Abstracts
Résumé
Cet article cherche à analyser le bénévolat autrement que par rapport à une culture domestique de production de services à laquelle il est généralement associé, avec ses dimensions caritatives, pour en traduire le mouvement de fond qui paraît l’animer aujourd’hui : celui d’une volonté de contribuer de manière active et autonome au mieux-être d’une société qui se définit par ses « projets » et dans laquelle l’individu se réalise par ses « activités ». Il s’agit ainsi d’inscrire le bénévolat dans une culture de la responsabilité civique plutôt que dans une culture du devoir et de souligner la portée politique de ses pratiques. Le bénévolat est au coeur de la problématique de la transformation en cours des relations entre l’État, le marché et la société, ce qui lui confère son importance stratégique. Dans le cadre de l’institutionnalisation croissante des relations entre l’État et la « société civile », le bénévolat devient un véhicule légitime de citoyenneté beaucoup plus qu’un instrument d’amélioration de l’offre et de la dispensation des services. Il contribue à la lutte contre l’exclusion sociale associée aux nouveaux risques sociétaux.
Abstract
This article tries to analyze volunteering without reference to the domestic culture of production of services and charitable dimension to which it is generally associated. It explains volunteering through the movement which appears today to animate it : a movement where we can identify a will to contribute in an active and autonomous way to the greater welfare of a society ; a movement which defines itself by its “projects” and in which the individual feels self-fulfilled through his “activities”. Voluntary help must be fostered in a culture of civil responsibility rather than in a culture of duty and it must recognize the political reach of its practices. Voluntary help is in the heart of the problem of the transformation of the relationships between the State, the market and the society, what confers its strategic importance. Within the framework of the increasing institutionalization of the relations between the State and the “civil-society”, voluntary help becomes a justifiable vehicle of citizenship much more than an instrument of improvement of the offer and the dispensation of the services. It contributes to the fight against the social exclusion associated to the new societal risks.
Appendices
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