Résumés
Résumé
Depuis la dislocation du Canada français dans les années 1960, une divergence se creuse entre ses éléments. Alors que la vitalité du français, langue principale à la maison, se renforce au Québec et au Nouveau-Brunswick, elle s’affaiblit ailleurs au Canada. De même, elle progresse à Montréal, Moncton et Gatineau mais recule à Toronto, Sudbury et Ottawa. Les données inédites du recensement de 2001 touchant les langues secondaires au foyer indiquent en outre que le comportement bilingue est le plus souvent de nature additive parmi les francophones du Québec et du Nouveau-Brunswick, tandis qu’il joue le rôle d’étape transitoire vers l’anglicisation dans les autres provinces. En parallèle avec la cassure en matière de comportement linguistique, il s’est développé une divergence identitaire : au contraire des jeunes de langue maternelle française du Québec et du Nouveau-Brunswick, ceux de l’Ontario et des autres provinces s’identifient comme bilingues plutôt que francophones.
Abstract
Since the dislocation of French Canada in the 1960s, there has been a growing divergence between its components. While the vitality of French, as the main language spoken in the home, has been strengthening in Québec and in New Brunswick, it has been weakening elsewhere in Canada. Similarly, it is growing in Montréal, Moncton and Gatineau, but shrinking in Toronto, Sudbury and Ottawa. New unpublished data from the 2001 census on second languages within the home indicate furthermore that bilingualism most often takes the form of an additional skill among Francophones in Québec and New Brunswick, whereas it plays a transitional role toward anglicization in the other provinces. Alongside the split in terms of language behaviour, a divergence of identity has developed: in contrast to young people whose mother tongue is French in Québec and New Brunswick, those in Ontario and the other provinces identify themselves as bilingual rather than as Francophones.
Parties annexes
Bibliographie
- Adam, Dyane, 2003 Rapport annuel 2002-2003, Ottawa, Commissariat aux langues officielles.
- Bernard, Roger, 1990 Le déclin d’une culture, Ottawa, Fédération des jeunes Canadiens français.
- Bernard, Roger, 1994 « Du social à l’individuel : naissance d’une identité bilingue », dans : Jocelyn Létourneau (dir.), La question identitaire au Canada francophone : récits, parcours, enjeux et hors-lieux, Québec, Presses de l’Université Laval, 155-163.
- Bernard, Roger, 1996 « Portrait démolinguistique de l’Ontario français », Revue du Nouvel-Ontario, 20 : 15-40.
- Bernard, Roger, 1998 Le Canada français : entre mythe et utopie, Ottawa, Les Éditions du Nordir.
- Boissonneault, Julie, 1996 « Bilingue / francophone, Franco-Ontarien / Canadien français : choix des marques d’identification chez les étudiants francophones », Revue du Nouvel-Ontario, 20 : 173-192.
- Cao, Huhua et Olivier Dehoorne, 2002 « Transformation marquante dans la configuration spatio-linguistique de la région de Moncton au Canada », Annales de Géographie, 625 : 303-318.
- Castonguay, Charles, 1979a « Why hide the facts ? The federalist approach to the language crisis in Canada », Canadian Public Policy / Analyse de Politiques, 5, 1 : 4-15.
- Castonguay, Charles, 1979b « Exogamie et anglicisation chez les minorités canadiennes-françaises », Revue canadienne de sociologie et d’anthropologie / Canadian Review of Sociology and Anthropology, 16, 1 : 21-31.
- Castonguay, Charles, 1999 « French is on the ropes. Why won’t Ottawa admit it ? », Policy Options / Options politiques, 20, 8 : 39-50.
- Castonguay, Charles, 2002 « Assimilation linguistique et remplacement des générations francophones et anglophones au Québec et au Canada », Recherches sociographiques, 43, 1 : 149-182.
- Castonguay, Charles, 2003a « La vraie question linguistique : quelle est la force d’attraction réelle du français au Québec ? Analyse critique de l’amélioration de la situation du français observée en 2001 », dans : Michel Venne (dir.), L’annuaire du Québec 2004, Montréal, Fides, 232-253.
- Castonguay, Charles, 2003b « L’urbanisation comme catalyseur de l’assimilation : dynamiques distinctes au Nouveau-Brunswick et en Ontario », dans : Annette Boudreauet al., Colloque international sur l’Écologie des langues, Paris, L’Harmattan, 67-85.
- Castonguay, Charles, 2003c « Le recensement au service de l’unité canadienne : comment dissimuler la faiblesse du français », L’Action nationale, 93, 7 : 82-105.
- Castonguay, Charles, 2005 Les indicateurs généraux de vitalité des langues au Québec : comparabilité et tendances 1971-2001, Montréal, Office québécois de la langue française.
- Corbeil, Jean-Pierre, 1998 Symposium, Données linguistiques sur les minorités de langue officielle : sommaire des exposés et discussions, Ottawa, Statistique Canada.
- Erfurt, Jürgen, 1999 « Le changement de l’identité linguistique chez les Franco-Ontariens », dans : Normand Labrie et Gilles Forlot (dirs), L’enjeu de la langue en Ontario français, Sudbury, Éditions Prise de parole, 59-77.
- Gérin-Lajoie, Diane, 2001 « Identité bilingue et jeunes en milieu francophone minoritaire : un phénomène complexe », Francophonies d’Amérique, 12 : 61-69.
- Gérin-Lajoie, Diane, 2003 Parcours identitaires de jeunes francophones en milieu minoritaire, Sudbury, Éditions Prise de parole.
- Gilbert, Anne, 1999 Espaces franco-ontariens, Ottawa, Les Éditions du Nordir.
- Gingras, François-Pierre, 2003 « Les sentiments d’appartenance chez les étudiants : les Franco-Ontariens sont-ils différents des autres ? », Bulletin du CRCCF, Ottawa, Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa, 6, 2 : 1-2.
- Goldbloom, Victor C., 1998 Rapport annuel 1997, Ottawa, Commissariat aux langues officielles.
- Gouvernement du Canada, 2003 Le prochain acte : un nouvel élan pour la dualité linguistique canadienne. Le plan d’action pour les langues officielles, Ottawa, Bureau du Conseil privé.
- Lachapelle, Réjean, 1992 « Utilisation des données de recensement dans la mise en oeuvre des lois linguistiques », dans : Pierre Bouchard (dir.), Actes du colloque sur les critères de reconnaissance des organismes municipaux et scolaires et des établissements de santé et de services sociaux, Québec, Office de la langue française, 5-48.
- Langlois, Simon et Jean-Louis Roy (dirs), 2003 Briser les solitudes : les francophonies canadiennes et québécoise, Québec, Éditions Nota bene.
- Landry, Rodrigue, 1998 « De la démographie au développement psycholangagier : une question de vitalité », communication présentée au symposium « Données linguistiques sur les minorités de langue officielle » tenu à Ottawa par Statistique Canada en mars 1998, Faculté des sciences de l’éducation, Université de Moncton.
- Lieberson, Stanley, 1970 Language and Ethnic Relations in Canada, New York, Wiley.
- Marmen, Louise et Jean-Pierre Corbeil, 2004 Les langues au Canada : recensement de 2001, coll. « Nouvelles perspectives canadiennes », Ottawa, Patrimoine canadien et Statistique Canada.
- Statistique Canada, 2002 Profil des langues au Canada : l’anglais, le français et bien d’autres langues, Ottawa.
- Vincent, Guy, 2003 « Le paradoxe du français à Moncton : fragilité ou force économique ? Le cas du quartier Sunny Brae », Francophonies d’Amérique, 16 : 133-148.