hundred years has ranged from one of the coldest episodes of the post-glacial, toone of the warmest periods. Additional high-resolution records are needed, and a case is made for obtaining well-calibrated paleoclimate data from laminated lake sediments in the region.
FR :
Les registres de données climatiquesinstrumentales sur le Nunavut sont tropclairsemés et trop courts, et ne permet-tent pas d'obtenir une image utile de lavariabilité climatique de la région. Deplus, il n'existe que quelques registresde données paléoclimatiques sur cettegrande région et donc, notre compréhen-sion des changements pré-anthropogé-niques reste fragmentaire. Les registresde données indirectes dont nous dispo-sons semblent indiquer qu'au cours desquelques dernières centaines d'années,le climat aurait connu des fluctuationsextrêmes, passant d'une des épisodespost-glaciaires les plus froides à l'une desplus chaudes. Des registres de donnéesplus précises sont nécessaires et onprésente dans le présent article, les ar-guments démontrant la nécessité d'obte-nir des données paléoclimatiques bien étalonnées à partir des couches de sédi-ments lacustres laminés de la région.
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Long-term Environmental Monitoring in Arctic Lakes and Ponds Using Diatoms and Other Biological Indicators
John P. Smol et Marianne S.V. Douglas
p. 225–230
RésuméEN :
Long-term monitoring data are required to make effective environmental decisions. Unfortunately, such direct measurements are rarely available. Long-term data are especially sparse in arctic tundra regions, where logistic concerns often preclude the implementation of standard monitoring programs. However, paleolimnological techniques, such as the use of diatom assemblages preserved in dated lake and pond sediment profiles, can provide proxy data of past environmental changes.This paper summarizes some of the ways biological-based paleolimnological techniques can be used in arctic tundra environmentsto monitor environmental changes. Specific examples include studies of climatic change, airborne contaminants, and local disturbances.
FR :
Pour être en mesure de prendre debonnes décisions en matière d'environ-nement, il faut disposer de donnéesd'observation environnementales de longterme. Malheureusement, de tellesbanques de mesures en direct sont rareset, pour les régions arctiques, elles sontencore plus rares étant donné les diffi-cultés logistiques existantes qui em-pêchent l'utilisation de programmes nor-maux de prise de mesures. Cela dit, lerecours à des techniques paléolimno-logiques telle l'étude d'assemblages dediatomées de certaines séquences desédiments de lacs ou d'étangs d'âge con-nu, peut constituer une source de don-nées indirectes pouvant témoigner dechangements environnementaux pas-sés. Le présent article explique briève-ment comment des techniques bio-paléolimnologiques peuvent être utiliséesdans l'étude de changements environ-nementaux en milieu de toundra arc-tique. Les changements climatiques, lapollution atmosphérique et des perturba-tions locales du milieu sont parmi lesexemples étudiés.
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Sensitivity of High-latitude Freshwater Ecosystems to Global Change: Temperature and Solar Ultraviolet Radiation
Warwick F. Vincent et Reinhard Pienitz
p. 231–236
RésuméEN :
Freshwater ecosystems are a major component of the northern environment. The application of new limnological technologies and approaches to these ecosystems is producing a revised perspective on their structure and dynamics, and is leading to insights into their potential response to global change processes.The planktonic communities of northern lakes are dominated by microbial food webs, with components that are highly sensitive to changes in temperature. North-south transects in Quebec, Yukon and the Northwest Territories show that lakes beyond the northern tree line have concentrations of UV-screening dissolved organic carbon less than 5 mg-l'1, rendering them vulnerable to changes in incident UVB and to climatic effects on catchment hydrology. The coupling of studies on the modern-day limnology of northern freshwater ecosystems with paleolimnological approaches will allow the interpretation of short-term changes in these systems within the context of their historical variability.
FR :
Les écosystèmes d'eau douce sont une composante majeure du paysage nor-dique. L'application de nouvelles ap-proches et technologies pour l'étude deces écosystèmes est en voie de changernos perspectives concernant leur struc-ture, leur dynamique et leur réponse po-tentielle face aux changements globaux.Les communautés planctoniques des lacsnordiques sont dominées par le réseaualimentaire microbien dont les compo-santes sont très sensibles aux change-ments de température. Plusieurs re-cherches effectuées sur des lacs loca-lisés le long de transects latitudinaux auQuébec, au Yukon et dans les Territoiresdu Nord-Ouest, ont démontré que les lacssitués au-delà de la limite nord des arbressont caractérisés par des concentrationsen carbone organique dissous inférieur à5 mgt'. Ces lacs sont donc particulière-ment vulnérables aux changements durayonnement ultraviolet et aux effets desvariations climatiques sur l'hydrologie deleurs bassins versants. La combinaisondes études portant sur la limnologieactuelle et la paléolimnologie permettral'interprétation des changements à courtterme de ces écosystèmes dans le con-texte de leur variabilité historique.
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The Arctic Atmosphere : Sulphur and Trace Metals
M. A. Wadleigh
p. 237–244
RésuméEN :
The atmosphere is the principal transport path to the Arctic of sulphur, toxic heavy metals and chlorinated organic compounds. One of the consequences of these pollutants is the winter phenomenon of arctic haze. Once a pollutant is emitted into the atmosphere, its transport to the Arctic is determined by the position of the polar front. In winter, the front expands to occupy a large fraction of the North American and Asian continents. Anthropogenic sulphur and metal input to the Arctic peaks in the winter half of the year and aerosol studies point to Eurasia as the major source region. By adding to these data, trace metal and other isotopic information indicative of particular sources {e.g., V, Pb,Zn), apportionment may become possible. Precipitation and lichen monitoring activities could provide useful additional information for characterizing change in the Arctic atmosphere.
EN :
Latmosphère est la principale voie d'ac-cès à l'Arctique des sulfures, des métauxlourds toxiques et des composés organo-chlorés. La brume arctique en hiver estl'une des conséquences de la présencede ces polluants atmosphériques. Unefois dans l'atmosphère, le transport dupolluant jusque dans l'Arctique dépendde la position du front arctique. En hiver,le front s'étend et occupe une grandeportion de l'Amérique du Nord et del'Asie. L'apport maximal des sulfuresanthropogéniques et des métaux en Arc-tique se situe dans la moitié hivernale de l'année, et les études sur les aérosolsindiquent que l'Eurasie en serait la sourceprincipale. En ajoutant à ces donnéescelles sur les métaux traces et sur lesprofils isotopiques des particules, il estpossible d'établir la répartition des pointsd'origine des particules (par ex. V, Pb etZn). Létude des précipitations et des li-chens peut également fournir des infor-mations additionnelles utiles permettantde caractériser les changements atmo-sphériques dans l'Arctique.
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Arctic Tundra Caribou and Climatic Change: Questions of Temporal and Spatial Scales
Michael A. D. Ferguson
p. 245–252
RésuméEN :
Climatic changes have affected populations of caribou and reindeer {Rangifer tarandus) at scales ranging from a single winter to tens of thousands of years, and from micro-habitats to entire continents. Individuals, populations and the species have adapted to these climatic changes, however, producing complex evolutionary and ecological issues requiring multi-scale, interdisciplinary research. Caribou populations wintering on arctic tundra may be most susceptible to the impacts of anthropogenic climatic change, given the low productivity of their for age, the severity and duration of the winters, and the physical barriers that limit dispersal.
Subspeciation of Rangifer tarandus hypothetical^ occurred during the Wisconsin glaciation. Recent genetic analyses support the current classification of subspecies, except that Baffin Island caribou may be distinct from barren-ground caribou, R. t. groenlandicus, on mainland Northwest Territories. Baffin caribou may have originated from a small ancestral population in a refugium on Baffin Island during the Wisconsin glaciation; or, they may have originated from immigrants after the Wisconsin glaciation, later experiencing a severe population bottleneck.
On a shorter time scale, recent research has suggested that density-independent climatic events occurring over a single winter have caused at least one major population decline among Peary caribou on the Queen Elizabeth Islands. Dramatic fluctuations of Greenland populations over the past 200 years have been attributed to climatic changes. However, the onset of some population changes on western Greenland have been inconsistent with the timing of climatic changes. Inuit knowledge of Baffin caribou and studies of tundra caribouon Svalbard, Coats and Southampton islands, South Georgia, and Norway suggest that caribou populations are affected primarily by density-dependent grazing impacts on forage that can lastseveral decades. The discrepancy between these views may be caused by differences in the temporal and spatial scales over which scientific investigations have been conducted, and the measurement of only some ecological factors.Arctic ecological studies require extensive spatial and temporal data before impacts of anthropogenic climate change can be assessed.This will require a long-term interdisciplinary study integrating scientific data from several disciplines, as well as Inuit knowledge.
FR :
Les changements climatiques ont eu desrépercussions à diverses échelles sur lespopulations de caribous et de rennes(Rangifer tarandus) ; des variations allantd'un seul hiver jusqu'à des dizaines demilliers d'années, s'étendant du micro-habitat jusqu'au continent entier. Lesindividus, les populations et les espècesse sont adaptées à ces changementsclimatiques et, l'étude des phénomènescomplexes sur l'écologie et évolution quecela a entraînée supposent la réalisationd'études pluridisciplinaires à plusieurséchelles. Les populations de cariboushivernant dans la toundra arctique sontpeut-être très sensibles aux change-ments anthropogéniques, compte tenude la faible productivité de fourrage dece milieu, de la rigueur et de la longueurde l'hiver et, de l'existence de barrièresphysiques limitant les possibilités de dis-persion.
Lapparition de la sous-espèce Rangi-fer tarandus s'est produite durant la gla-ciation du Wisconsin. Les analyses géné-tiques récentes confirment la classifica-tion actuelle des sous-espèces, mais ilest possible que le caribou de l'île deBaffin soit différent du caribou des landes(ft t. groenlandicus) de la partie conti-nentale des Territoires du Nord-Ouest. Il est possible que le caribou de l'île deBaffin descende d'ancêtres ayant formésune petite population dans un refugede l'île de Baffin durant la glaciation wis-consinienne ; il est également possiblequ'ils soient des descendants ayantémigrés après la glaciation du Wiscon-sin, leur population ayant subie une dimi-nution draconienne par la suite.
Sur une échelle de temps plus courte,les résultats d'études récentes indiquentque des événements climatiques indé-pendants de la densité de la populationet se déroulant sur la période d'un seulhiver ont provoqué une importante ré-duction de la population des caribous dePeary sur les îles de la Reine Elisabeth.Les grandes fluctuations des populationsde caribou du Groenland qui ont eu lieuau cours des 200 dernières années ontété attribuées à des changements clima-tiques. Cependant, certains change-ments de population ayant débuté dansl'ouest du Groenland ne correspondentpas avec la suite des changementsclimatiques observés. Selon les connais-sances inuites des caribous de l'île deBaffin et d'après des études des cari-bous de la toundra des îles du Svalbard,de Coats et de Southampton, de Géorgiedu Sud et de Norvège, les variations despopulations de caribous sont principale-ment reliées à des facteurs qui sontdépendants de la densité de population,qui ont des répercussions sur la pais-sance et qui peuvent s'étendre sur plu-sieurs décennies. Les divergences entreces deux points de vue peuvent êtredues à des différences entre les échellestemporelles et spatiales des différentesétudes scientifiques, et à la mesure d'untrop petit nombre de paramètres écolo-giques. Les études sur l'écologie arctiquedoivent d'abord produire un grandnombre de données spatiales et tempo-relles sur les milieux arctiques avant quel'on puisse évaluer les répercussionsclimatiques de changements anthropo-géniques. Cela signifie qu'il faudra réa-liser une étude pluridisciplinaire delongue durée intégrant à la fois les don-nées scientifiques de plusieurs disci-plines et les connaissances inuites en lamatière.
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The Exploitation of Wetland Ecosystems by Herbivores on Bylot Island
Gilles Gauthier, Line Rochefort et Austin Reed
p. 253–259
RésuméEN :
We examine the interactions between herbivores, plants and climatic factors inarctic wetlands using, as a case study, results of our research on grazing by snow geese on Bylot Island. During the summer, geese are the most important herbivore on the island and consume a high proportion of the annual graminoid production (grasses and sedges). Herbivores can sometimes enhance plant production by increasing the turnover rate of nitrogen, a nutrient which commonly limits growth of arctic plants. However, we found no evidence of positive feedback of grazing on plant growth and, on the contrary, chronic goose grazing tended to decrease production of these ecosystems in the long term. Geese need large quantities of high-quality plants to breed successfully, and negative effects on goose reproduction as a result of lack of food were detected. Herbivore populations are also influenced by climatic factors, either directly or indirectly through effects on plant growth. It is likely that tundra plant-herbivore systems will be strongly affected by future climatic changes.
FR :
Nous examinons les interactions entreles herbivores, les plantes et les facteursclimatiques dans les terres humidesarctiques en utilisant nos recherches surle broutement par les oies des neiges àl'île Bylot comme étude de cas. Durantl'été, les oies sont les herbivores les plusimportants de l'île et elles consommentune forte proportion de la productionannuelle de graminoides. Les herbivorespeuvent parfois stimuler la productionvégétale en augmentant le taux de recy-clage de l'azote, un nutriment qui limitefréquemment la croissance des plantesarctiques. Cependant, nous n'avons pastrouvé d'évidence de rétroaction positivedu broutement sur la croissance desplantes et, au contraire, le broutementchronique par les oies semblait diminuerla production de ces écosystèmes. Lesoies ont besoin d'une grande quantitéde plantes de haute qualité pour sereproduire avec succès, et des effetsdépendants de la densité sur leur succèsreproducteur suite à un manque de nour-riture ont été détectés. Les populationsd'herbivores sont aussi influencées pardes facteurs climatiques, soit directe-ment ou indirectement par les effets surla croissance des plantes. H est prob-able que les systèmes plantes/herbiv-ores de la toundra seront fortementaffectés par les changements clima-tiques futurs.
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Informing the Fact: Inuit Traditional Knowledge Contributes Another Perspective
JoAnne Zamparo
p. 261–266
RésuméEN :
This paper discusses the differences between Inuit traditional knowledge and western science views, and presents a perspective designed to bring these two world views together. This is believed to be a highly desirable approach for the successful conduct of research and resource management projects on Inuit lands. Each world view has something to contribute to the other. Distinctions between indigenous (including Inuit) traditional knowledge and western science are identified using examples from wild-life resource management. These examples pinpoint issues that have emerged f rom previous attempts to integrate indigenous traditional knowledge with western science. These examples also provide insight into the elements necessary to facilitate a constructive working relationship between indigenous people and western scientists. The perspective presented synthesizes these elements to suggest the means to achieve constructive working relationships between Inuit people and practitioners of western science.
FR :
Le présent article met en relation les dif-férences entre l'approche des connais-sances traditionnelles inuit et celle desconnaissances scientifiques de l'Occi-dent et, on y décrit une proposition visantà intégrer ces deux modes de connaissance. Nous croyons qu'il s'agit d'uneapproche éminemment souhaitable etqui permettra de mener avec succès desprojets de recherches et de gestion desressources naturelles sur les terres inuit.Chacune de ces approches possède descaractéristiques qui profitera à l'autre.Des différences entre le monde des con-naissances traditionnelles indigènes(Inuit entre autres), et celui des connais-sances scientifiques occidentales sont il-lustrées en s'appuyant sur des exemplesdans le domaine de la gestion des res-sources fauniques. Ces exemples per-mettent de mettre en lumière certainsproblèmes qui se sont manifestés lorsde tentatives d'intégration antérieuresdes connaissances traditionnelles avecles connaissances scientifiques occiden-tales. L'étude de ces exemples permetégalement de faire ressortir les facteursà considérer pour l'édification d'une re-lation constructive viable entre lespeuples indigènes et les scientifiques.L'approche proposée donne une vuesynoptique des facteurs à considérer envue de l'établissement d'une relationconstructive viable entre le peuple inuitet les scientifiques occidentaux.
Conference Reports / Compte rendus de réunions
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The Earth System: Geology Lessons for Our Future
Alan V. Morgan
p. 267–275
Book Reviews / Critiques
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Book Reviews / Critiques
p. 276–281