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Des spécialistes de l’histoire sociale ont récemment développé le récit triomphal de l’essor de la tolérance religieuse et l’ont rendu populaire parmi les historiens de la culture, en montrant comment ont alterné et même coïncidé les périodes de persécution et de tolérance. Pour ces historiens sociaux, la tolérance des divisions religieuses s’est en partie développée par la valorisation des relations de bon voisinage. Mais quelle est la relation véritable entre le bon voisinage et la tolérance ? L’oeuvre de George Herbert offre une réponse provocatrice à cette question, puisque son oeuvre poétique The Temple (1633), examinée en lien avec son guide en prose A Priest to the Temple, Or, the Countrey Parson (1652), montre comment une « imagination de la persécution » peut céder à une grandeur de pensée et l’action. L’auteur, en basant son analyse sur des sermons d’état, des injonctions, et des manuels pastoraux, A Priest to the Temple, Or, the Countrey Parson (1652), construit le récit de la relation entre le bon voisinage et la tolérance, et montre comment il fonctionne dans l’oeuvre religieuse en prose et en vers de Herbert. Bien que ces deux valeurs soient différentes, Herbert montre dans quelle mesure elles peuvent parfois être étroitement apparentées. Dans la mesure où ses lecteurs suivent la proposition d’Herbert en allant aussi loin qu’il est possible de travailler avec les autres pour accomplir la volonté de Dieu, ces lecteurs présentent une pratique de la tolérance avant que celle-ci soit théorisée en tant qu’idéal dans la deuxième moitié du dix-septième siècle.