FR:
Cet article présente des résultats tirés d’une étude en partenariat avec la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF). Cette étude voulait mieux comprendre les effets de la pandémie de la COVID-19 sur les services d’intervention féministe offerts aux femmes, sur les pratiques de gestion féministe, sur les collaborations et sur la défense collective des droits et les représentations politiques. Quarante-trois participantes ont pu faire entendre leur voix dans le cadre de 12 groupes de discussion ; 18 directrices, 5 coordonnatrices, 14 intervenantes, 3 usagères des services et 3 membres de la permanence ont été rencontrées dans le cadre de ces groupes de discussion. Une analyse de contenu émergent a révélé qu’une solidarité régionale et provinciale s’est orchestrée afin de faire reconnaître les maisons d’hébergement comme étant essentielles et de maintenir les services. Les liens se sont pourtant fissurés dans le contexte où les services se sont resserrés afin de préserver des équipes d’intervenantes fragilisées, laissant des femmes marginalisées derrière, alors que les efforts se sont centrés vers la prévention des féminicides et la lutte contre la violence conjugale.
EN:
This article presents findings from a study conducted in partnership with the Federation of Women's Shelters (FMHF), aiming to better understand the effects of the COVID-19 pandemic on feminist intervention services for women, feminist management practices, collaborations, and collective rights advocacy and political representation. A total of 43 participants were able to voice their perspectives in 12 discussion groups. These participants included 18 directors, 5 coordinators, 14 interveners, 3 service users, and 3 members of the FMHF's core team. An emergent content analysis revealed that a regional and provincial solidarity emerged to recognize women's shelters as essential services and to maintain them. However, it was also noted that the bonds weakened as services were restricted to support fragile intervention teams. This narrowing of services focused primarily on preventing femicides and combatting domestic violence, potentially leaving marginalized women underserved.