Corps de l’article
En juin, la revue a perdu dans la personne de Roger Chamberland, son ancien directeur et l’un de ses plus actifs collaborateurs, toujours présent et soucieux de son devenir.
Professeur titulaire à l’Université Laval, Roger Chamberland multipliait les compétences et les plaisirs aussi. Plusieurs livres sont le résultat de son engagement à faire connaître et reconnaître académiquement la chanson et la poésie québécoise. Il avait mené et menait encore divers projets de recherche subventionnés. Il encadrait de nombreux étudiants aux deuxième et troisième cycles, qui pouvaient goûter auprès de lui son investissement sans faille dans la mission universitaire, dans la découverte et le décloisonnement des savoirs, dans le partage humain des connaissances. Roger Chamberland était aussi, sous un pseudonyme et dans le plus grand secret, le photographe graphiste pour la revue Québec français qu’il dirigeait, et ce, depuis plus de dix ans : la beauté des photographies de couverture aura sans doute frappé plus d’un lecteur. Il a participé à l’édition de plusieurs disques dans son domaine de prédilection, le rap. Il était aussi poète et il avait décidé de revoir et de mettre en ordre ses poèmes en vue d’une édition, lorsqu’il aurait atteint, disait-il, ses cinquante ans.
Pour ceux qui le côtoyait, pour ses étudiants, ses amis, ses proches, la porte de sa maison bleue était toujours ouverte, la table déjà mise, la disposition du coeur et de l’esprit toujours exacte, malgré ses travaux, les charges et les difficultés qu’avait multipliés sa prise de la direction du Département des Littératures depuis 1999.
Tout ceci ne fera pas entendre qu’il était plus qu’un professeur d’université, plus qu’un homme rare qui n’en finit pas de manquer à ses amis.