Abstracts
Résumé
Cet article explore les liens qui unissent la trace et le temps dans L’usage de la photo d’Annie Ernaux et de Marc Marie (2005). Rédigé pendant le traitement du cancer qui a frappé Ernaux, ce livre commente des photographies de vêtements laissés par terre après l’amour. Au rebours des études qui en soulignent le caractère autobiographique, cet article soutient que l’oeuvre dépersonnalise l’expérience de la jouissance et de la mort afin de proposer des « formes de vie » que le lecteur peut s’approprier. La trace est analysée comme un outil qui déjoue et rappelle la finitude. En ses rapports contradictoires au temps, la trace devient une expérience de prolongation de la vie dont elle rappelle la fragilité.
Abstract
This essay explores the links that unite the trace and time in L’usage de la photo by Annie Ernaux and Marc Marie (2005). Written during Ernaux’s cancer treatment, the book comments on pictures of clothes left on the floor after lovemaking. Contrasting with other analyses which focused on the autobiographical aspects of the text, this essay suggests that the work depersonalizes the experience of pleasure and death to propose “forms of life” that the reader can appropriate. The trace is analyzed as a tool which both thwarts and recalls finitude. With their paradoxical relation to time, the trace becomes an experience that extends life while bringing death closer.