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Ce collectif est issu de rencontres de collaboration entre l’Université du Québec à Trois-Rivières et la Haute École pédagogique de Lausanne en 2008. Ses 19 chapitres sont répartis en quatre thématiques : les pratiques de formation, les dispositifs de formation, les dispositifs de régulation et la didactique de la formation, et, enfin, l’évaluation et les référentiels de formation. L’ouvrage traite de sujets aussi variés que la construction identitaire de l’enseignant, le modelage des pratiques d’enseignement et l’accompagnement professionnel, les stages en enseignement, un nouveau concept de compétences orphelines, les enjeux de la subjectivation du travail, l’articulation des savoirs en situation de formation, des projets, des moyens et des outils de formation, d’évaluation et de régulation expérimentés à l’Université du Québec à Trois-Rivières et la Haute École pédagogique de Lausanne, l’interaction des disciplines dans l’évaluation des apprentissages, l’autoévaluation ainsi que l’épistémologie de l’enseignant et de l’évaluation.
En début d’ouvrage, Bélair, Lebel, Sorin, Roy et Lafortune résument la genèse du processus d’évaluation et situent les quatre parties du collectif par rapport à la validité des décisions d’évaluation à l’égard des compétences des futurs enseignants. Cinq chapitres (Ramel et Curchod-Ruedi ; André ; Gagnon et Kazadi ; Cordonier ; Bünzli) sont plus directement liés à cette question centrale de validité. Les liens unissant les autres chapitres à cette question sont peu évidents, étant beaucoup plus indirects que la quatrième de couverture et l’introduction de l’ouvrage le laissent entendre. C’est plutôt la réflexivité au sein des pratiques de formation et d’évaluation formative que l’on retrouve en filigrane de cet ouvrage centré sur le Référentiel de compétences professionnelles en enseignement, comme c’est d’ailleurs le cas d’un collectif précédent de la même collection sous la direction de Lafortune, Ouellet, Lebel et Martin (2008) : Réfléchir pour évaluer des compétences professionnelles à l’enseignement : deux regards, l’un québécois et l’autre suisse. Le niveau variable des chapitres peut déstabiliser le lecteur. Cette caractéristique présente toutefois l’avantage d’interpeller praticiens et chercheurs, même si, pour ces derniers, certains chapitres auraient pu profiter d’une plus grande attention portée à la méthodologie. Dans l’ensemble, cet ouvrage présente un intérêt certain pour qui souhaite renouveler ses pratiques en formation initiale des enseignants, puisqu’il propose plusieurs pistes d’inspiration pour le formateur, dans une perspective essentiellement socioconstructiviste. Il témoigne de l’ouverture de ses contributeurs au partage et à la collaboration dans une visée pédagogique commune, à travers la description de pratiques qui sont, pour la plupart, aussi appropriées au contexte québécois que suisse. L’horizon demeure vaste pour qui souhaite éclaircir les questions laissées en suspens qui concernent l’évaluation des compétences en lien avec ces pratiques de formation en enseignement.