Avant-propos[Record]

  • Audrey Gonin

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  • Audrey Gonin
    École de travail social, Université du Québec à Montréal
    Co-directrice de Nouvelles pratiques sociales

Cette fois encore, Nouvelles pratiques sociales propose un numéro substantiel, tant par la richesse des analyses menées dans les différents articles que par son nombre de pages ! Il reflète ainsi l’évolution de la revue, qui publie à présent des dossiers contenant régulièrement de huit à dix articles scientifiques – soit environ le double du nombre d’articles inclus dans les dossiers de la première moitié de l’existence de la revue, fondée en 1988. Or, la publication de ces articles repose sur le processus d’évaluation par les pairs, chaque article étant soumis à l’examen critique d’au moins deux personnes chargées de formuler un jugement sur leur qualité scientifique. Il est de plus en plus fréquent que nous ayons à solliciter près de 10 personnes (parfois plus !) pour réaliser ce travail essentiel. En effet, l’évaluation ne consiste pas seulement à autoriser ou à refuser la publication d’un texte, le processus étant, comme souvent, aussi important que son résultat : la conversation scientifique qui se déroule au travers des commentaires issus de l’évaluation et des réponses données par les auteur·es participe assurément d’un perfectionnement des textes. Au-delà de l’enjeu de l’acceptation ou non d’un article, cette conversation a, de surcroît, le potentiel de nourrir les réflexions des auteur·es comme des évaluatrices et évaluateurs, à long terme. Nous profitons donc de cette tribune pour souligner l’intérêt de contribuer à l’analyse de la qualité de textes scientifiques, dans le cadre de leur évaluation, afin d’inciter nos lecteurs et lectrices à accepter plus fréquemment les invitations qui leur sont lancées par les revues. Cette difficulté de plus en plus grande à trouver des personnes qui acceptent ce mandat est partagée, dans le milieu de l’édition scientifique, ce qui complexifie le processus éditorial et allonge les délais de publication. L’intérêt individuel rejoint ici l’intérêt collectif, et nous espérons par ces quelques lignes vous sensibiliser au rôle clé joué par l’évaluation par les pairs. Dans ce numéro, Louis Chaput-Richard s’est entretenu avec Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomique, au sujet de la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace – communément appelée loi Dubé. L’entrevue propose une analyse de ses enjeux, en mettant tout d’abord en avant sa continuité vis-à-vis des dernières réformes du système de santé et services sociaux. Anne Plourde discute ensuite du rôle attribué au secteur privé dans cette réforme, en argumentant que la privatisation des soins nuit à leur qualité et à leur abordabilité. Elle souligne que depuis les années 1980, au fil de la mise en oeuvre de la Nouvelle Gestion Publique qui « importe les méthodes de gestion du secteur privé dans le secteur public » et conduit à une centralisation, le réseau du système de santé s’est dégradé au point d’en arriver actuellement à des bris de services essentiels. Finalement, l’entrevue se conclut sur un appel à une prise en compte des déterminants sociaux de la santé, cette dernière étant fortement impactée par les conditions de vie – le logement et l’alimentation de mauvaise qualité ayant, en particulier, de forts impacts sur l’état de santé. Quatre ans après la survenue de la pandémie de COVID-19, la revue Nouvelles pratiques sociales présente un dossier qui s’intéresse aux répercussions qu’elle a pu avoir sur le plan des liens sociaux et de la transformation des pratiques d’intervention sociales. Intitulé « Ça va bien aller ? Les enjeux et les défis de l’intervention psychosociale pendant et après la pandémie de COVID-19 », ce dossier coordonné par Jorge Flores-Aranda, Rossio Motta-Ochoa et Ida Giugnatico réunit huit articles. Ceux-ci mettent en évidence en quoi la …