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Résumé
La Gazette littéraire, fondée par Fleury Mesplet et Valentin Jautard en 1778, ne dura qu'une année; au mois de juin 1779, l'emprisonnement dé l'imprimeur et du rédacteur interrompit leur oeuvre de diffusion des Lumières. Cependant, la critique reconnaît l'importance de ce journal, où se serait exprimée une vie intellectuelle intense sur des sujets aussi variés que la littérature, la critique, les beaux-arts, etc. Or, dans cet article, les auteurs démontrent que, plutôt que d'être le lieu d'expression de l'intelligence canadienne de l'époque, la Gazette littéraire est le produit, pour l'essentiel, de Mesplet et de Jautard eux-mêmes. Ceux-ci, sous le couvert de nombreux pseudonymes, manipulent un dialogue qui permet d'orienter à leur gré le contenu du journal. En dévoilant ce subterfuge, l'étude conclut que la Gazette littéraire, du point de vue de son enunciation, ressortit à la fiction, et qu'elle doit être considérée sous ce nouvel éclairage dans l'histoire du Québec.
EN:
Abstract
La Gazette littéraire, founded by Fleury Mesplet and Valentine Jautard in 1778, was destined to last only one year : in June 1779 the imprisonment of the printer and the editor interrupted the circulation of Enlightenment ideas that the paper provided. However, critics have recognized the importance of the Gazette as a forum of intense intellectual life where such varied subjects as literature, criticism and the fine arts were discussed.
Yet in this article the authors show that rather than providing a forum for 18th century Canadian intelligentsia, la Gazette littéraire is the personal product of Mesplet and de Jautard themselves. Under the cover of several pseudonyms, the two editors manipulate a dialogue that permits them to orient the content of the paper to suit their own tastes. In unveiling this subterfuge, the authors conclude that in terms of its " enunciation " the Gazette littéraire should be classified as a text of fiction and considered in this new light by Quebec literary history.