Abstracts
Résumé
Les figures de l’Amérindien, telles qu’elles apparaissent dans la littérature québécoise du xixe siècle, renvoient à une époque révolue, soit mythique, soit celle de la Nouvelle-France. Certains personnages — ceux de la poésie et des romans historiques — peuplent cet « autre âge » ; d’autres ne font que l’évoquer, par une décadence qui rappelle leur gloire passée. Par une analyse de l’ambivalence des figurations manichéennes de l’Amérindien, qui répondent à certaines contraintes poétiques, et de leur affectation aux besoins d’un discours à la recherche de spécificités littéraires et identitaires, cet article propose une lecture des principes d’écriture régissant la représentation de l’Amérindien historique. Les régimes temporels s’y entrechoquent, tout en révélant un double mouvement d’appropriation et de distanciation, et une relation conflictuelle avec ces deux altérités que sont le « sauvage » et le « passé ».
Abstract
Depictions of the Amerindian in nineteenth-century Québec literature hark back to a bygone era, either that of myth or New France. Certain characters—from poetry and historical fiction—populate this “other age”; others merely evoke it using a decadence that recalls their past glory. By analyzing the ambivalence of Manichean representations of the Amerindian that respond to certain poetic constraints along with their allocation to the needs of a discourse in search of literary and identitary specificities, this article proposes a reading of the principles of writing that govern the representation of the historical Amerindian. Here temporal regimes jostle while revealing a double movement of appropriation and distancing and a conflictual relationship with these two othernesses : the “savage” and the “past.”