Volume 26, Number 1, 2018 Dire et/ou maudire Dieu par la musique Praising and/or Cursing God Through Music Guest-edited by Éric Bellavance and Vivek Venkatesh
Table of contents (14 articles)
Liminaire
Thème
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Dire un Dieu de vie devant la mort : trois prises de parole : Johannes Brahms, Igor Stravinsky, Frank Martin
François Vouga
pp. 27–59
AbstractFR:
La multiplication des « Requiems » dans la modernité occidentale constitue un phénomène paradoxal dans notre monde apparemment dominé par l’athéisme et l’agnosticisme. L’auteur a choisi trois oeuvres — Un Requiem allemand de Brahms (1861-1869), le Requiem de Frank Martin (1971-1973) et les Requiem Canticles d’Igor Stravinsky (1965-1966). Il se propose de situer chacune dans son contexte intellectuel puis d’en décrire l’architecture afin d’en donner une interprétation théologique. Pour fonder celle-ci, l’argumentation analyse chacun des « Requiems » et met en évidence la réflexion théologique, explicitement présente dans les écrits de Stravinsky et dans la correspondance de Frank Martin, qui a accompagné leur travail de composition. La pensée propre à chaque musicien et la conscience d’une responsabilité d’ordre spirituel et intellectuel déterminent les solutions esthétiques adoptées. Elles permettent de comprendre la transformation que chacun opère du genre musical du requiem pour transmettre une espérance universelle à une humanité sécularisée.
EN:
The multiplication of “Requiems” in Western modernity appears as a paradoxical phenomenon in a world that is apparently ruled by atheism and agnosticism. The author has chosen three works – A German Requiem by Brahms (1861-1869), the Requiem by Franck Martin (1971-1973), and the Requiem Canticles by Igor Stravinsky (1965-1966). He replaces each of them in their intellectual context and describes their architecture in order to bring out a theological interpretation. Particularly, he analyses each Requiem and highlights the theological reflections that are explicitly part of Stravinsky’s writings and of Franck Martin’s letters, reflections that supported their compositions. The esthetical solutions they adopted were determined by their own way of thinking, as well as a sense of responsibility of spiritual and intellectual order. These allow us to understand how each of the composers have transformed the requiem musical genre to share a universal hope to a secularized humanity.
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Religion and Sex Crimes in Baroque Spain: The Ave Maria as Alibi in His Wife’s Executioner by María de Zayas
Bradley J. Nelson
pp. 61–81
AbstractEN:
The focus of this essay is Zayas’s use of the Ave Maria, a hymn or prayer that celebrates the immaculate purity of God’s chosen vessel for the birth of Christ and then pleads with her to “pray for us sinners now and in the hour of our death”. I will claim that Zayas’s arguably blasphemous use of the religious hymn, which is situated within her ironic use of the Christian theology of revelation, pulls the curtain back on a morally bankrupt aristocratic class that has bent theological thought and religious ritual toward the perpetuation and defense of sexual violence in early modern Spanish social and political institutions.
FR:
Cet article se focalise sur l’usage que Zayas fait de l’Ave Maria, un hymne ou une prière qui célèbre la pureté immaculée du vaisseau que Dieu a choisi pour la naissance de Christ, et qui implore avec elle de « prier pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ». J’avance que l’usage possiblement blasphématoire que Zayas fait de l’hymne religieux, qui se place dans le cadre de son usage ironique de la théologie de la révélation chrétienne, dénonce une classe aristocratique déchue qui a détourné la pensée théologique et le rituel religieux pour perpétuer et défendre une certaine violence sexuelle dans les institutions sociales et politiques du début de l’Espagne moderne.
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Au nom de la relation : le cas des hymnes nationaux
Stéphane Perreault, Marie-Chantal Falardeau and Jeanne Guèvremont
pp. 83–103
AbstractFR:
Considérant la chanson comme un acte de communication (Lasswell 1948), l’objectif de cet article est d’examiner, de façon qualitative et inductive, le contenu religieux et non religieux ainsi que le contexte relationnel qui sous-tend les paroles des hymnes nationaux de 195 pays. À cet effet, nos résultats indiquent que la religion est mentionnée dans deux tiers des paroles des hymnes nationaux du monde. De plus, quatre types de relations semblent être présents au sein de celles-ci, soit des relations intragroupes, intergroupes et parasociales (une avec le pays et l’autre avec une entité religieuse). Finalement, nos analyses qualitatives permettent de préciser que les deux relations parasociales se déclinent comme reflétant une relation asymétrique complémentaire. Nous discutons ces résultats à la lumière de l’idée que l’identité se construit d’une manière relationnelle.
EN:
Considering that a song can be construed as a communication act (Lasswell 1948), we examined, both qualitatively and inductively, the religious content of lyrics as well as the relational context underlying them within 195 national anthems. In line with this goal, our results indicate that religion is present in the lyrics of two thirds of the world’s national anthems. Our results also demonstrate that four types of relations underlie the content of lyrics namely intragroup and intergroup relations as well as two parasocial relations (one with country and the other with a religious entity). Finally, our qualitative analyses show that both parasocial interactions can be described as asymmetric yet complementary in nature. Results are discussed in line with the idea that identity is constructed in a relational manner.
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Tracing the Trajectory of Cursing God in Extreme Metal
Jeffrey S. Podoshen
pp. 105–116
AbstractEN:
This essay examines the trajectory and the major milestones in “cursing God” in the extreme metal scene. The goal of this work is to begin a more honest conversation about the relationships between God, Satan and extreme metal that goes beyond media sensationalism. Three categories of “cursing God” in the extreme metal scene are presented and these are intended to act as a springboard for continued discourse and discussion that grants further elaboration on the intent and philosophies of the artists.
FR:
Cet article étudie l’évolution et les points de repère importants du « maudire Dieu » dans le milieu du métal extrême. L’objectif de ce travail est de proposer une conversation plus honnête quant aux relations qui unissent Dieu, Satan et le métal extrême, afin de dépasser le sensationnalisme médiatique. Trois catégories du « maudire Dieu » dans le milieu du métal extrême sont présentées et celles-ci ont pour but d’agir comme un tremplin vers un discours sur le long terme et une discussion qui permette d’élaborer quant à l’intention et à la philosophie des artistes.
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Ode à un Dieu agonisant : l’abaissement des symboles chrétiens dans le métal extrême
Matthew P. Unger
pp. 117–145
AbstractFR:
Que le milieu du métal extrême cultive des liens conflictuels avec la religion n’a rien de nouveau. Toutefois, l’engagement du métal extrême avec « Dieu » est éminemment complexe en ce sens qu’il va bien au-delà du simple concept de dérision, de dédain ou de satyre. À travers une analyse approfondie de l’album Monotheist de Celtic Frost, et de la compilation Through the Cervix of Hawaah / λόγος d’Antediluvian, le présent article explore l’engagement souvent réfléchi et sincère, mais critique, qu’entretient le métal extrême avec Dieu et la religion, et ce, par l’entremise d’une voix très particulière que nous percevons dans la philosophie métal-extrémiste. Adoptant la forme d’une déconstruction de la mythologie chrétienne, cette voix emprunte des aspects paradoxaux du religieux — où les aspects étiologiques d’un mythe sont minés, non pas par une analyse raisonnée, mais par la répétition inversée de récits bibliques et mythologiques.
EN:
That extreme metal has had a conflictual experience with religion is nothing new. However, extreme metal’s engagement with “God” is much more complicated than mere mockery, disdain or satire. This article will explore, through a close analysis of Celtic Frost’s Monotheist, and Antediluvian’s Cervix of Hawaah and λόγος, the often sincere and thoughtful, yet critical, engagement with God and religion through a very particular voice that I see within the extreme metal ethos. This voice takes the form of deconstructing Christian mythology through the paradoxical aspects of the religious — where the aetiological aspects of a myth are undermined not by reasoned analysis but through the inverted repetition of biblical stories and mythology.
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Le phallus en forme de Dieu : préservation de l’identité au sein du milieu international du métal chrétien
Eric Smialek
pp. 147–183
AbstractFR:
Grâce aux réseaux par Internet, les fans et les musiciens de métal chrétien ont conçu diverses stratégies pour concilier leur identité religieuse avec leur identité sous-culturelle face à l’opposition du milieu international de la musique métal et de la droite chrétienne conservatrice. Pour étudier ces différents contextes, j’ai appliqué les théories de la formation de l’identité de la théorie de la psychanalyse (Lacan 2006 [1966]) à trois cas d’utilisation par des chrétiens de la musique métal en lien avec le culte : par le moine capucin et chanteur Cesare Bonizzi, par les groupes de métal extrême chrétien, comme Mortification (death métal chrétien) et Horde (unblack métal), et dans le cadre des cérémonies religieuses appelées « messes métal » organisées en Finlande et en Colombie. En comparant le discours et les paroles de ces groupes aux débats des fans, j’ai examiné comment ces derniers et les musiciens du genre métal chrétien perçoivent leurs Autres musicaux et religieux, ainsi que la manière dont ces perceptions influent sur la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes.
EN:
Through online networks, Christian metal fans and musicians have developed diverse strategies for balancing their religious and subcultural identities in the face of opposition from the broader global metal community and the conservative Christian right. To investigate these diverse contexts, I apply theories of identity formation from psychoanalysis (Lacan 2006 [1966]) to three instances where Christians used metal for worship : Cesare Bonizzi, a metal vocalist and Capuchin monk, “metal mass” services in Finland and Colombia, and Christian extreme metal bands such as Mortification (Christian death metal) and Horde (unblack metal). By comparing the musical and verbal discourses of these groups with fan debates, I investigate how Christian metal fans and musicians perceive their musical and religious Others and how these perceptions influence their senses of self.
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Black Metal’s Apophatic Curse
Niall Scott
pp. 185–206
AbstractEN:
Black metal uses negative language and negation as affirmation in the opposite direction to the Christian mystical tradition. Here, I argue that black metal completes the direction of negation to its proper conclusion in a turning away from God rather than using negative language to eulogise God. My first claim is that all worship is a form of curse, where negative theology demonstrates the inadequacy of language in its attempt to attest to the very thing it aims to affirm. I maintain that black metal demonstrates a consistency in apophatic thought where the mystical approach of Pseudo Denys and Meister Eckhart fail. Applying Milem’s desire theory and renunciation theory, and using lyrics from black metal bands, I argue that rather than negating the self, black metal’s apophatic approach reaffirms the self’s material existence in opposition to God. The affirmation rooted in negation of the bounded physical nature of humanity is the source from which a curse against the Christian God emanates.
FR:
Le black métal utilise du langage négatif et de la négation comme une affirmation contraire à la tradition mystique chrétienne. Ici, je soutiens que le black métal pousse la direction de la négation jusqu’à sa conclusion appropriée en se détournant de Dieu plutôt qu’en utilisant le langage négatif pour faire l’éloge de Dieu. Ma première affirmation est que tout culte est une forme de malédiction où la théologie négative démontre l’inadéquation du langage dans sa tentative d’attester la chose même qu’il vise à affirmer. Je soutiens que le black métal démontre une cohérence dans la pensée apophatique où l’approche mystique de Pseudo Denys et de Maître Eckhart échouent. En appliquant la théorie du désir de Milem et la théorie du renoncement, et en utilisant des paroles de groupes de black métal, je soutiens que plutôt que de nier le soi, l’approche apophatique du black métal réaffirme l’existence matérielle du soi en opposition à Dieu. L’affirmation enracinée dans la négation de la nature physique bornée de l’humanité est la source d’où émane une malédiction contre le Dieu chrétien.
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“Like a Half-Crushed Worm”: Affliction, Negative Capability, and Apophatic Aesthetics in the Work of Nuclear Death
Daniel G. Butler
pp. 207–228
AbstractEN:
This paper turns to Arizona-based band Nuclear Death (1985-2000) as a case of apophatic aesthetics in extreme metal. Amador Vega’s “apophatic aesthetics” offers a framework for theorizing formlessness as preamble to form’s emergence. Emergent forms of “love” and “justice” in Nuclear Death’s work are discussed in reference to Michele Toscan’s biographical sketch of the band. Invoking the concepts of affliction and negative capability, and their respective elaboration by philosopher-mystic Simone Weil and psychoanalyst Wilfred Bion, I argue Nuclear Death do not praise or curse God, but dwell in God’s absence, suffering a state of affliction that leaves the listener “struggling on the ground like a half-crushed worm.” Bion’s negative capability and Weil’s emphasis on self-annihilation are cast as ascending and descending views of desire, and together accent different aspects of Nuclear Death’s first two albums, Bride of Insect (1990) and Carrion for Worm (1991). Lastly, I suggest that Nuclear Death invite a tragicomic response to the absurdity of affliction, which contrasts with the solemnity found in Weil’s and Bion’s works.
FR:
Cet article porte sur le groupe Nuclear Death (1985-2000), basé en Arizona, en tant qu’exemple d’esthétique apophatique dans le métal extrême. L’« esthétique apophatique » d’Amador Vega offre un cadre pour théoriser l’absence de forme comme préambule à l’émergence de la forme. Les formes émergentes d’« amour » et de « justice » dans l’oeuvre de Nuclear Death sont étudiées en référence à l’esquisse biographique du groupe de Michele Toscan. En convoquant les concepts d’affliction et de capacité négative, ainsi que leur conception chez la philosophe et mystique Simone Weil et le psychanalyste Wilfred Bion, j’avance que Nuclear Death ne loue ni ne maudit Dieu, mais se situe plutôt dans l’absence de Dieu, souffrant d’un état d’affliction qui laisse l’auditeur « se débattre au sol comme un ver à demi écrasé ». La capacité négative de Bion et l’emphase de Weil sur l’auto-annihilation se rejoignent comme deux visions ascendantes et descendantes du désir, qui soulignent ensemble des aspects différents des deux premiers albums de Nuclear Death : Bride of Insect (1990) et Carrion for Worm (1991). Finalement, je suggère que Nuclear Death invite une réponse tragicomique à l’absurdité de l’affliction, qui contraste avec la solennité que l’on trouve dans l’oeuvre de Weil et de Bion.
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Decolonial Reflections in Latin American Metal Music: Religion, Politics and Resistance
Nelson Varas-Díaz and Eric Morales
pp. 229–250
AbstractEN:
Latin America’s history is deeply embedded in the experience of coloniality. Still, its history cannot be told without stories of resistance to its colonial experience. This resistance takes many shapes, from armed conflict to the use of the arts, and addresses many consequences of coloniality. We aim to explore how metal music in Latin America has been used to challenge the colonial legacy of the region. Although coloniality has had many implications (e.g., political, economical, environmental), we focus on the specific challenge towards religion (Christianity in particular) as a strategy to critically assess this colonial legacy. We present three thematic examples that highlight this critical approach in Latin American metal towards coloniality in general, and Christian religion in particular. These include : 1) highlighting the presence of indigenous populations in the region, 2) reframing of religious culture as an act of resistance, and 3) linking religion to current colonial politics.
FR:
L’histoire de l’Amérique latine est profondément ancrée dans l’expérience du colonialisme. Cependant, son histoire ne peut être dite sans des récits de résistance à son expérience coloniale. Cette résistance prend de nombreuses formes, des arts aux conflits armés, et concerne de nombreux aspects du colonialisme. Nous explorons, dans cet article, comment la musique métal en Amérique latine a été utilisée pour défier le leg colonial dont cette région est imprégnée. Bien que le colonialisme ait eu de nombreuses implications (p. e. politique, économique et environnementale), nous nous concentrons sur le défi qui s’adresse spécifiquement à la religion (chrétienne en particulier) comme stratégie pour évaluer le leg colonial de façon critique. Nous présentons trois exemples thématiques qui révèlent cette approche critique dans le métal latino-américain envers le colonialisme en général. Ceci inclut : 1) mettre en valeur les présences autochtones dans la région ; 2) présenter la culture religieuse comme un acte de résistance ; et 3) relier la religion au politique coloniales actuelles.
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Vox dei, Vox demonium: A Cursory Exploration of “Sound Thinking” in Horror Film
Jason Wallin
pp. 251–271
AbstractEN:
Vox dei, vox demonium marks a cursory attempt to consider a kind of “sound thinking” largely singular to horror film. The essay focuses in particular on the status of “metaphysical subjectivity” as it is modulated by the “sound thinking” of such horror films as The Exorcist, The Amityville Horror, and The Exorcism of Emily Rose, amongst others dealing specifically with audio conceptualizations of demonic possession and invocation.
FR:
Vox dei, vox demonium constitue une brève tentative de considérer une sorte de « pensée sonore » (sound thinking) qui soit particulière au film d’horreur. Cet article se penche principalement sur le statut de « subjectivité métaphysique » telle qu’elle est modulée par la « pensée sonore » de films d’horreur comme L’exorciste, Amityville : La maison du Diable et L’exorcisme d’Émilie Rose, parmi tant d’autres qui traitent spécifiquement de conceptualisations audios de la possession démoniaque et de l’invocation.
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Dire Dieu par la musique dans la propagande guerrière d’hier à aujourd’hui : le cas de l’Empire assyrien et de Daech
Éric Bellavance and Vivek Venkatesh
pp. 273–294
AbstractFR:
Entre les années 2014 et 2016, une série de vidéos diffusées en libre accès sur Internet par Daech présente le pillage, le saccage et la destruction de vestiges de l’Empire néo-assyrien, qui a dominé le Proche-Orient entre le xe et le viie siècle avant notre ère. Ces vidéos, dans lesquelles le groupe armé s’attaque au passé préislamique de la région et fait la promotion de son idéologie djihadiste-salafiste, sont accompagnées de chants a capella, connus sous le nom d’anachîds. Cet article s’attarde, dans un premier temps, au rôle de la musique dans la propagande assyrienne puisque, ironiquement, les Assyriens ont été les premiers à faire usage de musique dans leur propagande religieuse et militaire. Dans un deuxième temps, les anachîds qui accompagnent ces vidéos de Daech sont analysés afin de mieux comprendre le rôle que joue la musique dans certains discours théologiques du groupe armé. Pour ce faire, nous utilisons des théories développées dans les domaines de la psychologie sociale, du marketing, de la culture de consommation et de la philosophie postmoderne. Celles-ci permettent de mieux comprendre comment la destruction de lieux appartenant au passé préislamique de l’Iraq moderne, l’hyperviolence et la consommation morbide de dystopies interagissent avec les concepts de religion, de blasphème et de politique sociale.
EN:
Between 2014 and 2016, a series of videos released by Daesh on the Internet show the looting, ransacking and destruction of vestiges of the Neo-Assyrian empire, which dominated the Middle East between the xth and the viith century BC. These videos which promotes a jihadist-Salafist ideology consist of recordings of the armed group destroying pre-Islamic relics and murdering alleged traitors. The visuals are accompanied by a cappella songs, known as anachids. This article focuses on the role of music in Assyrian propaganda, since, ironically, the Assyrians were the first to use music in their religious and military propaganda. In a second step, the musical and lyrical narratives that accompany these Daesh videos are analyzed to better understand the role this medium plays in specific theological discourses of the armed group. We use an interdisciplinary approach with theories developed in the fields of social psychology, marketing, consumer culture and postmodern philosophy. Our analyses provide insight into how the destruction of places belonging to the pre-Islamic past of modern Iraq, the hyperviolence associated with the murders of alleged traitors and the morbid consumption of dystopias interact with the concepts of religion, blasphemy and social policy.