Volume 48, Number 2 (143), Winter 2023 Fictions québécoises de l’ailleurs Guest-edited by Dominique Garand and Pierre Rajotte
Table of contents (15 articles)
Dossier
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FICTIONS QUÉBÉCOISES DE L’AILLEURS
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RELIRE LE ROMAN RESTONS CHEZ NOUS ! À L’AUNE DE L’EXOTOPIE
Pierre Rajotte
pp. 17–30
AbstractFR:
Les romans québécois du début du xxe siècle sont généralement lus dans une perspective endotopique. Le plus souvent, il s’agit de montrer qu’ils confortent une propagande régionaliste/nationaliste qui prône l’enracinement sur le territoire québécois. Cette vulgate s’impose tout particulièrement lorsqu’il est question des romans du terroir. Or, une lecture plus nuancée est-elle possible ? Le présent article tente de répondre à cette question à partir d’un roman au titre particulièrement évocateur : Restons chez nous !, publié en 1908 par Damase Potvin. La lecture traditionnelle considère qu’il s’agit d’un « roman à thèse » qui a servi de « prototype à quelque soixante-dix romans agriculturistes » (DOLQ). Or, l’exotopie qu’on y trouve est-elle forcément réductible à faire valoir la thèse ? Peut-on y relever ce que la théoricienne Susan Rubin Suleiman appelle « les failles » du roman à thèse ? Et le cas échéant, de quoi ces failles sont-elles significatives ?
EN:
Early 20th century Québécois novels are generally read from an endotopical perspective. Most often, it is about showing ways in which they reinforce a regional/national propaganda that extols the settling of Québécois territory. This vulgate is especially relevant when considering regional novels. However, is a more nuanced reading possible? The present article attempts to respond to that question as it relates to a novel with the particularly evocative title, Restons chez nous!, published in 1908 by Damase Potvin. The traditional reading posits that it is a “roman à thèse” that served as a “prototype for more than seventy regional novels” (DOLQ). Nevertheless, must the exotopia found there be limited to emphasizing the thesis? Is it possible to discover in it what Susan Rubin Suleiman calls “the weaknesses” of the roman à thèse? If so, in what ways are those weaknesses significant?
ES:
En general, las novelas quebequesas de principios del siglo XX se leen desde una perspectiva endotópica. La mayoría de las veces se trata de demostrar que refuerzan una propaganda regionalista/nacionalista que preconiza el arraigo en el territorio quebequense. Esta vulgata es particularmente frecuente cuando se trata de novelas del terruño. Pero, ¿es posible una lectura más matizada? Este artículo intenta responder esa pregunta a partir de una novela con un título particularmente evocador: Restons chez nous! (¡Quedémonos en casa!), publicada en 1908 por Damase Potvin. Tradicionalmente, la novela de Potvin ha sido descrita como una «novela de tesis» que sirvió de «prototipo para unas setenta novelas agriculturistas» (DOLQ). Pero, la exotopía que contiene, ¿es necesariamente reducible a hacer valer la tesis? ¿Es posible identificar lo que la teórica Susan Rubin Suleiman denomina «las fallas» de la novela de tesis? Y si es así, ¿son importantes esas fallas?
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LA TRILOGIE ÉTATS-UNIENNE D’ANDRÉE A. MICHAUD : AUX FRONTIÈRES DU MÊME ET DE L’AUTRE
Jean Morency
pp. 31–42
AbstractFR:
Le but de cette étude consiste à analyser l’usage particulier que fait Michaud des possibilités offertes par le modèle de la fiction exotopique dans ce qu’elle nomme sa trilogie états-unienne, formée de Mirror Lake (2006), Lazy Bird (2010) et Bondrée (2013), trois romans où la présence de la frontière joue un rôle important. L’action de ces romans, qui mettent en scène des personnages caractérisés par un entrelacement de leurs repères géographiques et socioculturels, est campée dans un décor où se brouillent les frontières du même et de l’autre. En ce sens, cette trilogie apparaît symptomatique des développements récents de l’américanité au Québec, qui témoigne d’une évolution sensible des repères géographiques, historiques et culturels des Québécois francophones, une évolution faisant écho à celle qu’on a pu noter dans les années 1980, avec la publication de romans « américains » comme Volkswagen blues de Jacques Poulin et Copies conformes de Monique LaRue.
EN:
This study offers an analysis of the distinctive use that Michaud makes of possibilities offered by the exotopical fiction model in what she refers to as her American trilogy, consisting of Mirror Lake (2006), Lazy Bird (2010) and Bondrée (2013), three novels in which the border plays an important role. The action in these novels, which feature characters portrayed through an intertwining of their geographical and sociocultural points of reference, occurs in a setting where the boundaries of the same and the other become blurred. Thus, this trilogy appears to be symptomatic of recent developments of Americanness in Québec which testifies to a noticeable evolution of Francophone Québécois’ geographical, historical and cultural benchmarks, an evolution that echoes that which could be observed in the 1980s with the publication of “American” novels like Volkswagen blues by Jacques Poulin and Copies conformes by Monique LaRue.
ES:
El objetivo de este estudio es analizar el uso particular que Michaud hace de las posibilidades que ofrece el modelo de ficción exotópica en lo que ella denomina su trilogía estadounidense, compuesta por Mirror Lake (2006), Lazy Bird (2010) y Bondrée (2013), tres novelas en las que la presencia de la frontera desempeña un papel importante. La acción de estas novelas, protagonizadas por personajes cuyos puntos de referencia geográficos y socioculturales están entrelazados, se desarrolla en un paisaje en el que los límites entre lo propio y lo ajeno son difusos. En este sentido, la trilogía es sintomática de la reciente evolución del americanismo en Quebec, que refleja una evolución sensible de los puntos de referencia geográficos, históricos y culturales de los quebequeses francófonos, una evolución que se hace eco de la observada en los años 80 con la publicación de novelas «americanas» como Volkswagen blues de Jacques Poulin y Copies conformes de Monique LaRue.
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VOYAGE VERS UNE SOCIÉTÉ HYPERRÉELLE : l’imaginaire américain dans le roman de la route (franco-)canadien
Leah Sandner
pp. 43–56
AbstractFR:
Cet article se donne pour objectif d’examiner la représentation de l’espace américain dans le roman de la route (franco-)canadien. Celui-ci met souvent en scène un sujet en quête d’identité qui s’imagine la retrouver aux États-Unis. Nous analyserons les romans « de la route » de trois autrices canadiennes, à savoir De quoi t’ennuies-tu, Éveline? (1982) de Gabrielle Roy, Soifs (1995) de Marie-Claire Blais et Distantly Related to Freud (2008) d’Ann Charney. Chaque récit présente les États-Unis comme un paradis dominé par des formes d’hyperréalité où le faux ne se distingue plus du vrai. Ainsi confronté à la société états-unienne, le personnage romanesque, désabusé, s’enfonce encore plus dans sa crise d’identité. Notre objectif sera d’étudier ce lieu paradigmatique américain. Nous examinerons non seulement les raisons motivant le voyage aux États-Unis et le choix de ce pays comme lieu de destination, mais également ces formes hyperréelles et leur impact sur la quête du voyageur.
EN:
This article sets out to study the representation of the American space in Franco-Canadian road novels. These novels often feature characters in search of an identity that they imagine can be found in the United States. We examine the road novels of three Canadian women authors, namely De quoi t’ennuies-tu, Éveline? (1982) by Gabrielle Roy, Soifs (1995) by Marie-Claire Blais and Distantly Related to Freud (2008) by Ann Charney. Each story presents the United States as a paradise dominated by forms of hyperreality where the false is no longer distinguishable from the real. Thus confronted with American society, the novels’ disillusioned characters sink even deeper into their identity crises. Our objective is to study this paradigmatic American place. We examine not only the reasons that motivate the journey to the United States and the choice of country as a destination, but also these hyperreal forms and their impact on the traveler’s quest.
ES:
El objetivo de este artículo es analizar la representación del espacio estadounidense en la novela de la ruta (franco-)canadiense. Esta novela presenta a menudo a un sujeto en busca de una identidad que imagina encontrarla en Estados Unidos. Analizaremos las novelas “de la ruta” de tres autoras canadienses: De quoi t’ennuies-tu, Éveline? (1982) de Gabrielle Roy, Soifs (1995) de Marie-Claire Blais y Distantly Related to Freud (2008) de Ann Charney. Cada relato presenta a Estados Unidos como un paraíso dominado por formas de hiperrealidad en el que no se distingue lo falso de lo verdadero. Enfrentado de este modo a la sociedad estadounidense, el personaje novelesco desilusionado se hunde aún más en su crisis de identidad. Nuestro objetivo será estudiar este lugar paradigmático estadounidense. No sólo analizaremos las razones que motivan el viaje a Estados Unidos y elegirlo como país de destino, sino también esas formas hiperreales y su impacto en la búsqueda del viajero.
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VOYAGES SANS RETOUR : LES NOUVELLES DE MAVIS GALLANT
Lianne Moyes
pp. 57–69
AbstractFR:
Mavis Gallant est souvent étudiée comme une autrice expatriée dont l’écriture est centrée sur l’Ailleurs. Et pour cause, il n’y a qu’à jeter un bref regard aux titres de ses recueils de nouvelles – The Other Paris, In Transit, Paris Stories, Going Ashore – pour voir l’importance que le voyage prend dans son imaginaire. Cependant, l’écriture de Gallant porte également en elle un discours persistant et complexe sur le « chez-soi », lequel se présente parfois comme le Canada, parfois comme le Québec. Dans cet article, nous examinerons la relation entre le « chez-soi » et l’Ailleurs à la fois dans la fiction de Gallant, mais aussi dans les introductions, les préfaces et les entrevues dans lesquelles elle réfléchit à sa propre écriture. Dans ces dernières réflexions, Gallant a fréquemment recouru aux figures du voyage, lesquelles doivent être prises en considération dans toutes les analyses de son écriture. En travaillant à partir du recueil Home Truths, cet article aborde les nouvelles dans lesquelles les personnages, qui partent vers l’Europe, finissent par revenir au Canada. En même temps, il abordera aussi celles où on les voit revenir à Montréal après des années passées à New York. Si les histoires de Gallant sont rarement autobiographiques, elles offrent néanmoins des références indirectes à ses voyages personnels à travers une exploration continuelle de la délocalisation. Dans ce contexte, le « chez-soi » devient forcément une catégorie instable. Considérant que cette instabilité a déjà été étudiée en ce qui a trait à l’exil, notre article se concentrera plutôt sur les questions entourant la fiction et les figures du voyage présentes dans les oeuvres de Gallant.
EN:
Mavis Gallant is often studied as an expatriate author whose work is centered on the Elsewhere, and for good reason. One glance at the titles of her short stories – The Other Paris, In Transit, Paris Stories, Going Ashore – reveals the important role that travelling plays in her imaginary. However, Gallant’s writing also carries within it a persistent and complex discourse concerning “home,” home presenting itself sometimes as Canada and sometimes as Québec. In this article, we examine the relationship between “home” and the Elsewhere, first in Gallant’s fiction itself, but also in the introductions, the prefaces and in interviews in which she reflects on her own writing. In these latter meditations, Gallant frequently employed travel figures which should be taken into consideration in all analyses of her work. Working with the Home Truths collection, this article focuses on the short stories in which characters who leave for Europe end up returning to Canada. At the same time, the article examines characters who are seen to return to Montreal after spending years in New York. If Gallant’s stories are rarely autobiographical, they offer, nonetheless, indirect references to her personal journeys through a continuous exploration of delocalization. In this context, “home” inevitably becomes an unstable category. Given that such instability has already been studied in relation to exile, our article focuses instead on questions surrounding fiction and travel figures found in Gallant’s work.
ES:
A Mavis Gallant se la suele estudiar como una autora expatriada cuya escritura se centra en el Otro Lugar. Y con razón: basta con echar un breve vistazo a los títulos de sus colecciones de relatos cortos - The Other Paris, In Transit, Paris Stories, Going Ashore - para darse cuenta de la importancia que el viaje desempeña en su imaginario. Sin embargo, la escritura de Gallant también conlleva un discurso persistente y complejo sobre el «hogar», que a veces se presenta como Canadá, a veces como Quebec. En este artículo, examinaremos la relación entre el «hogar» y el Otro Lugar, tanto en la ficción de Gallant como en las introducciones, prefacios y entrevistas en las que reflexiona sobre su propia escritura. En estas últimas reflexiones, Gallant ha recurrido con frecuencia a las figuras del viaje, que deben tenerse en cuenta en todo análisis de su escritura. Partiendo de la colección Home Truths, este artículo examina los relatos en los que los personajes, que parten hacia Europa, acaban regresando a Canadá. Al mismo tiempo, también examinará aquellos en los que regresan a Montreal tras pasar años en Nueva York. Aunque los relatos de Gallant rara vez son autobiográficos, sí ofrecen referencias indirectas a sus viajes personales a través de una continua exploración del desplazamiento. En este contexto, «hogar» se convierte necesariamente en una categoría inestable. Dado que esta inestabilidad ya se ha explorado en relación con el exilio, nuestra ponencia se centrará más bien en las cuestiones que rodean la ficción y las figuras del viaje presentes en las obras de Gallant.
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ALAN TURING VU DU QUÉBEC : sur La joie discrète d’Alan Turing de Jacques Marchand
Robert Dion
pp. 71–82
AbstractFR:
Publié en 2019, La joie discrète d’Alan Turing, roman de Jacques Marchand, s’inscrit dans un mouvement général de réhabilitation de la figure du génial mathématicien anglais et précurseur de l’intelligence artificielle mort en 1954. Après un biopic à succès (The Imitation Game, 2014), un polar nordique (Indécence manifeste, 2016 [2009]), quelques romans biographiques et quelques biographies, dont certaines très solides, le livre de Marchand arrive en territoire déjà très bien balisé. On est dès lors amené à se demander ce qui a motivé l’écriture puis la publication d’un roman qui pourrait apparaître redondant. Sans du tout remettre en question la légitimité d’un auteur du Québec à s’approprier l’histoire d’un héros britannique, il est néanmoins pertinent de se demander ce qu’un regard québécois est susceptible d’apporter de neuf ou de spécifique. La question est d’autant plus intéressante que le narrateur se met en scène dans le roman en enquêteur à la recherche des témoins et des traces de l’existence de Turing. C’est cette question de l’éventuelle spécificité d’un regard québécois sur un personnage historique étranger qui gouverne le présent article, ainsi que celle, plus large, d’un possible apport particulier de l’écriture biographique, ou plutôt « biographoïde », pour l’élaboration de fictions exotopiques qui rompraient aussi bien avec un imaginaire local qu’avec le « service national obligatoire » (Godbout).
EN:
Published in 2019, the novel La joie discrète d’Alan Turing, by Jacques Marchand, is part of a general movement to rehabilitate the image of the brilliant English mathematician and pioneer of artificial intelligence who died in 1954. After a successful biopic (The Imitation Game, 2014), a Nordic mystery (Indécence manifeste, 2016 [2009]), a few biographical novels and a few biographies, some of which are very robust, Marchand’s book finds itself in well-chartered territory. One is therefore prompted to wonder what motivated the writing and then publication of a novel that might appear to be redundant. Without doubting at all the legitimacy of a Québécois author appropriating the history of a British hero, it is nonetheless pertinent to ask what new or specific details a Québécois lens is likely to add. The question is even more interesting because the narrator assumes the role in the novel of an investigator looking for witnesses and traces of Turing’s life. It is this question concerning the potential specificity of a Québécois perspective on a foreign historical figure that governs the present article, as well as the larger question of a potential distinctive contribution to biographical, or rather “biographoid” writing, to the elaboration of exotopical fictions that break both with the local imaginary and with the “obligatory national service” (Godbout).
ES:
Publicada en 2019, La joie discrète d’Alan Turing (La discreta alegría de Alan Turing), novela de Jacques Marchand, se inscribe en un movimiento general por recuperar la figura del brillante matemático inglés precursor de la inteligencia artificial fallecido en 1954. Tras un exitoso biopic (The Imitation Game, 2014), un thriller nórdico (Indécence manifeste, 2016 [2009]), varias novelas biográficas y unas cuantas biografías, algunas de ellas muy sólidas, el libro de Marchand llega a un territorio ya muy trillado. La pregunta que se plantea es: ¿por qué escribir y publicar una novela que podría parecer redundante? Sin cuestionar en absoluto la legitimidad de que un autor de Quebec se apropie de la historia de un héroe británico, resulta sin embargo pertinente preguntarse qué puede aportar de nuevo o de específico una perspectiva quebequense. La cuestión se vuelve aún más interesante por el hecho de que el narrador de la novela actúa como un investigador en busca de testigos y rastros de la existencia de Turing. Es esta cuestión de la posible especificidad de una perspectiva quebequense sobre una figura histórica extranjera la que rige el presente artículo, así como esa, más amplia, sobre la posible contribución particular de la escritura biográfica, o más bien «biografoide», al desarrollo de ficciones exotópicas que romperían tanto con un imaginario local como con el «servicio nacional obligatorio» (Godbout).
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« LÀ COMME PARTOUT AILLEURS, SANS SAVOIR VRAIMENT CE QUE JE SUIS VENU Y FAIRE » : déracinement et projection exotopique chez Éléonore Létourneau
Dominique Garand
pp. 83–97
AbstractFR:
Trois des quatre romans publiés à ce jour par Éléonore Létourneau (née en 1981) mettent en scène des personnages dont la quête de sens se traduit par le besoin de quitter leur milieu pour se reconstruire ailleurs. D’un roman à l’autre, la perspective s’élargit : d’abord motivée par des raisons individuelles, la démarche se met au diapason des pensées critiques sur le voyage, le tourisme et les migrations. L’oeuvre de Létourneau approfondit ainsi les apories du cosmopolitisme et travaille à « désexotiser » l’ailleurs en rappelant que son expérience est intimement liée à la recherche d’un « chez-soi ». Notre parcours de l’oeuvre mettra en relief les différents motifs liés à l’ailleurs, en signalant de quelle manière ils conduisent à la mise en place d’une éthique du « chez-soi » solidaire plutôt qu’identitaire, déterritorialisée plutôt que locale ou natale. Chemin faisant, nous montrerons comment l’oeuvre de Létourneau prend place dans ces nouvelles approches de l’ailleurs qui se manifestent dans le roman québécois des dix dernières années.
EN:
Three of the four novels published to date by Éléonore Létourneau (born in 1981) feature characters whose search for meaning translates into the need to leave their milieu in order to reinvent themselves somewhere else. From one novel to the next, the perspective widens: initially motivated by individual reasons, the approach aligns with critical notions concerning travel, tourism and migration. Létourneau’s work thus deepens the aporia of cosmopolitanism and works to “de-exoticize” the Elsewhere by reminding readers that her experience is intimately linked to the search for a “home.” Our study of her oeuvre highlights the various motifs associated with the Elsewhere by signaling how they lead to the establishment of an ethic of the “home” that is collective rather than identity-based, deterritorialized rather than local or native. In so doing, we show how Létourneau’s work positions itself in these new approaches to the Elsewhere occurring in Québécois novels of the past decade.
ES:
Tres de las cuatro novelas publicadas hasta la fecha por Éléonore Létourneau (nacida en 1981) presentan personajes cuya búsqueda de sentido se traduce en la necesidad de abandonar su entorno familiar para reconstruirse en otro sitio. De una novela a otra, la perspectiva se amplía: motivada inicialmente por razones individuales, el planteamiento sintoniza con el pensamiento crítico sobre el viaje, el turismo y las migraciones. De este modo, la obra de Létourneau explora las aporías del cosmopolitismo y trabaja para «desexotizar» el otro lugar, recordándonos que su experiencia está íntimamente ligada a la búsqueda de un «hogar». Nuestro recorrido por la obra pondrá de relieve los diversos motivos vinculados al otro lugar, mostrando cómo conducen al establecimiento de una ética del «hogar» solidaria más que identitaria, desterritorializada más que local o natal. Por el camino, mostraremos cómo encaja la obra de Létourneau en los nuevos enfoques del otro lugar que han surgido en la novela quebequense en los últimos diez años.
Chroniques
Roman
Poésie
Les études québécoises à l’étranger
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Les « études de littérature québécoise » en Allemagne et en Autriche : une discipline à l’épreuve de la diversité
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La littérature québécoise en Espagne : recherche et formation
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Les études québécoises dans les îles britanniques : un bilan
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Échanges nord-sud : actualité, transnationalisme et décolonialité dans les études québécoises aux États-Unis