Disputatio

Réponses à mes critiques[Notice]

  • Murray Clarke

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  • Murray Clarke
    Département de philosophie, Université Concordia

Robert Hudson, Michael Bishop et Luc Faucher ont trouvé plusieurs points de discussion intéressants et offert de nombreux éclaircissements dans leurs commentaires sur mon livre Reconstructing Reason and Representation (MIT, 2004). Je leur suis redevable ainsi qu’au directeur de Philosophiques de cette occasion de clarifier ma perspective. Je répondrai séparément à chaque auteur. Je commence avec Robert Hudson. La discussion éclairante de Hudson est centrée sur l’aspect fiabiliste de la justification épistémique. Il commence en affirmant que je désire intégrer une dimension externaliste aux théories internalistes de la justification épistémique. Regrettablement, je ne sais pas où il a trouvé cette idée dans mon livre. J’ai offert une perspective sur la connaissance purement externaliste, fiabiliste et modulaire dans le chapitre six du livre. J’ai aussi offert une analyse de la connexion entre les aspects externaliste et internaliste de la justification épistémique dans le chapitre cinq. Dans ce chapitre, je suggère que le projet mélioratif d’offrir des conseils épistémiques à l’agent cognitif, sur la base d’une mise à jour rationnelle de ses croyances et à la lumière de données nouvelles, peut être mené, d’un côté, en étant conscient de la littérature empirique sur le raisonnement humain en psychologie et, de l’autre côté, en ayant clairement à l’esprit un aspect non mélioratif de la justification et de la connaissance. La justification non méliorative concerne les caractéristiques permettant aux croyances d’être de bonnes croyances et qui leur fournissent la justification épistémique, le type de justification qui fait que de telles croyances sont probablement vraies. Un tel aspect non mélioratif de la justification devrait, ai-je soutenu, être externaliste par nature. Le point n’était pas d’intégrer un élément externaliste dans un aspect internaliste de la justification mais de clarifier les connexions conceptuelles entre ce que je crois être deux types discrets de justification. Mon avis est qu’un aspect externaliste de la justification épistémique est nécessaire pour la connaissance alors qu’un aspect internaliste de la justification épistémique n’a pas de place dans une contribution à la connaissance. Le sens internaliste de la justification est plutôt, en fait, porté vers la poursuite de l’enquête. Dans cette perspective, l’enquête n’a pas à voir avec la connaissance per se mais avec les normes publiques de satisfaction, c.-à-d. les standards disciplinaires que les pairs partagent collectivement mais implicitement. Par exemple, les standards implicites adoptés par les journaux scientifiques pour l’acceptation des articles constituent une exemplification de telles normes publiques et illustrent les standards internalistes de justification épistémique. Dans ma perspective, c’est une confusion de suggérer que nous devrions intégrer des éléments externalistes à un aspect internaliste de la justification parce que les racines des projets internaliste et externaliste sont dirigées vers des questions épistémiques différentes. Ayant ces rappels à l’esprit, je vais maintenant m’attarder aux affirmations plus spécifiques que Hudson a formulées sur le problème de la généralité. Le problème de la généralité concerne le degré d’ouverture des types de processus en question. Comme je l’ai noté dans le livre : J’ai suggéré dans le livre que ma perspective ne rencontre pas le problème de la généralité a priori et le problème conceptuel parce que les types de processus sont déterminés empiriquement par des psychologues évolutionnistes et d’autres scientifiques. Les modules cognitifs représentent les types de processus qui donnent naissance aux croyances bien formées. J’ai pointé les modules darwiniens de raisonnement comme exemple central de tels types de processus. Hudson pense que ce transfert de la responsabilité conceptuelle aux psychologues évolutionnistes ne marchera pas. Comme il le note : Toutefois, il poursuit : En d’autres mots, Hudson affirme ici que, par définition, déterminer le degré de généralité d’un type de processus …

Parties annexes