Volume 38, Number 1 (112), Fall 2012 Relectures d’Hubert Aquin Guest-edited by Jacinthe Martel and Jean-Christian Pleau
Table of contents (18 articles)
Dossier
Document
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Les débuts diaristiques d’Hubert Aquin
Isabelle Kirouac-Massicotte
pp. 13–19
AbstractFR:
Hubert Aquin amorce la rédaction de son journal ; entre 1947 et 1949, le diariste tient six carnets, dont cinq sont à ce jour inédits. Cet article se penche sur le cas particulier du journal de voyage Odyssée américaine, dont les versions manuscrite et tapuscrite ont été conservées, qui permet d’étudier un phénomène commun à tous les carnets, la réécriture. La version réécrite d’Odyssée américaine donne à lire un nouveau mode d’expression employé par Aquin, l’autobiographie, mais aussi la recherche d’une plus grande qualité littéraire de l’écriture.
EN:
Between 1947 and 1949, Hubert Aquin began keeping a diary and filled six notebooks of which five remain unpublished. This article focuses on the travel diary Odyssée américaine, which, because it survives in both manuscript and typescript form, makes it possible to study a feature shared by all the notebooks: rewriting. Not only does the rewritten version of Odyssée américaine provide us with an opportunity to read a new mode of expression for Aquin, autobiography; it also embodies the search for writing with greater literary quality.
ES:
Hubert Aquin inició la redacción de su diario: entre 1947 y 1949, el diarista redacta seis cuadernos, cinco de los cuales están inéditos hasta la fecha. Este artículo analiza el caso particular del diario de viaje, titulado Odyssée américaine (Odisea americana), cuyas versiones manuscrita y mecanografiada se han conservado, lo cual permite observar un fenómeno común de todos los cuadernos, la reescritura. La versión reescrita de Odyssée américaine permite leer una nueva forma de expresión utilizada por Aquin, la autobiografía, pero también la búsqueda de una mayor calidad literaria de la escritura.
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Édition génétique d’Odyssée américaine (extraits)
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Mort et renaissances de l’écrivain maudit : lectures de l’oeuvre et de la figure d’Hubert Aquin dans l’essai québécois contemporain
Martine-Emmanuelle Lapointe
pp. 27–41
AbstractFR:
Le présent article s’attache à deux des modes de lecture de l’oeuvre aquinienne qui traversent la critique et l’essai québécois contemporains. La lecture biographique, plus volontiers mythifiante, de certains essayistes et biographes aquiniens permettra, d’une part, de réfléchir à la fascination qu’exerce encore aujourd’hui le sacrifice d’Aquin sur ses lecteurs contemporains. D’autre part, il s’agira de mieux cerner l’inscription de l’oeuvre aquinienne dans les dossiers que la revue Liberté a fait paraître entre 2006 et 2012. En réactualisant la dimension politique de l’oeuvre d’Aquin, les auteurs de la revue réfléchissent à la fois sur la quasi-disparition de l’engagement politique dans la sphère culturelle et sur le décentrement de la parole littéraire à l’époque contemporaine. D’un point de vue comme de l’autre, Aquin et son oeuvre méritent d’être relus, d’être tirés de la bibliothèque ou du tombeau afin de répondre, ne serait-ce que par la négative, aux angoisses et aux obsessions des contemporains. Nous entendons en somme dépasser certaines idées reçues sur la construction des figures auctoriales, lesquelles viseraient selon certains auteurs à « simplifier [l’oeuvre] pour [la] rendre comestible ». Malgré ses limites évidentes, le mythe offre à l’oeuvre une possible survie dans le concert des médias contemporains et permet de saisir les enjeux d’une certaine représentation, historique sans doute, de la littérature québécoise.
EN:
This article focuses on two ways of reading the work of Aquin that run through contemporary Quebec criticism and essays. The biographical reading adopted by some essayists and biographers of Aquin, with a tendency to mythification, provides an opportunity to reflect on the fascination still felt by contemporary readers for Aquin’s sacrifice. The article also attempts better to understand how Aquin’s work is inscribed in various issues of the periodical Liberté between 2006 and 2012. In reactualizing the political dimension of Aquin’s work, Liberté authors address both the quasi-disappearance of political commitment in the cultural sphere and the decentering of literary speech in the contemporary period. From both points of view, Aquin and his work deserve to be reread, pulled out of the bookshelf or the grave, in order to provide an answer—even if it is a negative one—to contemporary anxieties and obsessions. In short, we propose to go beyond a number of received ideas on the construction of authorial figures, which according to some are intended “to simplify [the work] in order to make [it] easier to consume.” Despite its obvious limits, the myth provides the work with a possibility of survival within the chorus of contemporary media and makes it possible to understand the issues involved in a certain representation, no doubt historic, of Quebec literature.
ES:
El presente artículo se ajusta a dos de los modos de lectura de la obra de Aquin que atraviesan la crítica y el ensayo quebequenses contemporáneos. La lectura biográfica, más bien mitificante, de algunos ensayistas y biógrafos ‘aquinianos’ permitirá, por una parte, reflexionar sobre la fascinación que, aún hoy día, ejerce el sacrificio de Aquin sobre sus lectores contemporáneos. Por otra parte, se tratará de delimitar mejor la inscripción de la obra de Aquin en los expedientes que la revista Liberté mandó publicar entre 2006 y 2012. Al reactualizar la dimensión política de la obra de Aquin, los autores de la revista reflexionan a la vez sobre la cuasidesaparición del compromiso político en la esfera cultural y sobre el descentramiento de la palabra literaria en la época contemporánea. Tanto desde un punto de vista como de otro, Aquin y su obra merecen ser releídos, ser sacados de la biblioteca o de la tumba, a fin de responder, aunque sólo fuese por la negativa, a las angustias y obsesiones de los contemporáneos. En suma, pretendemos superar algunas ideas recibidas sobre la construcción de las figuras autoriales, las cuales apuntarían, según algunos autores, a “simplificar [la obra] para hacerla comestible”. Pese a sus límites evidentes, el mito ofrece a la obra una posible supervivencia en el concierto de los medios de comunicación contemporáneos y permite captar los retos de cierta representación, sin duda histórica, de la literatura quebequense.
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Derniers épisodes : quelques lectures récentes de Prochain épisode
Richard Saint-Gelais
pp. 43–57
AbstractFR:
On sait le retentissement que le premier roman publié d’Hubert Aquin, Prochain épisode, a eu auprès de la critique de l’époque. Une fois passé le choc initial, ce qu’on semble y avoir surtout vu, c’est, hormis les diverses traces de la vie d’Aquin dans son roman, le déconcertant cocktail d’un propos politiquement très marqué et d’un travail formel ostensible, proche à certains égards du Nouveau Roman. Aussi le défi a-t-il longtemps consisté à trouver un point d’équilibre entre ces deux dimensions dont l’arrimage ne s’imposait pas d’emblée ; c’était là l’occasion, pour les critiques, de montrer leur savoir-faire mais aussi d’occuper, chacun à sa manière, une portion de l’échiquier mobile de la réception. Qu’en est-il, quelques décennies plus tard ? On peut, s’essayant à lire « par-dessus l’épaule » des analystes plus récents, se demander ce qu’est devenue, aujourd’hui — ou depuis 1995, disons — l’attention à son architecture formelle, à une époque où la désaffection à l’endroit de l’avant-garde et du formalisme en amène plusieurs à tenir ce genre de considérations pour datées. Il faudra bien entendu garder à l’esprit que les lectures tardives ne sont pas de nouveaux contacts virginaux avec un texte, mais le site d’une négociation, qui ne s’avoue pas toujours, avec l’histoire parfois erratique de ses lectures.
EN:
Hubert Aquin’s first published novel, Prochain épisode, is well known to have created a stir in critical opinion when it was published. Once the first shock was past, most critics seem to have found in the book, in addition to various traces of Aquin’s life, the disconcerting combination of a politically charged intention and an ostensibly formal work that in some ways resembled the Nouveau Roman. For a long time, the challenge consisted in finding the balancing point between these two dimensions whose connections were not immediately apparent; critics were given the opportunity both to show their expertise and to occupy, each in his or her own way, part of the mobile chessboard of reception. Where are we now, several decades later? Reading over the shoulder of recent analysts, we may wonder what has become today—or since 1995, say—of attention to the novel’s formal architecture, at a time when disaffection toward the avant-garde and formalism has made these considerations seem dated in the eyes of some. It will be necessary to keep in mind, of course, that late readings are not new, virginal contacts with a text, but the site of a negotiation, which is not always acknowledged, with the sometimes erratic history of its readings.
ES:
Ya se conoce la trascendencia que tuvo, entre la crítica de la época, la primera novela de Hubert Aquin, Prochain épisode (Próximo episodio). Una vez pasado el choque inicial, lo que parece que se vio en ello es, aparte de las diversas huellas de la vida de Aquin en su novela, el desconcertante cóctel de una declaración muy marcado políticamente y un trabajo formal ostensible, próximo, en ciertos aspectos, al ‘Nouveau Roman’. Por lo tanto, el reto consistió durante mucho tiempo en encontrar un punto de equilibrio entre estas dos dimensiones, cuya armonización no se imponía de entrada; para los críticos, era la ocasión de mostrar su pericia, pero también de ocupar, cada uno a su manera, una porción de la palestra móvil de la recepción. ¿En qué ha quedado esto algunas décadas más tarde? Tratando de leer ‘por encima del hombro’ de los analistas más recientes, puede uno preguntarse en qué se ha transformado —digamos, desde 1995— la atención a su arquitectura formal, en una época en que el desafecto hacia la vanguardia y el formalismo lleva a muchos a considerar este tipo de consideraciones como pasadas de moda. Por supuesto que habrá que guardar en mente que las lecturas tardías no representan nuevos contactos virginales con un texto, sino el lugar de una negociación, que no siempre se reconoce en la historia, a veces errática, de sus lecturas.
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Le roman en perspective curieuse : Trou de mémoire et l’anamorphose (de la mort) de l’auteur
Marilyn Randall
pp. 59–72
AbstractFR:
« Trou de mémoire sera, lui aussi, une anamorphose, une série d’effets de perspective et de trompe-l’oeil. » Ce jugement sur le roman, émis par René Dionne en 1968, est suivi de près par un autre : « Trou de mémoire ne réussit qu’à dissimuler bien imparfaitement, malgré le fin drapé de sa prose et de sa composition en trompe-l’oeil, l’individu Hubert Aquin . » Ces deux constats — que l’anamorphose gouverne la forme du roman et que la figure de l’auteur y est cachée — n’ont cessé de dominer la critique de Trou de mémoire depuis sa publication. Si l’anamorphose semble tournée résolument vers l’activité lectorale, posant un dilemme qui exige une multiplicité de perspectives, voire une schizophrénie perceptuelle, elle révèle en même temps la présence d’une intention auctoriale à l’origine du sens. L’anamorphose pose une énigme herméneutique située aux antipodes de la logique de « l’oeuvre ouverte » : qui ne déchiffre pas la « figure cachée » a raté sa lecture ; qui la déchiffre a perdu sa liberté interprétative ; l’auteur lui impose le sens final qu’il est seul à déterminer. L’anamorphose figure l’inscription à même l’oeuvre de la présence de l’auteur et de son intention. Que l’anamorphose comme clé de lecture de Trou de mémoire n’ait pas abouti à ouvrir tous les mystères de l’oeuvre ne fait que renforcer sa signification fondamentale, celle de révéler derrière les perspectives multiples du texte la présence singulière de son auteur.
EN:
“Trou de mémoire too will be an anamorphosis, a series of effects based on perspective and trompe-l’oeil.” This judgement on the novel, expressed by René Dionne in 1968, was followed shortly thereafter by another: “Despite the delicate drapery of its prose and its trompe-l’oeil composition, Trou de mémoire is only very imperfectly able to conceal the individual Hubert Aquin.” These two observations—that anamorphosis governs the form of the novel and that the author’s figure is concealed in it—have continued to dominate criticism of Trou de mémoire. While the anamorphosis seems resolutely oriented towards the reader’s activity, creating a dilemma that requires multiple perspectives or even perceptual schizophrenia, it also reveals the presence of an authorial intention that is the origin of meaning. The anamorphosis creates a hermeneutic enigma located at the antipodes of the logic of the “open work”: those who do not decipher the “hidden figure” have produced failed readings, while those who do decipher it have lost their freedom of interpretation, with the author imposing a final meaning determined by him alone. Anamorphosis embodies the inscription within the work itself of the author’s presence and intention. The fact that anamorphosis, as a key to reading Trou de mémoire, has not unlocked all the mysteries of the work simply reinforces its basic significance, which is to reveal, behind the text’s multiple perspectives, the singular presence of its author.
ES:
“Trou de mémoire será también una anamorfosis, una serie de efectos de perspectiva y trampantojo.” Este juicio sobre la novela, emitido por René Dionne en 1968, viene seguido de cerca por otro: “Trou de mémoire tan sólo logra disimular, muy imperfectamente pese al fino drapeado de su prosa y su composición en trampantojo, al individuo Hubert Aquin.” Estas dos constataciones —que la anamorfosis gobierna la forma de la novela y oculta la figura del autor— no han dejado de dominar la crítica de Trou de mémoire desde su publicación. Si bien la anamorfosis parece orientada abiertamente hacia la actividad lectoral, planteando un dilema que exige una multiplicidad de perspectivas, incluso una esquizofrenia perceptual, revela al mismo tiempo la presencia de una intención autorial en el origen del sentido. La anamorfosis plantea un enigma hermenéutico situado en las antípodas de la lógica de ‘la obra abierta’: quien no descifre la ‘figura oculta’ ha fallado su lectura; quien la descifre ha perdido su libertad interpretativa; el autor le impone el sentido final que él mismo es el único en poder determinar. La anamorfosis figura la inscripción, dentro de la obra, de la presencia del autor y su intención. Que la anamorfosis como clave de lectura de Trou de mémoire no haya logrado abrir todos los misterios de la obra no hace más que fortalecer su significado fundamental, el de revelar, tras las múltiples perspectivas del texto, la presencia singular de su autor.
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Le zâr taciturne : Jean-William Forestier
Jean-Christian Pleau
pp. 73–84
AbstractFR:
L’antiphonaire d’Hubert Aquin donne corps, d’une manière paradoxale, à une poétique du silence, et ce par le truchement du personnage essentiellement muet de Jean-William Forestier. Ce faisant, le romancier surmonte la principale aporie rencontrée par sa réflexion théorique du début des années 1960 : le silence, envisagé de longue date par celui-ci comme posture politique dictée par la situation québécoise, pourrait ainsi déboucher sur autre chose qu’un retrait de la littérature. Mais la figure de Jean-William sert aussi à thématiser dans la diégèse une possession que Christine Forestier, principale narratrice, désigne comme principe organisateur de son écriture « désordonnée ». Cette figure sera mise en rapport avec les zâr de Gondar étudiés par Michel Leiris ainsi qu’avec le personnage d’Hamlet. On en conclura que L’antiphonaire est une Apocalypse au sens de Derrida, et qu’il explicite, pour Aquin, une manière de réconciliation avec la possibilité de la littérature.
EN:
Through the character of Jean-William Forestier, who is essentially mute, Hubert Aquin’s L’antiphonaire gives body, paradoxically, to a poetics of silence. Here the novelist overcomes the chief aporia encountered by his theoretical thinking of the early 1960s: silence, which he had long seen as the political position dictated by Quebec’s situation, might now lead to something else than withdrawal from literature. But the figure of Jean-William is also a way of thematizing in the diegesis a possession that the chief narrator, Christine Forestier, describes as the organizing principle of the “disorganized” writing. A connection is made between this figure and the zars of Gondar, studied by Michel Leiris, as well as the character of Hamlet. It is concluded that L’antiphonaire is an Apocalypse in the Derridean sense, and that it explicitly provides Aquin with a way of becoming reconciled with the possibility of writing.
ES:
L’antiphonaire (El Antifonario), de Hubert Aquin, da cuerpo, de forma paradójica, a una poética del silencio, y ello a través del personaje, esencialmente mudo, de Jean-William Forestier. Con ello, el novelista supera la principal aporía encontrada por su reflexión teórica de principios de los años sesenta: el silencio, considerado desde hace mucho tiempo por éste como postura política dictada por la situación quebequense, podría desembocar así en algo que no fuera una retirada de la literatura. Pero la figura de Jean-William sirve también para tematizar, en la diégesis, una posesión que Christine Forestier, principal narradora, designa como principio organizador de su escritura ‘desordenada’. Se pondrá esta figura en relación con los zar de Gondar, estudiados por Michel Leiris, así como con el personaje de Hamlet. De ello se puede concluir que L’antiphonaire es un Apocalipsis en el sentido de Jacques Derrida y que, para Aquin, explicita una forma de reconciliación con la posibilidad de la literatura.
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Politiques de Saturne : la mélancolie d’Hamlet chez Jacques Ferron et Hubert Aquin
Jean-François Hamel
pp. 85–99
AbstractFR:
Cet article propose une lecture de la figure d’Hamlet chez Jacques Ferron et Hubert Aquin, depuis leurs contributions à la revue Parti pris, au mitan des années 1960, jusqu’aux textes crépusculaires que sont Du fond de mon arrière-cuisine et Neige noire. En s’appropriant le personnage mythique de la tragédie de Shakespeare, Ferron et Aquin placent leur engagement sous le signe de Saturne, divinité traditionnellement associée à la mélancolie. Chez l’un et l’autre, les apparitions du prince illustrent en effet une politique de la littérature fortement ambivalente, qui entrelace le mort et le vif, la folie et la raison, la puissance et l’impuissance, comme si l’autorité de l’écrivain provenait de sa capacité à s’excepter de toute souveraineté afin de porter au langage l’expérience blessée de son absence.
EN:
This article suggests a reading of the figure of Hamlet in the work of Jacques Ferron and Hubert Aquin, from their contributions to Parti pris magazine in the mid-1960s to Du fond de mon arrière-cuisine and Neige noire, the last productions of their twilight period. In appropriating the mythical character of Shakespeare’s tragedy, Ferron and Aquin locate their commitment under the sign of Saturn, a divinity traditionally associated with melancholy. For each of the two writers, the prince’s appearances illustrate a highly ambivalent literary politics that intertwine the living and the dead, madness and reason, power and impotence, as if the writer’s authority came from his ability to except himself from all sovereignties in order to bring to language the wounded experience of his absence.
ES:
Este artículo propone una lectura de la figura de Hamlet en Jacques Ferron y Hubert Aquin, desde sus contribuciones a la revista Parti pris, a mediados de los años sesenta, hasta los textos crepusculares que son Du fond de mon arrière-cuisine (Desde el fondo de mi cocinita) y Neige noire (Nieve negra). Al apropiarse el personaje mítico de la tragedia de Shakespeare, Ferron y Aquin sitúan su compromiso bajo el signo de Saturno, divinidad tradicionalmente asociada a la melancolía. En efecto, tanto en uno como en otro, las apariciones del príncipe ilustran una política de la literatura altamente ambivalente, que entrelaza lo muerto y lo vivo, la locura y la razón, la potencia y la impotencia, como si la autoridad del escritor proviniese de su capacidad para exceptuarse de cualquier soberanía, a fin de llevar al lenguaje la experiencia herida de su ausencia.
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Bibliographie d’Hubert Aquin : mise à jour 1997-2012
Étude
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Narrateur à l’action : étude de la nouvelle « Elles détestaient Madrid » de Guillaume Corbeil
Cassie Bérard
pp. 111–122
AbstractFR:
Dans le recueil L’art de la fugue de Guillaume Corbeil, un narrateur-auteur souligne sa participation à la construction d’histoires à la narrativité éclatée. L’étude du texte « Elles détestaient Madrid » permet d’interroger la conception du récit mise en branle dans le recueil. L’objectif est de rendre compte des manifestations du narrateur-constructeur dans la nouvelle de Corbeil en observant le traitement de la temporalité et des actions, mais surtout de mettre en saillie la richesse d’une oeuvre québécoise encore jamais analysée.
EN:
In Guillaume Corbeil’s collection L’art de la fugue, an author-narrator emphasizes his role in constructing stories characterized by their shattered narrativity. Studying the text of “Elles détestaient Madrid” is a way of examining the conception of the story set in motion in the collection. The goal is to understand the manifestations of the narrator-constructor in Corbeil’s story by observing how temporality and actions are treated, and especially to foreground the richness of a Quebec literary work that has not yet been analyzed.
ES:
En la selección L’art de la fugue (El arte de la fuga), de Guillaume Corbeil, un narrador-autor destaca su participación en la construcción de historias de la narratividad estallada. El estudio del texto “Elles détestaient Madrid” (Ellas odiaban Madrid) permite cuestionar la concepción del relato de puesta en marcha en el libro. El objetivo es rendir cuenta de las manifestaciones del narrador-constructor en la novela corta de Corbeil observando el trato que da a la temporalidad y a las acciones, pero sobre todo poner de relieve la riqueza de una obra quebequense que nunca ha sido analizada.