Résumés
Résumé
La structure sociale de la ville de Montréal est typique de la modernité avancée. Nous analysons la mutation macrosociale qui l’a complètement transformée, d’abord visible dans la croissance des effectifs aux échelons élevés de la hiérarchie sociale devenus plus diversifiés. La taille de la classe ouvrière a rétrécit et de nouvelles classes ont augmenté leurs effectifs, notamment chez les techniciens et les professionnels. Les femmes en emploi sont aussi nombreuses que les hommes et elles ne sont plus concentrées dans des secteurs féminisés. Elles ont accentué leur présence dans tous les échelons, sauf chez les cadres supérieurs où elles sont encore sous représentées. Les clivages linguistiques (anglais-français) qui ont caractérisé la stratification sociale montréalaise par le passé sont disparus, mais la ville en conserve quelques traces puisque les anglophones sont encore davantage surreprésentés au sein des cadres supérieurs. Ces clivages anciens ont cédé la place à une nouvelle forme de différenciation sociale selon l’origine ethnique. Nous montrons enfin que la stratification sociale de la ville de Québec s’est beaucoup rapprochée de celle de Montréal, les deux grandes villes se distinguant du reste de la société québécoise.