Volume 42, Number 1 (124), Fall 2016 André Belleau I : relire l’essayiste Guest-edited by David Bélanger, Jean-François Chassay and Michel Lacroix
Table of contents (15 articles)
Dossier
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André Belleau : relire l’essayiste
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Qui a peur d’être désuet et quétaine ?
Élise Boisvert-Dufresne
pp. 19–29
AbstractFR:
Cet article propose une étude de la réception de l’oeuvre d’André Belleau, qui est marquée par l’acquisition progressive d’un statut d’écrivain par celui-ci. Le travail de théorisation de l’essai entrepris par Belleau lui-même modifie de manière évidente la lecture de ses oeuvres et en permet une évaluation esthétique, qui gagnera progressivement en légitimité au fil du temps, sans jamais s’imposer entièrement.
EN:
This article undertakes to study the reception of the work of André Belleau, marked by his gradual acquisition of writer’s status. The work of theorizing the essay undertaken by Belleau himself obviously changes the way his works are read, authorizing an aesthetic evaluation of them that has gained legitimacy over time without ever becoming completely dominant.
ES:
Este artículo propone un estudio del recibimiento de la obra de André Belleau, que se caracteriza por la adquisición progresiva de su estatus de escritor. El trabajo de teorización del ensayo iniciado por el mismo Belleau modifica de forma evidente la lectura de sus obras y permite una evaluación estética de la misma, que ganará progresivamente en legitimidad a lo largo del tiempo, sin imponerse nunca totalmente.
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« Un essaim d’idées-mots » : André Belleau et la pensée de l’essai
Pascal Riendeau
pp. 31–41
AbstractFR:
Cet article vise à approfondir notre connaissance des idées d’André Belleau sur l’essai à travers une lecture détaillée de trois textes : « Approches et situation de l’essai québécois », « Petite essayistique » et « La passion de l’essai ». L’auteur y étudie à la fois la conception de l’essai de Belleau et l’argumentation qu’il déploie pour mieux le circonscrire. Adoptant une approche prospective, il analyse les hypothèses de Belleau qui ont été le plus souvent citées (autour de la narrativité et de l’univers idéel), tout en cherchant à découvrir des éléments pertinents qui auraient pu échapper à la critique. Il cherche à mieux comprendre la manière de Belleau, qui consiste, entre autres, à reformuler la pensée de certains auteurs (principalement Barthes), ce qui le conduit à faire tenir le monde des idées dans un ensemble de formules originales. L’article se termine par une ouverture vers d’autres propositions intéressantes de Belleau qui semblent pourtant n’avoir trouvé aucun écho dans les travaux sur l’essai.
EN:
This article attempts to deepen our understanding of André Belleau’s ideas about essays through a detailed reading of three texts: “Approches et situation de l’essai québécois”, “Petite essayistique” and “La passion de l’essai”. The author studies both Belleau’s conception of the essay and the arguments he uses to define it. Adopting a prospective approach, he analyzes Belleau’s most frequently cited hypotheses (associated with narrativity and the ideal universe), while looking for relevant elements that might have escaped critics’ notice. He seeks to gain a better understanding of Belleau’s manner, which consists, among other things, in reformulating the thought of certain authors (especially Barthes); this leads him to embody the world of ideas in a series of original expressions. The article concludes by opening onto other interesting propositions put forward by Belleau that do not seem to have been taken up in works on the essay.
ES:
Este artículo tiene como objetivo llegar a conocer mejor las ideas de André Belleau sobre el ensayo, a través de una lectura minuciosa de tres textos: “Enfoques y situación del ensayo quebequense”, “Pequeña ensayística” y “La pasión del ensayo”. En estos, el autor estudia a la vez la concepción del ensayo de Belleau y la argumentación que despliega para circunscribirlo mejor. Adoptando un enfoque prospectivo, analiza las hipótesis de Belleau que se han citado con mayor frecuencia (en torno a la narratividad y al universo ideal), tratando a la vez de descubrir elementos pertinentes que hubieran podido escapar a la crítica. Busca comprender mejor la manera de Belleau, consistente, entre otras cosas, en reformular el pensamiento de algunos autores (principalmente Barthes), lo cual lo lleva a englobar el mundo de las ideas en un conjunto de fórmulas originales. Finaliza el artículo con una apertura hacia otras propuestas interesantes de Belleau que, sin embargo, no parecen haber encontrado ningún eco en los trabajos sobre el ensayo.
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Petite philosophie d’André Belleau
Frédéric Rondeau
pp. 43–51
AbstractFR:
Il est souvent question de Roland Barthes dans les essais et les carnets d’André Belleau. C’est le sémiologue, le critique de Tel quel et le penseur du structuralisme que ce dernier évoque. Belleau s’inspire des écrits de Barthes (et de ceux de Jean Marcel) pour développer son « essayistique », mais aussi, sans doute, pour s’accorder une légitimité d’écrivain. Belleau considère que « l’écrivain est […] celui qui travaille le discours social » (« Approches et situation de l’essai québécois », Y a-t-il un intellectuel dans la salle ?), et ce sont d’abord les « signes du réel » qui retiennent son attention, comme celle de Barthes. Tous deux partagent en outre une passion pour les formes courtes (l’essai, la nouvelle, la chanson). Or, au-delà de ces rapprochements, c’est surtout leur rapport au politique qui nous intéressera, celui-ci paraissant indissociable de leur conception même de l’écriture. Pour André Belleau, l’écriture exige une forme de retrait, une mise en perspective et l’expression d’une singularité prenant forme autour de la question suivante : « Comment être manifestement solidaire du groupe dans la distance ? » (« Petite grammaire de la solidarité avec le peuple », Y a-t-il un intellectuel dans la salle ?) C’est une interrogation semblable que l’on retrouve chez Barthes lorsqu’il élabore les notions « d’impersonnel » et de « neutre ». Cet article visera à établir des parallèles entre la politique mise en oeuvre par ces auteurs et l’importance qu’ils accordent au style, à une certaine forme de « plaisir du texte » et de souplesse de la pensée.
EN:
Roland Barthes often appears in the essays and notebooks of André Belleau. Focusing on the semiologist, the Tel quel critic and the structuralist thinker, Belleau finds inspiration in the writings of Barthes (and Jean Marcel) to develop his “essayistics”, but also, no doubt, to give himself legitimacy as a writer. Belleau thinks that “the writer is … the one who works on social discourse” (“Approches et situation de l’essai québécois”, Y a-t-il un intellectuel dans la salle?), and he, like Barthes, is primarily drawn to the “signs of the real”. Barthes and Belleau also share a passion for short forms (essay, short story, song). Beyond these resemblances, however, we are chiefly interested in their relationship to politics, which would seem to be indissociable from their conception of writing. For André Belleau, writing demands a kind of withdrawal, a putting into perspective, and the expression of a singularity that takes shape around the following question: “How can one be manifestly in solidarity with a group while at a distance?” (“ Petite grammaire de la solidarité avec le peuple”, Y a-t-il un intellectuel dans la salle?). A similar question is raised by Barthes when he develops the ideas of “the impersonal” or the “neutral”. This article will seek to draw parallels between the politics put forward by these authors and the importance they assign to style, and to a certain kind of “pleasure of the text” and suppleness of thought.
ES:
Se alude con frecuencia a Roland Barthes en los ensayos y cuadernos de André Belleau. Es al semiólogo, al crítico de Tel quel y al pensador del estructuralismo que este último evoca. Belleau se inspira en los escritos de Barthes (y en los de Jean Marcel) para desarrollar su ‘ensayística’, pero también sin duda, para otorgarse una legitimidad de escritor. Belleau considera que “el escritor es […] aquel que trabaja sobre el discurso social” (“Enfoques y situación del ensayo quebequense, ¿Hay algún intelectual en la sala?), y son en primer lugar los “signos de lo real” los que llaman su atención, al igual que la de Barthes. Asimismo, ambos comparten una pasión por las formas cortas (el ensayo, la novela corta, la canción). Ahora bien, más allá de estos acercamientos, es sobre todo su relación con lo político lo que nos interesará, ya que parece indisociable de su concepción misma de la escritura. Para André Belleau, la escritura exige una forma de retirada, una puesta en perspectiva y la expresión de una singularidad que toma forma en torno a la siguiente pregunta: “´¿Cómo ser abiertamente solidario del grupo en la distancia?” (“Pequeña gramática de solidaridad con el pueblo”, ¿Hay algún intelectual en la sala?). Es una interrogación similar a la que se encuentra en Barthes cuando elabora las nociones de ‘impersonal’ y de ‘neutral’. El objetivo de este artículo es establecer paralelos entre la política implantada por estos autores y la importancia que otorgan al estilo, a cierta forma de ‘placer del texto’ y de flexibilidad del pensamiento.
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L’essayiste « fictif » : autoportrait d’André Belleau en silène à lunettes
Julien-Bernard Chabot
pp. 53–65
AbstractFR:
Avec Le romancier fictif, André Belleau a élaboré un cadre de pensée qui aide à mieux comprendre les modalités par lesquelles la littérature, en contexte québécois, met en scène la figure de l’écrivain. La réflexion que propose cet article part des pistes d’interprétation fournies par Belleau afin d’étudier les quelques essais de Surprendre les voix où l’essayiste s’est lui-même donné en autoreprésentation. Plutôt que de succomber à la dissociation qu’impose fréquemment aux écrivains fictifs le « conflit des codes » caractéristique de l’institution littéraire québécoise, le Belleau des essais mimétiques parvient à concilier la double exigence du savant et du populaire. Il en résulte un être hybride, proprement silénique, qui puise dans la tradition carnavalesque un mode de représentation servant à faire contrepoids aux hauteurs où loge la pensée essayistique.
EN:
With Le romancier fictif, André Belleau developed a framework for thought that helps us understand the ways in which literature, in the Quebec context, puts the writer’s figure on stage. This article starts from the interpretative possibilities outlined by Belleau himself in order to study the small number of essays in Surprendre les voix in which the essayist provides his own self-representation. Rather than succumb to the dissociation frequently imposed on fictitious writers by the “conflict of codes” characteristic of Quebec’s literary institution, the Belleau of the mimetic essays is able to handle the twofold demand to be both scholarly and popular. The result is a hybrid, Silenic being who finds in the carnival tradition a form of representation that can counterbalance the heights of essayistic thinking.
ES:
Con Le romancier fictif (El novelista ficticio), André Belleau elaboró un marco de pensamiento que ayuda a entender mejor las modalidades por las cuales la literatura, en el contexto quebequense, escenifica la figura del escritor. La reflexión que propone este artículo arranca de las pistas de interpretación que facilita Belleau, a fin de estudiar los pocos ensayos de Surprendre les voix (Sorprender las voces), donde el ensayista mismo se dio en autorrepresentación. En vez de sucumbir a la disociación que impone con frecuencia a los escritores ficticios el “conflicto de los códigos” característico de la institución literaria quebequense, el Belleau de los ensayos miméticos logra conciliar la doble exigencia de lo culto y lo popular. El resultado es un ser híbrido, propiamente silénico, que extrae de la tradición carnavalesca un modo de representación que sirve para hacer contrapeso a las alturas donde se aloja el pensamiento ensayístico.
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« Chez nous, c’est la culture qui est obscène »
Michel Biron
pp. 67–75
AbstractFR:
Pourquoi André Belleau affirme-t-il : « chez nous, c’est la culture qui est obscène » ? Quel est le sens de cette idée étonnante et paradoxale qui constitue le noeud d’un court essai paru en 1977 dans Liberté sous le titre « Culture populaire et culture “sérieuse” dans le roman québécois » ? Cet article cherche à répondre à ces questions en mettant l’accent sur la part honteuse et conflictuelle rattachée au Québec, selon Belleau, à la culture « comme lointain et comme profondeur ».
EN:
Why does André Belleau claim that “What’s obscene for us is culture”? What is the meaning of this surprising and paradoxical idea that is the crux of a short essay, “Culture populaire et culture ‘sérieuse’ dans le roman québécois”, published in Liberté in 1977? The article attempts to answer these questions by focusing on the shameful and conflictual quality which, according to Belleau, is assigned to culture in Quebec “as distance and as depth”.
ES:
¿Por qué afirma André Belleau “En nuestra tierra, es la cultura la que es obscena”? ¿Cuál es el sentido de esta idea sorprendente y paradójica, que constituye el nudo de un corto ensayo publicado en 1977, en Liberté, bajo el título “Cultura popular y cultura ‘kitsch’ en la novela quebequense”? Este artículo trata de contestar a estas preguntas haciendo hincapié en la parte vergonzosa y conflictiva ligada en Quebec, según Belleau, a la cultura “como lejanía y como profundidad”.
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Le théorique, la politique, Bakhtine et la sociocritique : relire Belleau
Pierre Popovic
pp. 77–85
AbstractFR:
Précoce introducteur des travaux de Mikhaïl Bakhtine dans le monde occidental des études de lettres, André Belleau a entretenu avec la théorie littéraire une relation curieuse, gourmande, passionnée, toujours orientée vers ce qui l’intéressait le plus : transformer le texte de littérature en question de manière à le rendre susceptible d’éclairer un peu le monde tel qu’il est connu au moment où il y fait son apparition. Mais ce rapport au théorique est aussi un rapport complexe, où entrent parfois de l’insatisfaction, des désirs irréalisés de dépassement, du malaise. L’étude en cherche l’origine et la trouve à la fois du côté politique et du côté de l’émergence d’une problématique que le destin ne lui a pas permis de développer, celle des relations entre la culture populaire et la culture savante. Nul doute qu’elle l’aurait conduit à élaborer lui-même des concepts propres à son traitement.
EN:
An early introducer of the work of Mikhail Bakhtin into the world of Western literary studies, André Belleau had a curious, greedy, passionate relation with literary theory, one that was always oriented towards what interested him most: transforming the literary text to make it able to shed some light on the world as it was known at the time when the text appeared in it. But his relation to the theoretical was also a complex one that sometimes included dissatisfaction, an unrealized desire to go further, and unease. This article looks for the origin of this relation and finds it both in politics and in the emergence of a problematic that fate did not allow him to develop: the relations between popular culture and scholarly culture. There can be no doubt that he would have developed his own concepts to handle this issue.
ES:
Precoz introductor de los trabajos de Mijaíl Bajtín en el mundo occidental de los estudios de letras, André Belleau mantuvo con la teoría literaria una relación curiosa, ávida, apasionada, siempre orientada hacia lo que más le interesaba: transformar el texto de literatura del que se trata, de manera que se pueda ser capaz de informar un poco al mundo tal y como se conoce en el momento en el cual apareció él. Pero esta relación con lo teórico es también una relación compleja en la cual entran a veces insatisfacción, deseos de superación sin cumplirse, malestar. En este estudio se busca el origen de ello y se encuentra a la vez del lado político y del lado de la emergencia de una problemática que el destino no le permitió desarrollar, esto es, la de las relaciones entre la cultura popular y la cultura ilustrada. No cabe la menor duda que lo hubiera llevado a elaborar por sí mismo conceptos propios de su tratamiento.
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Les « Cahiers de lecture » (1963-1986) : André Belleau inédit
Benoît Melançon
pp. 87–93
AbstractFR:
Trois « Cahiers de lecture » d’André Belleau sont conservés au Service des archives et de gestion des documents de l’Université du Québec à Montréal, où il a enseigné de 1969 à sa mort en 1986. Sauf pour des extraits parus en 1995, ces textes, qui comptent un peu plus de soixante mille mots, sont inédits. Quelques semaines ou mois avant de mourir, Belleau a relu les notes qu’il avait rassemblées depuis 1963. Il ne les a pas réorganisées, réécrites, transformées en profondeur, mais il a voulu s’y replonger et y laisser la trace, difficilement, d’une (re)lecture. Corrigeant, précisant, proposant des renvois, un auteur-lecteur arrêtait son texte une dernière fois. Pour lui-même ? Pour d’autres ? Mais qu’est-ce que ces « Cahiers » ? Quelle place occupent-ils par rapport aux publications, études ou essais, d’André Belleau ? Que révèlent-ils de l’atelier de l’écrivain ? C’est à ces questions que l’article s’attache à répondre.
EN:
Three of André Belleau’s “Cahiers de lecture” (“Reading Notebooks”) are preserved in the Archives and Document Management Department of the Université du Québec à Montréal, where he taught from 1969 until his death in 1986. Except for excerpts published in 1995, these texts, amounting to slightly over sixty thousand words, are unpublished. A few weeks or months before he died, Belleau reread the notes he had been taking since 1963. He did not reorganize, rewrite or transform them deeply, but he wanted to immerse himself in them again and, with difficulty, leave a trace of his (re)reading. Correcting, clarifying, cross-referencing – the author/reader was taking one last look at his text. For himself? For others? What are these “Cahiers”? What is their place in relation to André Belleau’s published studies or essays? What do they tell us about the writer’s workshop? These are the questions that the article seeks to answer.
ES:
Se conservan tres “Cuadernos de lectura”, de André Belleau, en el Servicio de Archivos y Gestión de Documentos de la Universidad de Quebec en Montreal, donde enseñó desde 1969 hasta su fallecimiento, en 1986. Salvo para algunos extractos publicados en 1995, estos textos, que suman un poco más de sesenta mil palabras, son inéditos. Unas semanas o meses antes de fallecer, Belleau volvió a leer los apuntes que había juntado desde 1963. No los reorganizó, ni los reescribió, ni los transformó en profundidad, pero sí quiso sumergirse de nuevo en los mismos y dejar el rastro, con dificultad, de una (re)lectura. Corrigiendo, precisando, proponiendo remisiones, un autor-lector fijaba por última vez su texto. ¿Para sí mismo? ¿Para otros? Pero, ¿qué son estos ‘Cuadernos’? ¿Qué lugar ocupan con relación a publicaciones, estudios o ensayos de André Belleau? ¿Qué revelan del taller del escritor? Estas son las preguntas a las cuales el artículo trata de contestar.
Étude
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Papineau, « celui qui n’écrit pas » : l’inscription de l’homme politique dans l’histoire littéraire québécoise
Jonathan Livernois
pp. 97–111
AbstractFR:
Cette étude s’attache à la présence de Louis-Joseph Papineau dans les manuels et essais d’histoire littéraire du Québec ainsi qu’aux incidences idéologiques de sa représentation en tant qu’écrivain. Elle s’attache, notamment, au Manuel d’histoire de la littérature canadienne-française (1918 et 1939) et à l’Histoire de la littérature canadienne (1930) de Mgr Camille Roy ; à l’Histoire de la littérature canadienne-française (1957) de Samuel Baillargeon ; au Manuel de littérature canadienne-française (1967) de Roger Duhamel ; à l’Histoire de la littérature française du Québec, en quatre volumes (Beauchemin, 1967-1969), dirigée par Pierre de Grandpré ; à La littérature québécoise depuis ses origines (1974-1997) de Laurent Mailhot ; à La vie littéraire au Québec (premier volume paru en 1991) ; et à l’Histoire de la littérature québécoise (2007) de Michel Biron, François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge. Nous verrons s’y jouer les stratégies alternatives d’intégration et de refus de la charge symbolique et politique de « l’écrivain » Papineau. Cela permettra de mieux comprendre pourquoi ces stratégies sont étonnamment récurrentes au fil de l’histoire littéraire, malgré les tours et détours idéologiques et historiographiques du xxe siècle.
EN:
This study examines the presence of Louis-Joseph Papineau in Quebec textbooks and essays on literary history, and the ideological effects of his representation as a writer. It focuses on various texts including Mgr Camille Roy’s Manuel d’histoire de la littérature canadienne-française (1918 and 1939) and Histoire de la littérature canadienne (1930); Histoire de la littérature canadienne-française (1957) by Samuel Baillargeon; Manuel de littérature canadienne-française (1967) by Roger Duhamel; Histoire de la littérature française du Québec, in four volumes (Beauchemin: 1967-1969), edited by Pierre de Grandpré; La littérature québécoise depuis ses origines (1974-1997) by Laurent Mailhot; La vie littéraire au Québec (of which the first volume appeared in 1991); and Histoire de la littérature québécoise by Michel Biron, François Dumont and Élisabeth Nardout-Lafarge (2007). In these texts, we will see alternative strategies involving refusal or incorporation of Papineau the “writer” and his symbolic and political impact. This will allow us better to understand why these strategies have had such a surprising tendency to recur throughout literary history, in spite of the ideological and historiographical twists and turns of the 20th century.
ES:
Este estudio se interesa por la presencia de Louis-Joseph Papineau en los manuales y ensayos sobre la historia literaria de Quebec, así como por las incidencias ideológicas de su representación como escritor. Se ocupa en particular del Manuel d’histoire de la littérature canadienne-française (Manual de historia de la literatura canadiense francesa) (1918 y 1939), y de Histoire de la littérature canadienne (Historia de la literatura canadiense) (1930), de Monseñor Camille Roy; de Histoire de la littérature canadienne-française (Historia de la literatura canadiense francesa) (1957), de Samuel Baillargeon; de Manuel de littérature canadienne-française (Manual de literatura canadiense francesa) (1967), de Roger Duhamel; de Histoire de la littérature française du Québec (Historia de la literatura francesa de Quebec), en cuatro volúmenes (Beauchemin, 1967-1969), dirigida por Pierre de Grandpré; de La littérature québécoise depuis ses origines (La literatura quebequense desde sus orígenes) (1974-1997), de Laurent Mailhot; de La vie littéraire au Québec (La vida literaria en Quebec), cuyo primer volumen se publicó en 1991; y de Histoire de la littérature québécoise (Historia de la literatura quebequense) (2007), de Michel Biron, François Dumont y Élisabeth Nardout-Lafarge. Veremos que en estas obras se juegan las estrategias alternativas de integración y rechazo de la carga simbólica y política del ‘escritor’ Papineau. Esto permitirá entender mejor por qué estas estrategias son sorprendentemente recurrentes a todo lo largo de la historia literaria, pese a las vueltas y a los rodeos ideológicos e historiográficos del siglo XX.