EN :
During the 1820s and 1830s, Henry Lamb, a pioneer settler of Upper Canada (now Southern Ontario), mapped out a city called Romulus, which he intended to build in Beverly Township, a region best known for its dangerous swampland. In an advertisement calling for immigrant settlers, he promised a range of buildings, including “a first-class theatre.” This essay assesses the related documents: accounts of settlers identifying the location for un-built cathedrals; a description of an exaggerated town plan, laid out on a stump; and the newspaper advertisement. It places Lamb’s plans within the broader history of Ontario settlement, illustrated by comparison with fellow founder John Galt. The inclusion of a theatrical venue in a town plan was unusual for the time and region; there is a strong possibility that the plans for Romulus were informed by Lamb’s devotion to the secretive, and theatre-friendly, Freemasonic movement. The Freemasons were bastions of both enlightenment radicalism, and then of British imperialism; as such, they encouraged Lamb to build a prosperous life as a self-made man in a hostile environment, to dream of building a city in the wilderness—and to misjudge his intended community. Settlers at this time were more at ease with and in need of a popular performance culture, of outdoor rituals and kitchen parties, tavern songs and mechanics institute meetings, and not (or not yet) a theatre. This essay considers the plight of a man intent on the orderly, architectural administration of society in a world of improvised spaces.
FR :
Pendant les années 1820 et 1830, Henry Lamb, un des premiers colons à s’établir dans le Haut-Canada (aujourd’hui le sud de l’Ontario), a tracé la carte d’une cité modèle nommée Romulus qu’il comptait construire dans le canton de Beverly, une région reconnue pour ses marécages dangereux. Une publicité qui devait servir à attirer des immigrants désireux de s’y établir promettait la construction de tout un éventail d’édifices, dont un « théâtre de première classe ». Dans cet article, Johnson examine divers documents associés à cette annonce : des comptes rendus de colons qui indiquent le lieu prévu de cathédrales jamais construites; la description d’un plan de ville exagéré, exposé sur une souche; une annonce parue dans le journal. Il inscrit le projet de Lamb dans un contexte plus vaste, celui de l’histoire du peuplement de l’Ontario, et le compare à celui de John Galt, contemporain de Lamb. À l’époque, et dans cette région, le fait d’inclure un théâtre dans un plan de ville sortait de l’ordinaire; il n’est pas improbable que ce détail relève du dévouement de Lamb envers la franc-maçonnerie, un ordre secret qui valorisait le théâtre. Les francs-maçons ont été un bastion du radicalisme des Lumières et de l’impérialisme britannique; à ce titre, ils ont incité Lamb à prospérer par ses propres moyens dans un environnement hostile, à rêver de construire une cité dans un milieu sauvage—et à se méprendre sur sa communauté. Les colons de l’époque recherchaient encore des activités plus populaires—des rituels en plein air, des partys de cuisine, des airs entonnés à la taverne et des rassemblements de mécaniciens à la salle paroissiale—plutôt que des spectacles de théâtre. Dans cet article, Johnson examine le sort d’un homme résolu à administrer une société ordonnée et structurée dans un monde d’espaces improvisés.