Chroniques

Pour en lire plus : Urban Tourism and Urban Change – Cities in a Global Economy. Costas Spirou, Urban Tourism and Urban Change – Cities in a Global Economy , New York et Londres, Routledge, 2011, 255 p.[Notice]

  • Marie-Andrée Delisle

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  • Marie-Andrée Delisle
    Doctorante en études urbaines, UQAM – INRS

L’ouvrage de Costas Spirou fait partie de la série « Metropolis and Modern Life » de la maison de publication Routledge. L’auteur est doyen associé principal aux affaires académiques et directeur de la Graduate School de la Georgia College and State University. Ses intérêts de recherche couvrent le leadership municipal, les politiques publiques, les affaires urbaines et la gouvernance. Son livre Urban Tourism and Urban Change traite principalement de sociologie politique et économique en lien avec les stades sportifs, les centres de congrès et le redéveloppement urbain. Publié en 2011, ce livre s’ouvre sur une carte du monde qui identifie les villes dont il fera mention, mais la recherche vise majoritairement des villes américaines, ce qui rend le propos difficilement transférable ailleurs. Tel que planifié par l’auteur, le contenu sied parfaitement à son utilisation dans le cadre de cours universitaires en études urbaines et les questions qui clôturent chaque chapitre sont pertinentes aux débats à initier avec des étudiants. Déjà dans le sous-titre de l’ouvrage, Cities in a Global Economy, Spirou amène le tourisme urbain dans l’arène de la transformation des villes à l’heure d’une économie mondialisée. Si son premier chapitre traite de l’historique socio-politico-économique de l’évolution des villes américaines en guise d’introduction à la notion de loisir, il y associe du même coup la notion de commodification (marchandisation) et donc de consumérisme. Cette mise en contexte l’amène à situer l’émergence et la place qu’occupe dès lors l’industrie touristique, forçant les villes à se pencher sur le tourisme comme facteur d’attraction, les contraignant à investir des ressources considérables pour entrer dans la course de la compétitivité urbaine. Cet état de fait établit le lien entre la mondialisation, la compétition et le tourisme et incitera les villes à développer des stratégies en lien avec le secteur privé en instaurant des partenariats publics-privés (PPP) pour y arriver. Ces partenariats amèneront des investissements liés au redéveloppement urbain par le biais de la culture, du tourisme et du divertissement, encourageant la construction de nouveaux centres culturels et transformant ainsi les centres urbains en villes touristiques. L’encouragement à l’entrepreneuriat, l’accessibilité aux profits et la taxation sur les services touristiques sont pourtant des stratégies discutables, puisque si elles desservent directement le développement touristique, elles ne correspondent pas nécessairement au financement des services publics et des besoins budgétaires des villes, ni aux investissements majeurs nécessaires aux campagnes de marketing, aux infrastructures physiques et à la tenue d’événements majeurs. Source d’économie alternative, le tourisme serait intrinsèquement lié aux politiques urbaines. Si les instances municipales encouragent le développement touristique par des politiques facilitantes, l’auteur note que l’utilité de certaines planifications, attrayantes pour les investisseurs et les promoteurs, ne garantit pas pour autant des résultats probants. Si la création d’emplois et les revenus de taxation ne sont pas soutenus, rares seront les avantages pour les citoyens. Or, les stratégies de politiques touristiques, bien qu’elles soient intimement associées à la croissance urbaine, sont conformes aux intérêts du marché plutôt qu’aux valeurs sociales. Spirou identifie une autre stratégie employée par les villes, soit la création de districts touristiques en tant que pièces maîtresses du tourisme urbain. Utilisés comme outils de marketing, les districts participeraient au positionnement des villes et à leur compétitivité, tout en les enjoignant à s’embellir afin qu’elles soient plus invitantes pour les résidents actuels et potentiels, plus sécuritaires et plus attrayantes comme destinations touristiques. L’auteur note à ce sujet que ces stratégies renforcent le rôle et le pouvoir des maires, tout en rendant la compétition entre les villes plus féroce. L’idéologie municipale envers la notion de croissance, nourrie par des subventions sous forme d’investissements en capital, de taxes …

Parties annexes