Résumés
Résumé
Tristesse, un zine lancé en 2017, permet de porter un autre regard sur les modes d’engagement et de mobilisation des revues, comme il réussit à donner à « l’extrême-intime » un poids politique. Tristesse ne s’oppose pas à un groupe ou à une idéologie, ne formule aucune revendication, ne cherche pas quelque avancement. Bien au contraire, Tristesse est une revendication qui refuse d’en être une et se fait ainsi le revers d’une tradition intellectuelle qui n’en a pas pour autant moins de portée; il semble se vouloir, par ses voix essayistiques qui sont « en tristesse » (comme on dit en amour ou en colère), une avenue pour penser et (accepter d’)exister autrement. Cet article présente la synthèse des intentions des fondatrices, expliquées davantage lors d’un entretien. Il analyse brièvement l’esthétique de la revue et tente d’indiquer sa portée rhétorique.
Abstract
The zine Tristesse (2017) offers a different perspective on the modes of engagement and mobilization usually associated with literary journals as it shows the political potential of “the extreme intimate”. Tristesse does not oppose a group or an ideology, does not make any demands, nor seeks some sort of social progress. On the contrary, Tristesse is a claim that refuses to be presented as such and thus can be viewed as opposing the intellectual tradition shaped by so many literary journals. Tristesse publishes essayistic voices that are “in sadness” (as we say in love) which mark out an avenue for thinking and existing differently. This article presents the synthesis of the founders’ intentions, analyzes briefly the aesthetics of the journal, and attempts to show its argumentative potential.
Parties annexes
Bibliographie
- Delporte, Julie, et Daphné B. (2017-2018), « Les casseuses de party : conversation sur la tristesse entre Daphné B. et Julie Delporte », no 1, p. 37-40.
- Hébert, Sara (2018-2019). « Les aventures de Jacques… », no 3, p. 41-48.
- [La Rédaction] (2018). « Scènes du consentement actif », no 2, p. 25.
- Malle, Mirion (2017-2018). « Je pleure tout le temps », no 1, p. 34-35.
- Ocelot, Catherine (2018). « Savoir vivre », no 2, p. 7.
- Ocelot, Catherine (2018-2019). « Gentillesses », no 3, p. 17.
- Berlant, Lauren (2011). Cruel Optimism, Durham (Car. du N.), Duke University Press.
- Caillet, Aline (2004). « Figures de l’engagement, esthétiques de la résistance », Esse, no 51, [En ligne], [https://esse.ca/fr/dossier-figures-de-lengagement-esthetique-de-la-resistance] (7 octobre 2021).
- Lassonde, Élise (2013). « La mémoire des zines : nouvelles déclinaisons de l’édition contre-culturelle », Liberté, no 299 (printemps), p. 21.
- Legendre, Izabeau (2020). La scène du zine de Montréal : histoire, organisation et position dans le champ culturel, mémoire de maîtrise (histoire de l’art), Montréal, Université du Québec à Montréal.
- Pagé, Geneviève (2014). « L’art de conquérir le contrepublic : les zines féministes, une voie/x subalterne et politique? », Recherches féministes, vol. 27, no 2, p. 191-215.