Résumés
Résumé
En 1758, le brillant architecte écossais Robert Adam (1728-1792) retourne en Grande-Bretagne au terme de ses voyages en Europe et s’installe à Londres. Il ramenait des croquis, plans, projets de décorations, et des artisans italiens qui l’aidèrent à instaurer une sorte de révolution néo-classique dans l’architecture anglaise du XVIIIe siècle. Aujourd’hui un bâtiment Adam accroche toujours l’attention par son élégance et son style particulier. Néanmoins, l’essentiel de ce style demeure difficile à préciser. L’auteur de cet article explore l’hypothèse du principe de géométrie unique qui aurait soutenu les rapports de proportions donnés par Robert et par son frère James au design des façades et des pièces intérieures de leurs bâtiments. Il semble en effet plus que probable qu’ils aient employé la section dorée de façon délibérée dans un nombre considérable de dessins. On sait que Robert Adam étudia la géométrie à l’université. Mais il employa aussi vraisemblablement la courbe conchoidale pour donner une force expressive à son architecture; c’est donc dire qu’il aurait utilisé intentionnellement un système de proportions non palladien dans un style néo-classique. Ce système intègre au design architectural les nombres irrationnels, en particulier la suite de Fibonacci dont les éléments se rapprochent de la section dorée et de ses nombres relatifs. Il semble que cette géométrie ait été adoptée par Adam au retour de son séjour à Rome de 1754-1758, et qu’il ait partagé ce secret de composition avec G.B. Piranesi, à une époque où peu d’architectes comprenaient son impact.