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Le titre de l’ouvrage, Engager l’élève du primaire en lecture, qualifie légitimement son contenu, puisque le principe de l’engagement dans ses formes variées est inséré dans le texte de façon à ce qu’il n’y ait aucune incertitude que les propos y sont reliés. Dans le premier chapitre, les caractéristiques de l’engagement et les conditions qui semblent nécessaires à son essor sont définies. Deux théories à l’appui y sont considérées, notamment la théorie de l’expérience optimale et celle de la résonance. Dans le chapitre 2, surtout détaillé, on se penche sur les diverses manifestations de l’engagement en salle de classe en ce qui a trait à ses applications conceptuelles et fonctionnelles. On évoque la différenciation pédagogique comme moyen d’y parvenir, et on y retrace la problématique du désengagement. Enfin, un axe pratique est exploré dans le troisième chapitre à travers les récits de trois pédagogues sur le front de l’enseignement. Ceux-ci racontent leurs parcours personnels par rapport à la lecture et décrivent comment ils réussissent à inciter leurs élèves à s’y intéresser au moyen de trois interventions distinctes, qui, bien qu’elles soient différentes, semblent produire des résultats aussi favorables auprès des élèves.
Ce texte est approprié autant pour les éducateurs que pour les chercheurs et fusionne de façon équilibrée des notions théoriques et leurs applications pratiques, afin d’obtenir pour corollaire l’engagement des élèves en lecture. Cette question de l’engagement est d’ailleurs longuement développée dans ce document parsemé de suggestions de stratégies d’enseignement pratiques, de tableaux explicatifs et de matériel reproductible. Le monologue des éducateurs concrétise un lien entre trois approches pédagogiques, ce qui permet la consolidation des concepts présentés au préalable (dans les chapitres 1 et 2) ainsi qu’une perspective réelle sur leur mise en oeuvre. Indubitablement, les lecteurs de cet ouvrage peuvent se reconnaître dans ces discours de praticiens et puiser dans leurs expériences pour adapter ces propos à leur propre milieu professionnel.
Bien que cet ouvrage soit très intéressant, il aurait pu être enrichi par des points à examiner. En premier lieu, les pédagogues (chapitre 3) décrivent leurs parcours personnels et professionnels au niveau de l’engagement en lecture, mais ils omettent de joindre des témoignages sur l’évolution de leurs élèves. Cet élément aurait pourtant établi la validité des approches pédagogiques. Il faut mentionner aussi que les auteurs présentent, à l’aboutissement de leur récit, des recommandations de livres qui piquent la curiosité des lecteurs. Par contre, les intéressés doivent consulter la bibliographie à la fin du livre afin de décortiquer les informations supplémentaires (la maison d’édition et la date de publication) nécessaires pour pouvoir se procurer commodément les textes recommandés.
Néanmoins, quelle joie de voir préconiser la lecture, et de façon sous-jacente, la différenciation pédagogique, pour accroître le succès scolaire des élèves ! Les praticiens auront certainement plaisir à lire ce texte. Non seulement, des caractéristiques d’élèves engagés et des implications pratico-pratiques pour les regagner sont mises en évidence, mais cet écrit explore aussi les champs d’intérêt des pédagogues. Après tout, ces derniers sont les responsables du modelage de l’engagement en salle de classe.