EN:
In the popular imagination, 1960s radicalism often appears as a national phenomenon that varied little from region to region. The case of downtown Manhattan during these years, however, challenges this assumption. Student radicals at New York University in Greenwich Village were just as concerned with issues of urban equity and the politics of urban space as they were with more national concerns, such as ending the Vietnam War. NYU students advocated that the university offer open admissions and free tuition to any New Yorker who wished to attend and fought against what they perceived to be the university’s imperialistic management of Bellevue Hospital.
In this paper, I consider the ways in which late 1960s radicals in downtown Manhattan negotiated how a city should be constituted, and I argue that, in challenging the concrete city conditions that they deemed to be indicative of larger systemic problems, these radicals’ activism represents not only a piece of 1960s radical history but also a chapter of local urban history. Manhattan radicalism in the 1960s was predicated on the urban environment that it was a part of, and a consideration of the radical efforts to reconstruct the postwar city is essential to understanding period radicalism and the development of cities.
The rapid and transformative changes in American metropolitan areas after the Second World War and the leftist radicalism that is the hallmark of the decade are narratives that commentators often tell as two different, unrelated stories, even though, in the case of New York City, student activism had everything to do with the postwar city. My examination of radicals’ work to enact local change takes steps toward furthering the efforts of a generation of scholars who have tried to complicate our view of “the sixties.”
FR:
Dans l’imaginaire populaire, le radicalisme des années soixante semble souvent un phénomène peu variable d’une région à une autre. Cependant, en considérant la situation des quartiers du sud de Manhattan, cette supposition est remise en question. Les étudiants radicaux de New York University (NYU) à Greenwich Village étaient autant concernés par des enjeux d’équité urbaine et la politique de développement urbain que par des sujets nationaux, comme mettre un terme à la guerre du Vietnam. Les étudiants de NYU ont lutté pour des admissions plus ouvertes et l’annulation des droits de scolarité pour tous les New Yorkais qui souhaitaient aller à l’université. Ils combattaient ce qu’ils percevaient comme de l’impérialisme de la part de l’Université dans la gestion de l’hôpital Bellevue.
Dans cet article, j’aborde les manières par lesquelles les radicaux de Manhattan des années soixante ont déterminé comment une ville devait être constituée. Je soutiens qu’en contestant les conditions urbaines, ils ont mis en lumière des problèmes systémiques plus larges. L’activisme de ces radicaux ne constitue pas seulement une partie de l’histoire radicale des années soixante, mais aussi un chapitre de l’histoire locale et urbaine. Le radicalisme de Manhattan dans les années soixante est enchâssé dans le milieu urbain dans lequel il se trouve et une analyse des efforts radicaux de redévelopper la ville dans l’après-guerre est essentielle pour comprendre le radicalisme de cette période et le développement des villes.
Les changements rapides qu’ont connu les régions métropolitaines des Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale et le radicalisme gauchiste qui est caractéristique des années soixante sont des récits que souvent les chercheurs considèrent comme distincts, sans rapports entre eux, même si, dans le cas de New York City, l’activisme des étudiants était partie intégrante de la ville de l’après-guerre. Mon analyse des radicaux et de leur action afin de provoquer des changements locaux accentue les efforts d’une génération de chercheurs qui ont essayé de complexifier notre façon d’examiner et de comprendre « les années soixante ».