Résumés
Résumé
Constatant le peu d’attention accordé aux femmes rurales dans les revues et les journaux et motivée par la lettre d’une agricultrice, Françoise Gaudet-Smet lance en 1938 la revue Paysana. Cette revue, destinée à ces femmes est aussi essentiellement portée par des femmes. Or, dans le monde de l’imprimé où les hommes demeurent majoritaires, Françoise et ses collaboratrices doivent redoubler d’efforts pour assurer le succès de la revue : il faut se dévouer, mais aussi survivre. Cet article explore les stratégies ayant permis la création, la diffusion et la survie de Paysana. Il aborde, à partir des revues elles-mêmes, l’apport de proches collaboratrices de même que l’esprit de communauté qui se développe en ses pages et qui s’étend au lectorat de Paysana. Il s’intéresse également à la manière dont Françoise Gaudet-Smet cherche à assurer un revenu à son entreprise, malgré la volonté d’aider qui la guide dans ce projet comme ailleurs.
Mots-clés :
- Françoise-Gaudet-Smet,
- Paysana,
- revue féminine,
- femme journaliste
Abstract
After witnessing how magazines and newspapers paid little regard to rural women and confronted by a letter from a reader, Françoise Gaudet-Smet launches, in 1938, her new magazine, Paysana, with them in mind. Intended for women, this publication was also created and supported by women. In the publishing world, however, where men remain in power, Françoise and her team must overcome extra challenges in order to keep the magazine afloat, striking the right balance between devotion and survival. This article explores the strategies that supported Paysana’s creation, diffusion and survival as reflected in the magazine itself. It examines how close contributors helped sustain the magazine as well as the sense of community that developed among its readers. It also analyses how Françoise Gaudet-Smet seeks to ensure the magazine’s financial stability, despite being guided by a spirit of helping women in this project as in the whole of her career.
Keywords:
- Françoise-Gaudet-Smet,
- Paysana
Corps de l’article
En mars 1938, Françoise Gaudet‑Smet fait paraître, avec quelques proches collaboratrices et collaborateurs, le premier numéro de sa revue Paysana, qu’elle place sous la devise « On n’attend pas les temps meilleurs, on les fait ! ». Suivant les conseils d’Olivar Asselin, qui l’encourage à se consacrer au milieu rural dont elle‑même provient, et interpellée par le courrier d’une lectrice qui lui demande, s’inquiétant de la disparition du Journal d’agriculture auquel la journaliste collaborait depuis deux ans, « Enfin, allez‑vous continuer à vous occuper de nous autres[2] », Françoise Gaudet‑Smet prend les choses en main en lançant une nouvelle revue[3]. L’aventure Paysana, qui durera une douzaine d’années, témoigne de la volonté de sa directrice d’aider les femmes de tous les milieux, comme l’affirme d’ailleurs son premier éditorial, « texte fondateur » de toute revue, selon la sociologue Andrée Fortin[4], et dans lequel Françoise annonce son projet :
Après la disparition du Journal d’Agriculture, je cherchai moi aussi UNE PLACE d’où je pourrais continuer comme jadis de vous parler en amie dans le secret de vos maisons closes, et de vous prouver mon dévouement à une cause qui nous est également chère.
Et c’est parce que je ne m’en suis pas trouvé de place que j’ai décidé d’en faire une qui sera LA NOTRE [sic][5].
La revue Paysana permet à Françoise Gaudet‑Smet de s’immiscer dans les foyers et dans le quotidien de femmes qui la considèrent comme une personne‑ressource, une amie et une confidente; la revue devient un outil indispensable dans la mission qui la guide tout au long de sa carrière : celle d’aider les femmes à s’épanouir et à améliorer leur quotidien.
Femme énergique et engagée, Françoise Gaudet‑Smet se dévoue corps et âme aux projets qui lui tiennent à coeur, dont Paysana, au centre de son travail de journaliste. Certaines de ses nombreuses activités se croisent parfois, une tribune permettant d’en promouvoir une autre : Paysana se transforme par exemple en maison d’édition, publiant d’abord des albums de tricot et d’artisanat puis des textes d’auteurs[6]. Pourtant, malgré le dévouement de sa directrice, la gestion de la revue présente des défis logistiques et financiers auxquels Françoise et son équipe doivent faire face : il faut se dévouer, mais aussi survivre.
Cet article propose d’explorer les diverses stratégies mises en place pour nourrir et financer la revue, dans un monde médiatique encore majoritairement masculin. Notre analyse puise principalement au dépouillement de la revue Paysana, et se nourrit au Fonds Françoise Gaudet‑Smet, conservé au Centre d’archives régionales, Séminaire de Nicolet[7]. Elle réfère également au journal Le Nouvelliste[8] et à la biographie de Françoise Gaudet-Smet signée Jeanne Desrochers[9]. Dans la perspective ethnologique, ces sources offrent la possibilité d’aborder l’expérience proposée par la revue Paysana sous différentes facettes : les aléas de sa production, son contenu thématique et publicitaire ainsi que sa réception auprès de son lectorat[10].
Dans son entreprise, Françoise Gaudet‑Smet s’entoure d’une équipe essentiellement féminine dont le soutien est indispensable au succès de la revue. Nous verrons cependant que la communauté Paysana s’étend au‑delà des membres de la maison et de ses proches collaboratrices : les lectrices sont invitées à jouer un rôle actif et à s’approprier la revue de diverses manières. En retour, Paysana se montre très généreuse envers ses abonnées, malgré un budget parfois serré. L’aventure Paysana en sera une de solidarité féminine, d’éducation populaire, de marketing de soi et de casse‑tête financier qui aura finalement raison de la revue.
La maison Paysana et ses collaboratrices
Françoise Gaudet‑Smet est à la fois l’âme de la revue et la dynamo de l’entreprise. Elle s’entoure de personnes de son milieu, de parents, d’amis, de connaissances, notamment du milieu littéraire qu’elle fréquente dès sa jeunesse[11]. Elle constitue ainsi un large réseau et une équipe majoritairement féminine dès le départ, à laquelle se joindront tout de même quelques hommes invités à contribuer au contenu des numéros. En plus de puiser dans son milieu d’origine, la région de Nicolet, Centre‑du‑Québec, Françoise Gaudet‑Smet tisse sa toile à même ses amitiés montréalaises. Amie de Claude‑Henri Grignon[12], elle rencontre grâce à lui sa belle‑soeur, Fanchette Lambert qui habite sur le boulevard Dorchester où louera, dans le même bâtiment, le ménage Smet « pour abriter la famille et la nouvelle entreprise[13] ». Cette Fanchette omniprésente pendant plusieurs années se dévoue, comme Françoise, au succès de la revue, assumant le rôle de secrétaire générale pendant de nombreuses années. Elle tiendra un Comptoir Paysana au service des artisans canadiens, surtout des artisanes[14]. Elle s’occupera aussi des finances de la revue consciencieusement en déplorant que deux et deux ne font jamais que quatre alors que certains jours ils devraient donner vingt‑deux[15].
La dominante féminine est manifeste lors d’une fête organisée pour souligner le deuxième anniversaire de Paysana, en mars 1940 : pas moins de 15 femmes composent alors l’équipe de collaboratrices, dont 12 sont à la fête; « Les messieurs — même les Smet, père et fils — ont défendu de signaler leur présence. Ils estiment que, dans cette affaire, ce sont surtout les femmes qui comptent puisque ce sont elles qui travaillent[16]. » On rapporte l’événement comme une fête de famille où elles sont regroupées pour fêter comme pour travailler. L’esprit de famille constitue d’ailleurs un thème récurrent dans la manière de présenter la revue et l’équipe qui la soutient, concordant avec les valeurs qui orientent le projet et sa directrice. De cette soirée, Fanchette est la maîtresse d’oeuvre, car elle « fait encore plus que les autres parties de la maison, puisqu’elle y habite en permanence[17] ».
Françoise est très bien entourée : outre Fanchette, s’y trouvent Germaine Guèvremont, écrivaine; Flore Chaput, directrice de l’Institut de beauté « France »; Laurette Cotnoir‑Capponi, propriétaire d’une école de couture où l’on enseigne les techniques de la haute‑couture à Montréal[18]; Cécile Chabot, écrivaine et artiste; Bella Cousineau, journaliste; Léonie Laplante, qui possède l’atelier Arts féminin sur la rue Sherbrooke, à Montréal[19]; France Brégent, première à figurer sur la liste des amis de Paysana ; Suzanne Paquette, qui offre des cours de diction annoncés dans la revue[20] ; Alice Huot[21], Annette Lafrance, qui deviendra responsable de la circulation de Paysana à partir de 1941; sont absentes la docteure Josèphe Comtois‑Chauveau qui tiendra une chronique sur la santé, la journaliste et grande amie de Françoise, Jeanne Grisé‑Allard et Germaine Bernier, aussi journaliste. On reconnaît dans ces femmes les signataires de textes publiés dans Paysana, voire de chroniques régulières.
Dans ce cercle amical et familial, Germaine Guèvremont, née Marianne‑Germaine Grignon, cousine de Claude‑Henri Grignon, fait ses premières armes dans Paysana. Elle y publie 14 récits, des « paysanneries », surtout durant les premières années de la revue et occasionnellement par la suite jusqu’en 1948[22]. Cette autrice participe intensément au volet littéraire de la revue en y contribuant dès le premier numéro avec le texte au titre annonciateur de « Les survenants[23] », qu’elle reprendra sous « Chauffe, le poêle » dans son recueil intitulé En pleine terre qui paraîtra aux éditions Paysana en 1942. Elle y publie également, entre avril 1939 et octobre 1940, le roman‑feuilleton, Tu seras journaliste, dans lequel elle aborde sa propre relation avec le métier[24]. Elle est donc une proche et fidèle de Françoise.
Plusieurs autres collaboratrices, souvent journalistes, publient dans diverses revues, notamment dans Paysana. C’est le cas de Jeanne Grisé qu’elle a rencontrée à Montréal et qui partage son intérêt pour le journalisme et le lectorat féminin. Le Bulletin des agriculteurs pour lequel travaille Jeanne fait place relativement tôt à des chroniques féminines, écrites par des femmes, et son arrivée en 1938 les consacrera non seulement importantes, mais incontournables. Sous le pseudonyme d’Alice Ber, Jeanne Grisé s’y consacre pendant 40 ans (1938‑1978)[25], ce qui ne l’empêche pas de collaborer périodiquement à d’autres revues, telle Paysana et de donner des conférences comme son amie Françoise.
Bella Cousineau est aussi journaliste et l’une des plus proches et des plus fidèles collaboratrices de Paysana. En plus des articles qu’elle continue de rédiger, elle se voit confier la chronique culinaire dès 1939 et devient la responsable de la rédaction de la revue en 1941, en plus de s’occuper pendant quelques mois de la publicité. Un voyage à Vancouver, où elle accompagne son mari lui aussi journaliste, l’amène à découvrir la vie paysanne de l’Ouest canadien dont elle fera profiter Paysana. Bella Cousineau assure également l’intérim à la direction de Paysana lors d’un voyage de Françoise Gaudet‑Smet, en octobre 1948.
Les artistes et les artisans ont une grande importance dans la revue de Françoise Gaudet‑Smet, telle Cécile Chabot, diplômée de l’École des Beaux‑Arts de Montréal et de l’École des arts et métiers[26]; elle est notamment responsable de la couverture de la revue[27]. Dans sa jeunesse, elle avait fréquenté Saint‑Césaire, lieu de naissance de Jeanne Grisé; ce lieu les aurait-il toutes deux rapprochées ?
La dominante féminine est frappante sur la photographie publiée à l’aube de la 10e année de Paysana, en mars 1947 (figure 1). Sont attablé·es avec Françoise Gaudet‑Smet, chez elle, à Claire‑Vallée[28], cinq femmes et un homme, un crayon à la main pour exercer leurs responsabilités respectives. Sous la photographie, il est écrit : « Après le travail du jour, l’équipe de Claire‑Vallée se réunit le soir pour étudier ensemble. Tout ce monde vous salue[29] ! »
Dans la légende, les personnes sont brièvement présentées, ce qui permet de constater que les tâches des membres de l’équipe de Claire‑Vallée se confondent avec celles relatives à l’édition de la revue. Autour de Françoise, assise au centre, se trouvent : Thérèse Hélie (devant, à droite), chef du tirage de Paysana; Jacqueline Pellerin (debout à gauche), qui travaille au service des abonnements; Marthe Beaudry (à la droite de Françoise Gaudet‑Smet) secrétaire de la rédaction; Marcelle Leblanc (à gauche de Françoise Gaudet‑Smet) secrétaire aux abonnements et Germaine Caya (assise derrière à droite) qui est, entre autres, au service des patrons. Le seul homme présent est Louis Beauchemin, secrétaire à la circulation au moment de la photographie. Il est intéressant de remarquer les qualifications mises en lumière : une diplômée de l’École Ménagère de Sainte‑Martine, Thérèse Hélie; une assistante sociale, Marthe Beaudry; une responsable du service des patrons et de la section théâtre et loisirs, Germaine Caya. Puisque la revue en est une « d’arts ménagers » (figure 2), de compter dans son équipe une diplômée d’une école ménagère reconnue[30] donne de la crédibilité à la publication. À l’instar du périodique Le Bulletin des agriculteurs, Paysana propose que « travail et loisirs se côtoient dans une sorte d’imbroglio de fonctions[31] », ce qui se révèle dans les responsabilités combinées de Germaine Caya qui, en plus de s’occuper des patrons annoncés dans la revue, a aussi à sa charge le théâtre et les loisirs.
Ces femmes font partie de la maison, peut‑être pas autant que l’était Fanchette remplacée maintenant par Thérèse Hélie, mais elles y travaillent, y gravitent, s’y réfèrent comme le prolongement de Françoise, l’incontestable directrice de la revue. Dans les dernières années, il faut cependant noter que les articles sont de plus en plus souvent signés par des hommes, et que les chroniques féminines sont plus rarement signées[32]. La direction continue d’être assurée par des femmes, mais les collaborations féminines se sont‑elles essoufflées ? Les femmes de l’entourage de Françoise étaient‑elles moins disponibles ? Les activités de Claire‑Vallée prenaient‑elles trop d’énergie ? Et Françoise qui voyage beaucoup dirige à distance, ce qui ne lui facilite pas la tâche.
Susciter l’adhésion : la communauté Paysana
Les nombreuses collaborations sur lesquelles s’appuie Paysana illustrent bien l’esprit qui semble guider Françoise dans cette entreprise : il s’agit, pour elle, d’un moyen de communiquer avec ses lectrices, de leur parler dans leurs foyers et dans leur quotidien. En témoigne cette invitation, signée de la directrice qui conclut le premier numéro : « Vous m’écrirez ? Demandez‑moi tout ce que vous voudrez. Et je vous répondrai en toute amitié, avec ce grand désir que j’ai de vous être utile. Écrivons‑nous ! » Les lectrices connaissent déjà Françoise, qui avait été responsable des pages féminines de nombreux journaux, et ne tardent pas à lui écrire : le courrier a été volumineux, annonce‑t‑elle dans le numéro d’avril 1939, et elle promet d’y répondre dès le mois suivant. La chronique « Écrivons‑nous », qui devient, à partir de 1941, « Le courrier Paysana », occupe une place de choix dans la revue. Même si sa publication n’est pas systématique d’un numéro à l’autre, la correspondance demeure abondante et les mots de la rédactrice laissent sous‑entendre que plusieurs reçoivent aussi des réponses personnelles par retour de courrier. D’autres collaboratrices répondent aussi à des lettres de lectrices; c’est le cas de Flore Chaput puis d’Andrée Chantal, qui offrent des conseils beauté, et de Jehanne Patenaude‑Benoît, responsable de la chronique culinaire dans les dernières années de Paysana. Françoise demeure toutefois celle à qui l’on s’adresse le plus souvent.
Les thèmes abordés sont variés et les correspondantes — et quelques correspondants — s’adressent à Françoise comme à une amie à qui elles demandent conseil. Elles la prient de partager ses recettes, elles s’informent à propos de diverses maladies, elles s’enquièrent de la meilleure école ménagère à fréquenter, elles lui demandent conseil à propos de leurs relations amoureuses ou familiales. Au fil des numéros, un sentiment d’appartenir à une communauté semble s’installer dans le courrier des lectrices, qui font toutes partie de la « grande famille » Paysana[33]. La revue devient dès lors un moyen de tisser des liens avec d’autres femmes de partout dans la province. Madame B. Guay, de « Thetford les Mines » exploite par exemple le potentiel qu’offre ce réseau pour offrir un service de tricoteuse à domicile; l’offre est publiée dans le courrier du numéro de juillet‑août 1948. Les réponses sont nombreuses, même si elles ne correspondent pas aux attentes de la tricoteuse. Un avis aux lectrices doit même être publié quelques mois plus tard :
Mme B. Guay, de Thetford‑Mines, remercie les nombreuses personnes qui lui ont écrit. Malheureusement elle n’a aucune machine à tricoter à vendre.
Une personne à laquelle elle s’intéresse vivement, désire faire au crochet des vêtements pour bébé. La tricoteuse à domicile est cette personne, il ne s’agit pas de machines[34].
Le courrier semble susciter un réel intérêt de la part de lectrices qui n’hésitent pas à proposer elles aussi leurs conseils aux autres abonnées. En témoigne cette lettre d’une dénommée Gisèle, qui réagit à une question posée dans un numéro précédent :
Une dame, signant Ninette dans votre numéro de septembre, vous demande conseil pour conserver les aliments verts nature.
Si la chose vous intéresse, quelqu’un de ma connaissance, les transplante avec les pieds dans des pots de terre cuite. Fournir d’autres informations à ce sujet sera un plaisir[35].
De cette réponse transparaît la richesse de la communauté à laquelle l’abonnement à la revue donne accès, qui s’étend dans les réseaux d’interconnaissance de l’ensemble du lectorat. Ces ressources constituent un atout non négligeable qui a pu contribuer à maintenir l’adhésion des femmes à Paysana et qui constitue une forme de communauté élargie avant l’ère des réseaux sociaux. Les conseils de Françoise Gaudet‑Smet demeurent toutefois le principal attrait, la revue étant une courroie de transmission directe afin de communiquer avec cette femme que l’on respecte et qui apparaît comme un modèle et une référence.
L’adhésion des lectrices à Paysana se fait d’ailleurs sentir avant même que la revue ne voit officiellement le jour. Lorsque le Journal d’agriculture cesse de paraître, Françoise conduit une étude de marché à propos d’une nouvelle revue qu’elle envisage de fonder : elle pige 2000 noms parmi les lettres de lectrices qu’elle avait conservées et sonde leur intérêt pour ce nouveau projet. Plusieurs lui répondent avec enthousiasme, à un point tel que le sondage se transforme en souscription :
Car non seulement 1 500 femmes disent oui, on s’abonne à cette revue que vous voulez lancer (le chiffre est peut‑être gonflé, elle a dit une autre fois 800 réponses sur 1 500 lettres), mais elles envoient un dollar sans avoir vu la première ligne de ce nouveau projet. Un dollar, ça couvrait les frais d’une année scolaire au primaire, avant l’école gratuite. Un dollar, c’était la moitié du prix d’une paire de bas de soie[36].
L’intérêt marqué pour ce projet se reflète également sur le tableau d’honneur des « amis de Paysana » publié dans les premiers numéros de la revue et réservé aux « personnes obligeantes et dévouées qui se sont penchées avec sympathie sur son berceau et ont bien voulu ajouter à leur abonnement un “cadeau de naissance”, ou plusieurs abonnements[37] ». Près de la moitié sont des femmes, l’autre moitié se compose d’hommes d’Église qu’on suppose être intéressés par les questions rurales dont Paysana traite abondamment.
Le soutien des lectrices est de nouveau sollicité lorsque paraît le premier numéro : un article invite les fermières à faire connaître la revue à leurs amies de la ville afin de les sensibiliser aux problèmes de la campagne. Ces efforts semblent porter leurs fruits : un sondage réalisé quelques années plus tard démontre que les citadines comptent pour un peu plus de la moitié des abonnées de Paysana, soit 52 %[38]. On invite également celles qui le souhaitent à devenir « marraine » en offrant un abonnement à une famille de colons[39]. De manière générale, Paysana dépend largement du membership associatif et entretient des liens étroits avec les cercles de fermières; selon l’historienne Micheline Dumont, Paysana « représente […] le volet idéologique de cette importante association[40] ». Une compétition entre cercles est d’ailleurs organisée l’année du lancement de la revue qui témoigne du lien étroit entre Paysana et cette association. L’annonce des lauréates paraît en septembre 1938 : le cercle des fermières de La Sarre, en Abitibi, remporte le premier prix — un métier à tisser — pour le plus grand nombre d’abonnements obtenus.
Un esprit d’entraide et de collaboration guide Françoise et l’équipe derrière Paysana. La directrice manifeste une grande générosité envers ses abonnées, leur offrant de nombreux privilèges pour les inciter à y souscrire. La revue propose notamment des primes pour celles qui s’abonnent ou se réabonnent, particulièrement lors des premières années, alors que le lectorat est encore en train de se construire. En février 1939, à la fin de sa première année, Paysana propose un cahier de tricot pour dames ou pour bébés à celles qui se réabonnent pour un an, au coût d’un dollar, ou encore pour trois ans, pour deux dollars. Celles qui ajoutaient un nouvel abonnement recevaient en plus un cahier de 125 modèles de tapis en couleurs. Ces ouvrages, publiés par Paysana, étaient normalement vendus au coût de 30 cents chacun. Pour sa deuxième année, l’équipe récidive, offrant cette fois des toiles étampées et prêtes à être brodées : un coussin à celles qui s’abonnent pour un an, et un ensemble de parure trois‑pièces pour fauteuils pour l’abonnement de trois ans[41]. Les coûts sont les mêmes que l’année précédente et demeurent inchangés jusqu’en 1947.
Afin de promouvoir l’artisanat et la confection domestique, la revue offre également pour son année de lancement un cadeau de cinq dollars aux mariées de 1938 qui tisseraient elles‑mêmes leur manteau ou leur costume de noces. Il faut attendre septembre avant que Françoise annonce, avec un grand enthousiasme, une première récipiendaire du cadeau de noces de Paysana : mademoiselle Réjeane Coderre qui « épouse monsieur l’agronome Lucien Archambault. Un agronome ! Et ça va faire deux bons apôtres de la terre. Qu’ils vivent heureux et longtemps surtout [42]! » La proposition ne dure qu’une seule année. Le travail à réaliser est considérable, ce qui suggère que le nombre de mariées ayant bénéficié de ce prix pourrait être limité. Aucune autre mention n’est faite de ce concours par la suite.
S’ajoutent à ces élans de générosité de nombreux concours que l’équipe de Paysana organise, assortis de prix variés. En juin 1938, par exemple, la revue offre un prix de 50 dollars, et 20 prix de cinq dollars aux personnes qui estimeraient le mieux le nombre d’abonnés de la revue. Pour participer, il fallait toutefois souscrire à un abonnement nouveau. Quelques hommes figurent parmi les lauréats de ce concours, mais la majorité sont des femmes. En 1941, un concours aux couturières est lancé prenant la forme d’un questionnaire à compléter sur les techniques de couture. Le concours est divisé en deux sections. La première, réservée aux étudiantes, offre deux bourses d’études de 50 dollars pour l’inscription d’une année dans une école ménagère, et une bourse échangeable contre un cours de coupe à celles ayant obtenu les meilleurs pointages. La seconde est ouverte à toutes les femmes — les étudiantes pouvant aussi s’y inscrire — et offre de généreux prix en argent, dont un premier prix de 50 dollars. Le concours sert encore une fois à mousser les abonnements : cinq points bonis sont alloués pour un nouvel abonnement d’un an, et 15 points pour un nouvel abonnement de trois ans. Les concours sont généreux, mais constituent en même temps des incitatifs à multiplier les abonnements.
À partir de la rentrée scolaire de 1938, la revue organise également des « concours mensuels aux écoliers ». Ayant le souci d’économie, Françoise propose aux institutrices de s’occuper elles‑mêmes de l’envoi des travaux, afin d’éviter les frais de poste aux parents. Ces concours s’adressent par moments aux élèves du primaire, et d’autres aux étudiantes des écoles ménagères et écoles normales. La revue propose des activités qui varient chaque mois : composition d’un modèle de tapis, concours d’écriture, calculs mathématiques du prix du sirop d’érable. Les prix offerts sont aussi variés que les propositions; ils incluent des prix en argent, des cartes à collectionner, assez d’étoffe pour confectionner un complet, pour un garçon, ou un manteau, pour une fille. Paysana invite ainsi ses lecteurs, mais surtout ses lectrices à s’investir dans les activités qu’elle propose.
L’esprit de communauté qu’inspire la revue s’exprime également dans la campagne que Françoise organise, en 1941, pour réclamer un meilleur accès au lin, dont l’essentiel de la production est alors exporté. Pendant ce temps, dit‑elle, les Canadiennes doivent se tourner vers le coton importé des États‑Unis, qu’elles achètent à prix fort[43]. Elle incite les fileuses du Québec à écrire au ministre de l’Agriculture et au premier ministre du Québec, Adélard Godbout, « pour lui prouver que l’espèce n’est pas, comme il le croit, en voie de disparition[44] ». Dans la force du nombre s’affirme le pouvoir des femmes : non seulement la production de lin augmente, mais les abonnées de Paysana bénéficient d’un approvisionnement à prix avantageux par le biais du comptoir Paysana[45].
L’abonnement confère également certains privilèges. En janvier 1939, la rédaction annonce que les abonnées auront dorénavant droit à deux annonces gratuites par année, à condition qu’il s’agisse « de produits domestiques, récoltés sur la ferme, et non de réclames commerciales[46] ». Elles bénéficient aussi de la possibilité d’un service de correspondance pour des informations médicales offertes par la médecin Josèphe Comtois‑Chauveau réservé exclusivement aux abonnées; l’annonce est faite dans le numéro de juillet 1939 et suggère que les renseignements seront transmis par retour de courrier. Les incitatifs à l’abonnement sont ainsi nombreux, mais si l’esprit d’entraide qui anime la revue contribue sans doute à susciter et à maintenir l’adhésion des lectrices, il est probablement d’une aide limitée pour soutenir sa santé financière.
La délicate question du revenu
Malgré l’intérêt que portent les femmes à la revue, les abonnements ne suffisent pas à la financer entièrement, d’autant plus que le coût de l’abonnement demeure le même jusqu’en 1947; il passe alors d’un dollar à 1,50 $ par année, mais comme celles qui étaient déjà abonnées ont l’occasion de se réabonner en conservant leur ancien prix, il semble que les gains nets ont dû être négligeables. Cette offre aux lectrices fidèles témoigne de la préoccupation sincère de Françoise pour ses abonnées, mais il lui faut tout de même trouver des sources de revenus. Cette réponse qu’elle adresse à une lectrice qu’on suppose s’être plainte d’une publicité à saveur politique le démontre :
C’est une stricte question d’affaires. PAYSANA coûte $900.00 par mois d’impression, de vignettes et de papier, et ce ne sont pas les quelques sous que donne chaque abonné qui peuvent fournir à payer ces frais, même que toutes les collaboratrices travaillent sans salaire. L’annonce en question a été acceptée, sans que j’y sois pour rien, par les éditeurs‑imprimeurs, responsables de la partie financière de la revue, au même tarif que l’avait été le mois précédent l’annonce détaillant les activités du secrétariat de la province et cela se fait comme on annonce la laine ou de la farine. Personnellement, je ne fais pas et ne ferai jamais de politique, vous pouvez m’en croire et l’avenir le prouvera bien[47].
Le commentaire, qui n’a malheureusement pas été reproduit dans la revue à une époque où seules les réponses de sa directrice étaient publiées, semble porter sur une publicité dirigée contre le bilan économique du gouvernement de Maurice Duplessis et payée par le Comité Central Libéral, tout juste avant les élections provinciales d’octobre 1939. Le cas paraît exceptionnel, même si la revue fait place à de l’information d’intérêt public provenant des différents gouvernements.
Réfractaire à une certaine publicité, du moins celle qu’elle qualifie de « saloperie » comme les annonces de bière[48], Françoise Gaudet‑Smet doit tout de même miser sur une publicité sélectionnée en accord avec ses principes et l’orientation de Paysana afin de faire vivre la revue. Durant les premières années, les produits et commerces de son entourage et de sa famille dominent, par exemple, le magasin Chez Fanchette (figure 3) et l’entreprise de son père Alexandre Gaudet (figure 4).
Au fil des années et des numéros, les réclames se diversifient et croissent en nombre, possiblement pour couvrir des coûts de production grandissants. Pour atténuer ses soucis financiers, Françoise doit s’adresser à des hommes, car ce sont eux qui ont l’argent, mais les publicités visent presque exclusivement les femmes. La directrice privilégie ce qui est susceptible d’intéresser la maîtresse de maison en quête de confort et de modernité : serviettes hygiéniques, poêles et autres électroménagers, farine Ogilvie, biscuits David, produits pour nourrisson, margarine, etc. (figure 5).
Les messages publicitaires s’accrochent aux thématiques de la revue qui valorise le quotidien, prône l’artisanat textile et instruit sur l’alimentation. À l’instar des écoles ménagères, ce périodique d’arts ménagers propose des outils, des techniques, une philosophie de vie organisée et en bon ordre; en rehaussement, la notion d’art appliqué et d’artisanat bien exécuté avec un souci de modernité et de bon sens populaire : « Vieilles traditions, méthodes modernes[49] ».
L’esprit de service de Paysana s’exprime aussi dans l’assistance sociale chère à Françoise et à sa famille, ainsi que dans les outils offerts aux lectrices, comme des patrons qu’elle a réussi à faire traduire en français[50]. À la suite d’une demande d’une lectrice du Journal d’agriculture, Françoise avait pris conscience du besoin des Canadiennes de se procurer des cahiers de tricot en français, avec les mesures en pieds et en pouces[51]. Elle en offre plusieurs dans Paysana et, dans le courrier des lectrices, suggère ces albums à nombre de femmes qui lui demandent où s’en procurer; ces ouvrages sont en vente chez Fanchette, puis directement à Claire‑Vallée où l’équipe s’installe à partir de 1945[52]. Elle cherche sans doute à s’assurer ainsi d’un certain revenu, au‑delà du fait que ces cahiers avaient été offerts comme prime de réabonnement aux lectrices de la première heure. Même si les prix sont voulus très abordables parce que « Le bonheur selon FGS », est d’» aider, toujours aider[53] », cela n’est pas gratuit pour les lectrices et chèrement négocié pour la directrice de la revue et son équipe qui s’ingénient à trouver des façons d’augmenter ses revenus.
Non seulement oeuvre d’éducation, Paysana est aussi une entreprise, même si pour la revue comme dans ses autres projets :
Françoise Gaudet‑Smet n’est pas reconnue pour ses succès financiers. Pour faire vivre sa revue, elle est toujours à la recherche de revenus et de commandites. Néanmoins, elle a un sens du marketing pour faire la promotion des activités des gens de son réseau comme des siennes propres, en publicisant notamment les cours offerts à Claire‑Vallée ainsi que les produits et les publications associés à Paysana[54].
Françoise a en effet le don de développer des collaborations permettant de soutenir la revue, directement ou indirectement. Sa participation à l’émission radiophonique Le Réveil rural, publicisée dans les pages de Paysana, lui permet notamment de rejoindre un grand nombre de femmes et de conforter la renommée qu’elle a déjà établie. La tournée de conférences qu’elle entame avec la compagnie Lever Brothers et associée au savon Rinso illustre son véritable statut de vedette : les organisateurs se l’arrachent et, entre 1942 et 1943, elle ne visite pas moins de 400 paroisses partout au Québec[55]. Même si ces conférences n’ont a priori rien à voir avec Paysana, elles offrent à Françoise l’occasion de se faire voir et, probablement, de faire la promotion de sa revue et des cahiers de modèles qu’elle publie. L’entrecroisement de ses projets s’avère essentiel à la réussite en mettant à contribution son équipe polyvalente, qui assure avec elle à la fois le contenu, la gestion, les revenus.
Ce réseau de collaboration s’avère d’autant plus important que la période où naît Paysana est particulièrement difficile pour l’ensemble des revues et journaux du Canada, qui souffrent du rationnement qu’entraîne la Seconde Guerre mondiale. Pour affronter les restrictions, plusieurs doivent, à partir de la fin de l’année 1942, réduire le nombre de leurs pages et utiliser une typographie plus serrée afin de ménager le papier[56]. Les restrictions s’observent à la lecture de Paysana, dont la qualité du papier se modifie à partir du numéro de janvier 1942. Alors qu’elle employait auparavant un papier d’apparence lustrée, la revue est dès lors imprimée sur un papier plus mince et beaucoup plus poreux, s’apparentant davantage au papier journal. Malgré ces adaptations, les difficultés s’accumulent et le dévouement entier dont Françoise fait preuve pour soutenir la revue ne suffit plus : « [Pendant treize ans], je me suis occupée moi‑même de son édition et [j’ai dû] tout laisser tomber à 70 000 copies de tirage parce qu’un problème administratif se posait et je ne pouvais le solutionner par mes propres moyens[57] », dira‑t‑elle des années plus tard en évoquant la disparition de Paysana.
Entretenir des liens sans Paysana
Malgré l’appel général pour un « Coup de main » lancé dans la revue en mai 1947, la publication cesse brusquement après la parution du numéro de septembre‑octobre 1949 sans explication de la part de sa directrice qui a toujours évité de s’étendre sur le sujet. Il apparaît probable que la décision soit liée en partie aux coûts de production grandissants, d’autant plus que la fin des années 1940 connaît un taux d’inflation extrêmement important, avoisinant les 15 % en 1948[58]. « Treize années d’exaltation et de misère [59]» dira‑t‑elle en rétrospective.
Françoise a toujours su se faire valoir auprès de son public, dans une sorte de « marketing » de soi qui a servi à faire connaître et rayonner Paysana comme ses autres entreprises. Mais l’après Paysana s’amorce difficilement; son mari Paul Smet, décède en 1950. Elle écrira, publiera et éditera de plus belle, des livres, des contes, des billets dans les journaux, des carnets et des cahiers d’artisanat, plus tard des agendas; elle n’arrête pas, poursuivant toujours son éducation populaire alors qu’elle propose, entre autres, des cures de « santé culturelle » — selon sa propre expression — et des cours d’été. Elle fait beaucoup de radio, puis de la télévision entre 1967 et 1983[60], canaux puissants pour rejoindre « ses amies » et des auditeurs nombreux, car elle a compris le pouvoir des médias (figure 6).
Françoise Gaudet‑Smet éditait elle‑même sa revue. Portée par son expérience — « on n’est jamais si bien servi que par soi‑même » — elle publiera aussi des oeuvres et des travaux d’auteurs comme Germaine Guèvremont (1942) et Marius Barbeau (1945). Ces expériences comme les autres projets qui animent Françoise Gaudet‑Smet ont aussi pu contribuer à dissiper les énergies; Claire‑Vallée et Gaudetbourg, maison familiale qu’elle acquerra au début des années 1970, ont besoin d’attention et d’investissement en temps et en argent. Et puis, les médias audiovisuels s’avèrent de plus en plus incontournables.
Son énergie semble sans limites, à l’instar d’un phénix, elle renaît toujours de ses cendres, mais le manque d’argent l’oblige à recanaliser son enthousiasme. Son ingéniosité et son audace la rendent presque invincible, mais surtout, son entourage et sa famille, les réseaux qu’elle tisse et, encore plus, ses proches collaboratrices qui lui sont fidèles sont ô combien indispensables. Toute sa vie, Françoise aura offert beaucoup de place aux femmes et elle comptait sur elles pour la prendre.
Parties annexes
Notes biographiques
Valérie Bouchard est stagiaire postdoctorale à l’Université de Saint-Boniface au sein du projet de partenariat Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940). Ses recherches portent sur les dynamiques de transmission mémorielle et les rapports de filiation associés aux migrations des francophones à partir d’archives familiales. Titulaire d’un doctorat en ethnologie et patrimoine de l’Université Laval, elle s’intéresse à ce qui touche à l’intime et au quotidien, particulièrement celui des femmes. Évoluant près du milieu muséal, elle a développé une sensibilité pour la mise en valeur des patrimoines matériels et immatériels et des récits qui en émergent.
Détentrice d’un doctorat en ethnologie de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris), Jocelyne Mathieu est professeure titulaire d’ethnologie au Département des sciences historiques, Faculté des lettres et des sciences humaines, de l’Université Laval à Québec. Son enseignement et ses recherches portent sur la culture matérielle et les coutumes québécoises et euro-américaines, particulièrement sur la vie quotidienne, les intérieurs domestiques, le costume et la mode, le textile artisanal, les arts populaires et l’ethnodesign. L'identité régionale retient aussi son attention. Intéressée tout spécialement au rapport entre la tradition et la mode et à l’éducation des femmes tout au long de la vie, elle privilégie la recherche sur le terrain et en archives, de même que l’analyse de la presse magazine et des catalogues commerciaux. Elle est membre de la Société des Dix (fauteuil no 7) et publie annuellement dans Les cahiers des dix.
Notes
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[1]
Cet article est une version remaniée d’une communication intitulée « Par des femmes, pour des femmes : Françoise Gaudet‑Smet et sa revue Paysana (1938‑1949); elle a été prononcée au congrès de l’ACFAS, au colloque organisé par le GRÉLQ : « Dans un monde d’hommes : femmes, archives et histoire de l’imprimé au Québec », le 6 mai 2021.
-
[2]
Françoise Gaudet‑Smet, « Une place à Paysana », Paysana, vol. 1, nº 1, mars 1938 p. 3.
-
[3]
Le lancement de Paysana survient à un moment charnière dans l’univers médiatique féminin, toujours ancré dans une tradition héritée de la fin du XIXe siècle, mais qui se réclame de plus en plus de la modernité, comme le remarque entre autres Chantal Savoie, « Femmes, chroniques et billets dans les années 1930 », Voix et Images, vol. 39, nº 2 (2014), p. 57‑67. La revue s’inscrit par ailleurs dans un créneau peu exploité, puisque les publications s’adressant spécifiquement aux femmes rurales sont très rares à l’époque. Outre Le journal d’agriculture, qui comportait une page féminine et dont la disparition a motivé Françoise dans son entreprise, la revue La Bonne fermière, publication des Cercles de fermières lancée en 1920, avait cessé de paraître en 1930. La publication, rebaptisée La Revue des fermières, ne sera relancée qu’en 1941, puis deviendra Terre et Foyer, à partir de 1945. Voir à ce sujet Jocelyne Mathieu, « « Les Cercles de fermières : cent ans d’expertise et d’engagement dans les arts textiles », Cahiers des Dix, nº 68 (2014), p. 93‑118.
-
[4]
Andrée Fortin, Passage de la modernité. Les intellectuels québécois et leurs revues (1778‑2004), Ste‑Foy, Presses de l’Université Laval, 2005, p. 17.
-
[5]
Françoise Gaudet‑Smet, « Une place à Paysana », Paysana, vol. 1, nº 1, mars 1938, p. 3. Cette manière de s’adresser directement aux lecteurs et aux lectrices agit comme un « marqueur de présence » permettant de consolider le lien entre l’écrivaine et son lectorat. Voir à ce sujet Chantal Savoie, « Femmes, chroniques et billets dans les années 1930 », et Line Gosselin, Les journalistes québécoises, 1880‑1930, Montréal, Regroupement des chercheurs‑chercheures en histoire des travailleurs et travailleuses du Québec, coll. « Études et documents du RCHTQ », 1995, 160 p.
-
[6]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, Varennes, Éditions de Varennes, 1992, p. 63‑64 ; 86, Jocelyne Mathieu, « “Pour votre bonheur comme pour le mien.” Françoise Gaudet‑Smet : éducatrice et animatrice à sa manière », Les Cahiers des Dix, nº 73, 2019, p. 217.
-
[7]
Le fonds Françoise Gaudet‑Smet, conservé au Centre d’archives régionales, Séminaire de Nicolet a servi de point de départ pour aborder la carrière de la journaliste. Nous tenons à remercier l’archiviste Marie Pelletier pour son aide précieuse. Centre d’archives régionales, Séminaire de Nicolet, Fonds Françoise Gaudet‑Smet (F261). Malgré l’envergure du fonds, les documents associés aux années Paysana demeurent malheureusement rares, ayant été détruits lors d’un incendie à Claire‑Vallée, résidence de Françoise Gaudet‑Smet, en 1966. Voir à ce propos Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, 195 p. Les pages qui suivent s’appuient majoritairement sur le contenu de la revue elle‑même, dont la bibliothèque de l’Université Laval possède également des exemplaires des années 1939‑1942 et 1947‑1949.
-
[8]
Appartenance Mauricie, Société d’histoire régionale, fonds Le Nouvelliste (12572‑006).
-
[9]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, Varennes, Éditions de Varennes, 1992, 195 p.
-
[10]
Fernande Roy et Jean De Bonville ont fait valoir l’importance de considérer l’ensemble de ces aspects dans l’étude des médias, et soulignent que l’angle de la production, particulièrement, a rarement été étudié. Fernande Roy et Jean De Bonville, « La recherche sur l’histoire de la presse québécoise. Bilan et perspectives », Recherches sociographiques, vol. 41. nº 1 (2000), p. 15‑51.
-
[11]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet., chapitre 3, « Le monde littéraire », p. 31‑42.
-
[12]
Journaliste, romancier et auteur, Claude‑Henri Grignon (1894‑1976) est particulièrement reconnu pour le roman Un homme et son péché, publié en 1933. Véritable succès populaire, le roman a donné lieu au téléroman Les belles histoires des pays d’en haut, diffusé d’abord à la radio à partir de 1939, puis à la télévision de Radio‑Canada de 1956 à 1970. Une version modernisée a aussi été diffusée de 2016 à 2021. Trois longs métrages ont été réalisés sur ce sujet (Gury, 1949, 1950 et Binamé, 2002), ainsi qu’une bande dessinée (Chartier, 1951‑1970). Il est nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1969. Voir Antoine Sirois, « « Claude‑Henri Grignon », Encyclopédie Canadienne, 2014. En ligne, https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/claude‑henri‑grignon, consulté le 7 octobre 2021.
-
[13]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p.59; Jocelyne Mathieu, « Le Bulletin des agriculteurs : pour vous mesdames. L’empreinte d’Alice Ber », Les cahiers des Dix, nº 60, 2006, p. 277‑292.
-
[14]
Une journaliste qui présente la boutique de Fanchette en 1938 insiste sur la qualité des produits offerts dans cette petite maison située dans l’arrière‑boutique d’un autre commerce. Chez Fanchette, la journaliste découvre également la revue Paysana : « Dans la vitrine de Mlle Lambert nous lisons l’annonce d’une revue nouvelle : Paysana, dont elle nous cède aimablement un exemplaire. Cette publication est de nature à intéresser toutes les femmes canadiennes. Elle est publiée par Mme Françoise Gaudet‑Smet, assistée de collaboratrices compétentes, parmi lesquelles Mme Michèle Le Normand, un poète en prose, et Mme Germaine Guèvremont dont les savoureux récits paysans sont bien à leur place dans une publication de ce genre. » Geneviève, « Comptoir Paysana », Le Samedi, 30 juillet 1938, p. 27. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3768201, consulté le 18 mai 2021.
-
[15]
« Soir de fête », Paysana, vol. 3, nº 1 bis, avril 1940, p. 7.
-
[16]
« “Soir de fête”, Deuxième anniversaire de Paysana », dans Paysana, vol. 3, nº 1 bis, avril 1940, p. 7.
-
[17]
« “Soir de fête”, Deuxième anniversaire de Paysana », dans Paysana, vol. 3, nº 1 bis, avril 1940, p. 7.
-
[18]
Françoise Dulac, « Cotnoir Capponi », dans Gérald Baril (dir.), Dicomode. Dictionnaire de la mode au Québec de 1900 à nos jours, Montréal, Saint‑Laurent, Fides, 2004, p. 104.
-
[19]
Dans Notes personnelles et considérations sur l’artisanat dans la province de Québec par Jean‑Marie Gauvreau (1935), on peut lire : « Disons un mot de l’organisation de l’artisanat féminin et signalons tout de suite le rare mérite de Mlle Léonie Laplante de Montréal qui a bien voulu malgré les préoccupations d’une industrie déjà prospère, créer de toute pièce les ateliers connus sous le nom des “Arts féminins” précisément dans le but d’aider les jeunes ouvrières de la campagne qui ont des aptitudes pour les travaux de tissage, de tricot et de couture. » p. 2. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2988946?docref=B2T8aRW‑6BMgizhJ3BD7JA, consulté le 25 mai 2021.
-
[20]
Paysana, vol. 2, nº 11, février 1939, p. 27
-
[21]
Nos recherches ont permis d’identifier deux Alice Huot qui auraient pu se trouver à cette fête. L’une est la fille du peintre Charles Huot, dont la renommée aurait pu amener sa fille à fréquenter les milieux littéraires et artistiques montréalais dans lesquels gravitent Françoise Gaudet‑Smet et ses proches collaboratrices. Une autre Alice Huot était propriétaire d’un magasin de chapeaux à Montréal, « Chez Jovette » et aurait pu dans ce cadre rencontrer certaines autres collaboratrices de la revue.
-
[22]
Paysana, vol. 1, nº 1, mars 1938, p. 11‑12. Repris dans En pleine terre, sous le titre « Chauffe, le poêle ». Joël Boilard, Marie‑Ève Landry et Sara‑Lise Rochon, « Bibliographie de Germaine Guèvremont », Voix et images, vol. 33, nº 3, printemps–été 2008, p. 81–93.
-
[23]
Paysana, vol. 1, nº 1, mars 1938, p. 11‑12
-
[24]
Le roman a récemment été publié dans une édition critique des oeuvres de Germaine Guèvremont. David Décarie et Lori Saint‑Martin, Oeuvres de fiction 1, édition critique : Tu seras journaliste et autres oeuvres sur le journalisme, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2017. www.jstor.org/stable/j.ctv69tcbd.
-
[25]
« Françoise Gaudet‑Smet se raconte, vous parle », Actualité Montréal, mars 1969, p. 44.
-
[26]
Bibliothèque nationale du Québec, « Répertoire numérique du fonds Cécile Chabot », Montréal, 1995, http://collections.banq.qc.ca/bitstream/52327/2023026/1/466269.pdf, consulté le 14 mai 2021.
-
[27]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 58.
-
[28]
Paul Smet acquiert en 1942 une résidence à Saint‑Sylvère qui prendra le surnom de Claire‑Vallée. À partir de 1945, une partie de l’équipe de Paysana s’y installe avec Françoise, même si la revue maintient toujours un bureau à Montréal. Claire‑Vallée prendra une place importante dans l’oeuvre de Françoise Gaudet‑Smet, lieu où s’enracineront plusieurs de ses projets. Elle y organisera notamment des cours d’été abordant des thèmes en lien avec l’artisanat, les traditions et la vie rurale. Ces écoles d’été seront annoncées dans la revue comme dans d’autres journaux. Voir à ce sujet Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 131‑140.
-
[29]
Françoise Gaudet‑Smet, « À l’aube de notre dixième année », Paysana, vol. 10, nº 1, mars 1947, p. 3
-
[30]
Cette école a été fondée en 1919‑1920, au couvent déjà existant des religieuses des Saints‑noms‑de‑Jésus‑et‑de‑Marie, sur le modèle de celle de Saint‑Pascal‑de‑Kamouraska. Voir Nicole Thivierge, Écoles ménagères et instituts familiaux : un modèle féminin traditionnel, Québec, IQRC, 1982, p. 149‑152.
-
[31]
Jocelyne Mathieu, « Le Bulletin des agriculteurs », p. 279.
-
[32]
Sur l’usage des pseudonymes par les journalistes féminines, voir Chantal Savoie, « Persister et signer. Les signatures féminines et l’évolution de la reconnaissance sociale de l’écrivaine (1893‑1929) », Voix et images, vol. 30, nº 1 (automne 2004), p. 67‑79.
-
[33]
Françoise Gaudet‑Smet emploie elle‑même le terme en réponse à une lectrice qui s’informe, en 1948, du tirage de la revue : « Le tirage moyen pour 1947 a été de 45,037, ce qui, nous vous prions de le croire, constitue une assez grande famille. » Paysana, vol. 11, nº 5‑6, juillet‑août 1948, p. 2.
-
[34]
Paysana, vol. 11, nº 9, novembre 1948, p. 20.
-
[35]
Paysana, vol. 11, nº 12, février 1948, p. 20.
-
[36]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 55.
-
[37]
Paysana, vol. 1, nº 4, juin 1938, page liminaire. Le tableau d’honneur est repris dans d’autres numéros.
-
[38]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 59 et Anne Meilleur, « Paysana (1938‑1949) : son origine, son évolution et son influence sur la culture québécoise », thèse de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, 1983, f. 78.
-
[39]
Paysana, vol. 1, nº 4, juin 1938, p. 29. Rappelons que la décennie 1930 voit s’accélérer la colonisation de l’Abitibi entamée une vingtaine d’années plus tôt. Les efforts sont encouragés par les gouvernements fédéral et provincial, qui développent des plans de colonisation pour faire face à la crise économique. L’immigration se poursuit jusqu’au début de la décennie suivante. Voir à ce sujet Normand Perron, « Les nouvelles tendances migratoires des Québécois », dans Yves Frenette, Étienne Rivard et Marc St‑Hilaire (dir.), La francophonie nord‑américaine, Québec, Presses de l’Université Laval, 2013, p. 219‑223. Le succès de ce programme de marraines pour les abonnements est difficile à établir sans l’accès aux archives qui ont malheureusement été détruites lors de l’incendie de Claire‑Vallée en 1966.
-
[40]
Micheline Dumont‑Johnson, « La parole des femmes. Les revues féminines, 1938‑1968 », dans Fernand Dumont, Jean Hamelin et Jean‑Paul Montminy (dir.), Idéologies au Canada français, 1940‑1970, tome II, Les Mouvements sociaux – Les syndicats, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. « Histoire et sociologie de la culture, nº 12 », 1981, p. 19. L’importance du membership associatif pour Paysana est également abordé dans Jocelyne Mathieu, « “Pour votre bonheur comme pour le mien” », p. 223.
-
[41]
Paysana, vol. 2, nº 11, janvier 1940, page liminaire.
-
[42]
Paysana, vol. 1. nº 7, p. 19.
-
[43]
« Le problème du lin. Nos exportations de filasse de lin en 1939 », Pasyana, vol. 2, nº 2, avril 1939, p. 14.
-
[44]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 63.
-
[45]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 63.
-
[46]
Paysana, vol. 1, nº 11, p. 32.
-
[47]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 121.
-
[48]
Lettre à Louis Turgeon, printemps 1947, Centre d’archives régionales, Séminaire de Nicolet, fonds Françoise Gaudet‑Smet (F261).
-
[49]
Paysana, vol. 1, nº 1, mars 1938, p. 7.
-
[50]
Jeanne Desrochers raconte que pour répondre à une lectrice cherchant un livre de tricot en français, Françoise Gaudet‑Smet achète les quelques exemplaires disponibles chez Dupuis Frères pour ensuite les offrir aux lectrices. Afin de combler un net besoin, elle se rendra par la suite à Toronto, au centre des laines importées d’Angleterre, pour expliquer le besoin de traduction. Ce contact établi lui procurera de surcroit au fil des années des commanditaires. Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 53.
-
[51]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 53.
-
[52]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 132.
-
[53]
Jocelyne Mathieu, « “Pour votre bonheur comme pour le mien” », p. 223.
-
[54]
Jocelyne Mathieu, « “Pour votre bonheur comme pour le mien” », p. 215.
-
[55]
Jeanne Desrochers, Françoise Gaudet‑Smet, p. 116‑117.
-
[56]
Yves Tremblay, « La consommation bridée. Contrôle des prix et rationnement durant la Deuxième Guerre mondiale », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 58, nº 4, printemps 2005, p. 587.
-
[57]
Louise Rousseau‑Therrien, « Mme Françoise Gaudet‑Smet : Une femme de lettres… mais femme avant tout! », TV Hebdo, 28 décembre 1964, p. 148‑149. Cité également dans Jocelyne Mathieu, « “Pour votre bonheur comme pour le mien” », p. 221-222.
-
[58]
Statistiques Canada, « Survol du premier siècle de l’Indice des prix à la consommation au Canada », Statistiques Canada, 2015. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/62-604-x/62-604-x2015001-fra.htm, consulté le 7 avril 2022.
-
[59]
« Françoise Gaudet‑Smet se raconte, vous parle », Actualité Montréal, mars 1969, p. 44.
-
[60]
À la radio, Françoise Gaudet‑Smet a entre autres collaboré aux émissions Le réveil rural (1939‑1968) et V’là le bon vent (1940‑1942). À partir de la fin des années 1960, elle apparaît aussi à la télévision, : à Montréal, sur les ondes de Télé‑Métropole (1967‑1970), on peut la voir dans Voix de femme et dans Bonheur du jour, émission quotidienne diffusée tous les matins de 10h00 à 10h30 ; à CHLT Sherbrooke, dans Café Express et Sans Détour (1967‑1983). Jocelyne Mathieu, « Pour votre bonheur comme pour le mien. Françoise Gaudet‑Smet : éducatrice et animatrice à sa manière », Les Cahiers des Dix, nº 73 (2019), p .226.
Bibliographie
- Appartenance Mauricie, Société d’histoire régionale, fonds Le Nouvelliste (12572-006).
- Bibliothèque et Archives nationales du Québec, fonds Conrad Poirier (P48)
- Bibliothèque nationale du Québec, « Répertoire numérique du fonds Cécile Chabot », Montréal, 1995, http://collections.banq.qc.ca/bitstream/52327/2023026/1/466269.pdf, consulté le 14 mai 2021.
- Centre d’archives régionales, Séminaire de Nicolet, fonds Françoise Gaudet-Smet (F261).
- Geneviève, « Comptoir Paysana », Le Samedi, 30 juillet 1938, p. 27. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3768201, consulté le 18 mai 2021.
- Boilard, Joël, Marie-Ève Landry et Sara-Lise Rochon, « Bibliographie de Germaine Guèvremont », Voix et images, Volume 33, Numéro 3, printemps–été 2008, p. 81–93.
- Décarie, David et Lori Saint-Martin, Oeuvres de fiction 1, édition critique : Tu seras journaliste et autres oeuvres sur le journalisme, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2017. En ligne, www.jstor.org/stable/j.ctv69tcbd.
- Desrochers, Jeanne, Françoise Gaudet-Smet, Varennes, Éditions de Varennes, 1992, 195 p.
- Dulac, Françoise, « Cotnoir Capponi », dans Gérald Baril (dir.), Dicomode. Dictionnaire de la mode au Québec de 1900 à nos jours, Montréal, Saint-Laurent, Fides, 2004, p. 104.
- Dumont-Johnson, Micheline, « La parole des femmes. Les revues féminines, 1938-1968 », dans Fernand Dumont, Jean Hamelin et Jean-Paul Montminy (dir.), Idéologies au Canada français, 1940-1970, tome II, Les Mouvements sociaux – Les syndicats, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. « Histoire et sociologie de la culture, nº 12 », 1981, p. 5-45.
- Fortin, Andrée, Passage de la modernité. Les intellectuels québécois et leurs revues (1778-2004), Ste-Foy, Presses de l’Université Laval, 2005, 445 p.
- « Françoise Gaudet-Smet se raconte, vous parle », Actualité Montréal, mars 1969, p. 44.
- Gauvreau, Jean-Marie, Enquêtes spéciales. Notes personnelles et considérations sur l’artisanat dans la province de Québec de Jean-Marie-Gauvreau, Québec, Ministère des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce, 1939, 15 p. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2988946?docref=B2T8aRW-6BMgizhJ3BD7JA, consulté le 25 mai 2021.
- Gosselin, Line, Les journalistes québécoises, 1880-1930, Montréal, Regroupement des chercheurs‑chercheures en histoire des travailleurs et travailleuses du Québec, coll. « Études et documents du RCHTQ », 1995, 160 p.
- Mathieu, Jocelyne, « Le Bulletin des agriculteurs : pour vous mesdames. L’empreinte d’Alice Ber », Les cahiers des Dix, nº 60 (2006), p. 277-292.
- Mathieu, Jocelyne, « Les Cercles de fermières : cent ans d’expertise et d’engagement dans les arts textiles », Cahiers des Dix, nº 68 (2014), p. 93-118.
- Mathieu, Jocelyne, ““Pour votre bonheur comme pour le mien” Françoise Gaudet-Smet: éducatrice et animatrice à sa manière”, Les cahiers des Dix, no 73 (2019), p. 195-234.
- Meilleur, Anne, « Paysana (1938-1949) : son origine, son évolution et son influence sur la culture québécoise », thèse de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, 1983, 187 f.
- Perron, Normand, « Les nouvelles tendances migratoires des Québécois », dans Yves Frenette, Étienne Rivard et Marc St-Hilaire (dir.), La francophonie nord-américaine, Québec, Presses de l’Université Laval, 2013, p. 219-223.
- Rousseau-Therrien, Louise, « Mme Françoise Gaudet-Smet : Une femme de lettres… mais femme avant tout! », TV Hebdo, 28 décembre 1964, p. 148-149.
- Roy, Fernande et Jean De Bonville, « La recherche sur l’histoire de la presse québécoise. Bilan et perspectives », Recherches sociographiques, vol. 41, nº 1 (2000), p. 15-51.
- Savoie, Chantal, « Persister et signer. Les signatures féminines et l’évolution de la reconnaissance sociale de l’écrivaine (1893-1929) », Voix et Images, vol. 30, nº 1 (automne 2004), p. 67-79.
- Savoie, Chantal, « Femmes, chroniques et billets dans les années 1930 », Voix et Images, vol. 39, nº 2 (2014), p. 57-67.
- Statistiques Canada, « Survol du premier siècle de l’Indice des prix à la consommation au Canada », Statistiques Canada, 2015. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/62-604-x/62-604-x2015001-fra.htm, consulté le 7 avril 2022.
- Thivierge, Nicole, Écoles ménagères et instituts familiaux : un modèle féminin traditionnel, Québec, IQRC, 1982, p. 149-152.
- Tremblay, Yves, « La consommation bridée. Contrôle des prix et rationnement durant la Deuxième Guerre mondiale », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 58, nº 4, printemps 2005, p. 569-607.