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Cet ouvrage de la collection Éducation-Intervention, dirigée par Louise Lafortune, est un guide d’intervention destiné aux parents et aux personnes oeuvrant dans le milieu scolaire et qui souhaitent amener les jeunes à exprimer leurs sentiments et leurs croyances à l’égard des mathématiques. On y trouve des activités de prise de conscience, de réflexion et d’échange sur les huit thèmes suivants : 1) le mythe de la « bosse des maths » et l’image des personnes censées la posséder ; 2) le rôle primordial de l’effort dans la réussite ; 3) l’anxiété, la peur et la phobie ; 4) l’indifférence et le désengagement ; 5) la coexistence de sentiments contradictoires ; 6) l’inquiétude et les malaises ; 7) la perception de l’utilité ou de la futilité des mathématiques et 8) la beauté des mathématiques.
Ces thèmes forment autant de chapitres, dont chacun débute par des questions visant à provoquer un premier contact individuel avec ses propres opinions et attitudes personnelles. Suivent deux courts textes illustrant le sujet, le plus souvent sous la forme de scénarios, l’un conçu pour des élèves de la fin du primaire et du début du secondaire ; l’autre, pour des jeunes de la fin du secondaire et du cégep ainsi que pour des adultes. Le premier de ces textes s’accompagne d’un document audiovisuel, mais peut fort bien se lire de façon autonome. Sont ensuite présentées de brèves explications sur la problématique du thème à l’intention des intervenantes et des intervenants, puis sont décrites les activités elles-mêmes. Afin d’alimenter la discussion, celles-ci font appel à de nombreuses fiches à compléter et à quelques autres moyens. Ainsi, à propos de l’effort, on suggère d’inviter les élèves à trouver puis résoudre quatre problèmes, dont deux faciles et deux difficiles, pour ensuite leur faire observer ce qu’on peut retirer du travail sur de tels problèmes en termes de satisfaction, d’agrément et d’apprentissage. À une autre occasion, on conseille d’organiser une sortie au cours de laquelle les élèves pourront observer la présence des mathématiques dans l’environnement et enquêter sur la place de celles-ci dans la vie des gens. Tous les chapitres se terminent par des questions de discussion.
Chères mathématiques s’inspire d’ouvrages sur les mathématiques et l’affectivité parus à partir des années soixante-dix, comme ceux de Jacques Nimier, en France, et ceux de Stanley Kogelman, Joseph Warren et Sheila Tobias, aux États-Unis. Au Québec, ce sujet a aussi reçu beaucoup d’attention, tant sur le plan de la recherche que sur celui de l’intervention : les noms de Richard Pallascio, de Linda Gattuso, de Raynald Lacasse, d’Yves Blouin et de Louise Lafortune viennent à l’esprit. Tous ces travaux concernent les élèves du collégial ou de la fin du secondaire ou encore les adultes ; Chères mathématiques s’en distingue en suggérant de s’intéresser au vécu affectif des élèves dès la fin du primaire.
Ce livre ne comporte pas d’indications quant à l’efficacité des activités qu’il propose, ce qui est normal puisqu’il s’agit d’un guide d’intervention et non d’un rapport de recherche. Ce n’est qu’à l’usage qu’on pourra véritablement en juger. A priori, on aurait tendance à croire qu’en suivant le guide, on devrait effectivement réussir à susciter chez la plupart des élèves l’expression de leurs émotions à l’égard des mathématiques. On aura alors atteint, à tout le moins, l’objectif annoncé dans le sous-titre de l’ouvrage. En outre, dans certains cas, le fait de prendre conscience de ses sentiments envers cette discipline, d’en parler et de les confronter à ceux des autres pourra constituer l’amorce d’un changement.