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Tennent, M. (eds) (2005) : Training for the New Millennium, Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins, 274 p.[Notice]

  • Álvaro Echeverri

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  • Álvaro Echeverri
    Université de Montréal, Montréal, Canada

La nature interdisciplinaire de la traductologie permet que le phénomène de la traduction soit analysé sous le prisme de diverses disciplines. Les universitaires évoluant dans des disciplines telles que les études littéraires, la philosophie, l’enseignement des langues, la linguistique, la sociologie, les études bibliques et même les sciences naturelles se rencontrent dans les mêmes espaces de discussion avec des professionnels de la traduction ou de l’interprétation. Cette diversité de parcours, d’intérêts scientifiques et d’expériences professionnelles trouve dans le contexte universitaire deux points de convergence principaux. D’abord, tous ces professionnels et universitaires essaient de mieux comprendre et de mieux décrire le même phénomène : la traduction. Ensuite, et à différents degrés d’engagement, bon nombre d’entre eux sont les responsables de la formation des futurs langagiers. Le développement et la diversification des professions langagières donnent lieu à de nouveaux défis qui demandent de ces formateurs des connaissances linguistiques et disciplinaires, une expérience professionnelle et certainement un savoir pédagogique. Si l’on en croit l’ouvrage collectif dirigé par Martha Tennent, l’enseignement efficace de la traduction devra passer par une révision des méthodologies traditionnelles centrées sur l’enseignant qui, selon elle (p. xxiv), ne s’avèrent plus adéquates car elles n’engagent pas suffisamment les apprenants dans le processus d’apprentissage. Derrière cette inadéquation se cacherait une absence chronique d’innovation dans l’enseignement de la traduction. En effet, bon nombre d’enseignants continuent à enseigner la traduction de la même manière que leurs collègues le faisaient il y a soixante ans. Il se peut que tout simplement ils ne connaissent pas d’autres façons de faire. Les douze articles de ce collectif sont le produit des discussions tenues au Forum sur la pédagogie de la traduction réalisé en 1999 à l’École de Traduction et d’Interprétation de l’Université de Vic en Espagne. Sauf dans le cas de Rosemary Arrojo, les textes publiés ont été écrits par des traductologues enseignant dans des universités européennes. La publication inclut une préface écrite par Eugene A. Nida, une introduction de la directrice, Martha Tennent, et douze chapitres organisés en quatre parties. Le livre s’adresse aux traducteurs et aux enseignants de traduction, et couvre des sujets tels que la description du matériel, les approches pédagogiques, l’organisation des cours, la TAO, la place de la théorie dans la formation, entre autres. La première partie du livre : Training programmes : The current situation and future prospects, comprend deux chapitres écrits par Margherita Ulrych et Helge Niska. Dans le premier, « Training translators : programmes, curricula, practices », Ulrych présente les résultats d’une enquête menée auprès des institutions d’éducation supérieure offrant une formation en traduction ou en interprétation. Le but de cette enquête était de faire le point sur le développement des pratiques de formation de traducteurs et d’interprètes ainsi que sur le degré d’adéquation de ces pratiques aux défis que les futurs langagiers doivent relever dans un monde en constante et rapide évolution. Un questionnaire, dont les lecteurs pourront trouver une copie à la fin du chapitre (p. 24) a été envoyé à 65 institutions en Europe et en Amérique du Nord. Grâce à la collaboration de 41 institutions qui ont répondu à cette enquête, l’auteure a pu confirmer un décalage entre les pratiques pédagogiques actuelles et les exigences réelles du marché de la traduction. Dans ce sens, l’auteure conclut que les traductologues ont un long chemin à parcourir avant de pouvoir affirmer que la formation des langagiers dans les institutions d’éducation supérieure correspond aux pratiques professionnelles actuelles. De la même manière, l’auteure a pu constater que les institutions chargées de la formation des langagiers sont encore loin d’accepter que l’enseignement de la traduction constitue un défi pédagogique …