Résumés
Résumé
Dans Lettre d’été (Paris, Albin Michel, 2000), Pascale Roze s’adresse à Léon Tolstoï sur le ton d’une « vraie confidence », ce qui lui permet « d’écrire cette expérience-là » (avoir frôlé la mort) qui, sans l’écriture, serait restée secrète, cachée, inexpliquée. Par ailleurs, hantée par des questions sur la mort auxquels son destinataire ne peut répondre, l’auteure tente d’interroger à la fois l’image de lui-même et la philosophie que le grand écrivain a pu élaborer au fil de ses écrits publiés et papiers privés. Cette tentative d’interrogation l’amènera, d’une part, à établir entre eux certaines « correspondances » ou affinités et, d’autre part, à rendre sensible une différence importante d’attitude devant la vie et la mort, différence que sa très grande admiration pour le romancier russe aurait pu censurer. Selon notre hypothèse, pour l’auteure de Lettre d’été, s’adresser à Tolstoï, lui poser ses questions les plus intimes, reviendrait à incarner, par rapport à son destinataire, le semblable et le différent à la fois.
Abstract
In Lettre d’été (Paris, Albin Michel, 2000), Pascale Roze addresses Leo Tolstoy in the manner of a “true secret,” thereby allowing her to “write about that experience” (of having had a brush with death) that otherwise would have remained secret, hidden, unexplained. Furthermore, haunted by questions about death that her correspondent is unable to answer, Roze examines both his image and the philosophy that the great writer was able to develop through the course of his published writings and private papers. On the one hand, this attempt at questioning leads her to establish certain “correspondences” or affinities between them, and, on the other hand, makes it possible for the difference of attitude to life and death to be felt, a difference that her great admiration for the Russian novelist might have caused her to suppress/overlook. As stated in our hypothesis, writing to Tolstoy, asking him her most intimate questions would be for the author of Lettre d’été, in relation to her correspondent, to incarnate the similar and the different all at once.