Abstracts
Résumé
La recherche clinique questionne les méthodes. Nous partons de l’examen systématique des contraintes imposées par le terrain sur la rigueur d’une étude de cas, pour discuter les limites du critère de subjectivité critique proposé par Reason (1994) à propos des recherches actions co-opératives. Cette étude de cas examine le processus qui sous-tend la recherche clinique menée par un groupe de cliniciens dans un service de pédopsychiatrie. La validité des résultats dépend de quatre contraintes d’ordre logistique ou temporel, elle dépend aussi d’autres contraintes qui s’incarnent dans la subjectivité des chercheurs. Pour aller plus loin à propos de ces dernières contraintes, nous discutons le critère de subjectivité critique.
La subjectivité critique est définie selon des processus psychologiques. Dans une recherche co-opérative, les chercheurs font preuve de subjectivité critique si ils identifient les mécanismes de défense psychique qui les trompent vis-à-vis d’eux-mêmes. Un parallèle est établi entre les effets de ces mécanismes sur la recherche et le concept de tache aveugle proposé par Devereux (1967). En conséquence, la subjectivité critique a au moins deux limites. Tout le matériel inconscient n’est pas disponible au conscient, donc la subjectivité critique permet seulement une sélection parmi tout ce matériel. Le matériel inconscient pose des problèmes d’interprétation, donc faire preuve de subjectivité critique nécessite d’être informé pour reconnaître des mécanismes de défense psychique et pour interpréter du matériel inconscient. Ces limites sont illustrées à partir de notre expérience, et tout en questionnant l’épistémologie des connaissances qui reposeraient sur une sélection floue de matériel inconscient, nous proposons qu’en recherche co-opérative, au moins un des chercheurs soit informé (expérience d’autoréflexion et capacités de décentration).
Download the article in PDF to read it.
Download