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Modelos de producción en la maquila de exportación. La crisis del toyotismo precario, sous la direction de Enrique de la Garza Toledo, México: Plaza y Valdez, 420 p., 2006, ISBN : 970-722-448-7[Notice]

  • Esther Déom

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  • Esther Déom
    Université Laval

Le secteur de la sous-traitance de produits d’exportation est sans nul doute l’un des secteurs d’activités les plus étudiés au Mexique, tant par des chercheurs nationaux qu’internationaux. De façon générale, les recherches disponibles actuellement utilisent surtout la méthodologie des études de cas, ce qui fournit une information abondante sur le sujet, mais ne permet pas de générer des connaissances suffisantes pour analyser les modèles de production présents dans les usines de ce secteur. L’objectif poursuivi dans ce volume vise à combler ce déficit d’information sur les modèles de production au sein des usines de sous-traitance d’exportation au Mexique en documentant différentes caractéristiques importantes des usines présentes dans ce secteur. Les variables privilégiées par les auteurs incluent notamment les différents niveaux de technologie, le type d’organisation du travail, les relations du travail et la qualification de la main-d’oeuvre. Cet ouvrage, sous la direction de Enrique de la Garza Toledo, présente les données colligées par plusieurs chercheures et chercheurs dans les usines de sous-traitance de huit États du sud-est mexicain. Toutes les données ont été recueillies en même temps au premier semestre de 2003 dans chacun des États retenus. Trois sources différentes mais complémentaires de données ont été utilisées : 1. l’enquête nationale sur l’industrie de la sous-traitance d’exportation recueille de l’information sur des variables comme : la valeur de la production, des exportations, les taux de salaires des travailleurs de production, les charges sociales, les contributions patronales à la sécurité sociale, le nombre d’heures et de jours travaillés; 2. la section sur la sous-traitance tirée de l’Enquête nationale sur les emplois, les salaires et la formation, pour les années 1998 et 2001. Cette enquête et particulièrement la section sur la sous-traitance, jusqu’à ce jour très peu utilisée par les analystes, représente une source abondante de données sur des variables telles que la technologie, l’organisation du travail, les relations du travail et le profil de la main-d’oeuvre; 3. des études sur le terrain ont également été réalisées dans certains établissements de sous-traitance de plusieurs États mexicains. Dans chacun de ces États, 20 % de tous les établissements enregistrés ont été retenus pour l’étude. Ces établissements se distribuaient proportionnellement en trois catégories selon leur taille : plus de 250 travailleurs, de 100 à 249 travailleurs et de 15 à 99 travailleurs. Cinq instruments d’analyse ont été utilisés pour réaliser cette recherche importante : 1. une enquête sur les établissements, remplie par la direction de l’entreprise (questionnaires à réponses fermées); 2. des entrevues avec des directions de départements et des travailleurs qualifiés qui participaient aux décisions concernant la production; 3. des entrevues avec des leaders syndicaux. Cet instrument s’est toutefois avéré peu fructueux étant donné la prédominance de syndicats de boutique (syndicats de protection) dans le secteur étudié; 4. des entrevues semi structurées avec la direction des entreprises au sujet de la crise vécue par les usines de sous-traitance et 5. l’analyse des contrats collectifs de travail afin d’analyser la flexibilité inscrite en matière d’organisation du travail. Le premier chapitre du volume rappelle l’origine du développement des usines de sous-traitance à Mexico et en présente les caractéristiques générales. Il faut rappeler que le programme à l’origine du développement de ces usines visait notamment à augmenter les investissements productifs, à permettre la création d’emplois et le transfert de technologies et à augmenter la qualification de la main-d’oeuvre. Pour ce faire, le gouvernement mexicain a établi un régime juridique de sous-traitance, qui prévoit l’inscription de l’entreprise de sous-traitance auprès du Secrétaire de l’économie. Cette inscription est obligatoire pour pouvoir importer temporairement les biens, machineries et équipements nécessaires à l’assemblage, la transformation ou la réparation des produits …