Afin de lancer la réflexion sur les bonnes pratiques, Sylvie Thibault définit l’intervention sociale personnelle comme une forme de pratique qui vise à réduire les problèmes liés à l’intégration de l’individu dans son environnement en misant sur ses forces et en maximisant l’utilisation des ressources disponibles dans la communauté. Pour ce faire, l’intervenant joue un double rôle. D’une part, il accompagne l’individu dans son cheminement visant à améliorer son fonctionnement social et, d’autre part, il pose des actions visant la justice sociale. Le changement individuel ainsi que le changement dans les interactions entre l’individu et son environnement se situent donc au coeur de l’intervention sociale personnelle. Thibault poursuit en situant cette pratique dans son contexte d’émergence, soit la méthode du casework. Cette dernière s’appuie sur l’analyse d’une situation problématique et sur l’établissement d’un diagnostic détaillant les forces et les faiblesses d’un individu en ce qui a trait à son fonctionnement social et à son intégration dans son milieu de vie. Une attention particulière est portée au contexte québécois au sein duquel les professions d’aide ont été fortement influencées par l’héritage de l’Église catholique. Pour clore cette première partie qui replace l’intervention sociale personnelle dans son contexte d’émergence, l’auteure propose une série de réflexions quant aux enjeux éthiques et aux valeurs associées à la pratique du travail social. Il y est question du respect de la déontologie professionnelle qui assure la protection du public ainsi que du respect des valeurs professionnelles des travailleurs sociaux, telles que la dignité, le respect des droits, l’autonomie, la confidentialité et la justice. L’accent est mis sur l’importance de bien connaître ces valeurs et de les actualiser dans le cadre de l’action professionnelle. La deuxième partie se penche plus spécifiquement sur le déroulement de l’intervention sociale personnelle afin d’offrir aux intervenants et aux étudiants des moyens d’orienter leurs actions tout en tenant compte de la diversité des situations qui peuvent se présenter dans le cadre de la relation d’aide. Pierre Turcotte présente les principes d’intervention lors de la prise de contact, c’est-à-dire la rencontre entre l’intervenant et le client ainsi que le début de la relation d’aide. Les fondements de la relation entre le client et l’intervenant sont établis lors de cette phase initiale et ils influencent de façon marquée toute la relation thérapeutique. Afin de créer une alliance thérapeutique avec le client, l’intervenant doit faire preuve d’empathie. Il doit aussi être sûr de lui, authentique et conscient de ses propres valeurs et préjugés. Par la suite, Marc Boily et Sonia Bourque décrivent les principales composantes de l’évaluation psychosociale dans le cadre de laquelle l’intervenant recueille tous les renseignements lui permettant d’émettre un avis professionnel et des recommandations pour aider le client. Ce processus est régulé par une majorité d’organismes qui ont développé des politiques et des outils afin d’assurer la qualité des évaluations qui sont effectuées en leur sein. L’évaluation psychosociale offre un portrait de l’individu et du milieu de vie dans lequel il se trouve, ce qui permet à l’intervenant de connaître et de comprendre la situation sociale du client et ce qui pose problème pour lui. Par la suite, l’intervenant présente son évaluation en précisant la situation problématique, les besoins et les forces du client, les liens qu’il entretient avec son environnement ainsi que les pistes à explorer pour la résolution du problème. En se basant sur les résultats de l’évaluation psychosociale, l’intervenant travaille ensuite conjointement avec le client afin de développer un plan d’intervention. Il s’agit d’un outil de travail définissant les besoins du client, les objectifs de l’intervention, les moyens d’atteindre ces objectifs, les échéanciers, les responsabilités de chacun ainsi …
TURCOTTE, Daniel, et Jean-Pierre DESLAURIERS (dirs.) (2011). Méthodologie de l’intervention sociale personnelle, Québec, Presses de l’Université Laval, 190 p.[Record]
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Caroline Bouchard
Doctorante, École de service social, Université d’Ottawa