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Malmkjaer, K. (eds) (2004) : Translation in undergraduate degree programs, Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins, 202 p.[Notice]

  • Álvaro Echeverri

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  • Álvaro Echeverri
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Comme l’affirme la directrice de cette publication collective, Kirsten Malmkjaer, la traductologie est une discipline universitaire solidement établie. Quelques preuves de cette consolidation universitaire et sociale se trouvent dans le grand nombre de publications vouées exclusivement à son étude, dans le nombre croissant des programmes de formation des traducteurs professionnels et dans les progrès disciplinaires qui ont permis, entre autres, la différenciation entre traduction professionnelle et traduction pédagogique. Pour privilégier cette dernière différenciation, nous nous concentrerons dans ce compte rendu sur les articles voués à l’enseignement de la traduction en tant que profession. Nous ne nous arrêterons pas aux articles d’Anne Schjoldager « Are L2 learners more prone to err when they translate ? » ; de Penelope Sewell « Students Buzz round the translation class like bees around the honey pot – why ? » ; de Marie Källkvist « The effect of translation exercises versus gap-exercises on the learning of difficult L2 structures : Preliminary results of an empirical study » ; ni à celui de Stephen Barbour « Do English-speakers really need other languages ? » Ces articles touchent à des thématiques propres à l’enseignement des langues étrangères où la traduction ne serait qu’une technique d’enseignement/apprentissage. Sans remettre en question leur qualité, ils sortent des thématiques abordées dans les débats traductologiques d’actualité. Si les quatre derniers articles ne semblent pas tenir compte de la différenciation entre traduction pédagogique et traduction professionnelle, les huit autres, dont cinq ont spécialement attiré notre attention, constituent un apport significatif à la formation des traducteurs. C’est notamment le cas des deux articles de Silvia Bernardini. Dans le premier, « The theory behind the practice : translator training or translator education », l’auteur s’insurge contre ceux qui prônent la formation des traducteurs en termes de training. Cette conception de l’enseignement de la traduction implique que les apprenants sont prêts à résoudre des problèmes identifiés à l’avance au moyen de procédures préétablies ou « acquises » (p. 19). Une telle approche ne viserait, en fin de compte, que la reproduction des situations de travail dans la salle de classe comme la manière la plus appropriée de répondre aux besoins immédiats de l’industrie. À cette idée de training, Bernardini oppose l’idée de l’éducation des traducteurs vu que tous les environnements d’apprentissage ont leurs propres conventions, intérêts, priorités et motivations ainsi que leurs propres limitations intellectuelles, spatiales et temporelles. De la même façon, une activité d’apprentissage authentique serait celle dans laquelle, au lieu de s’inquiéter des problèmes futurs, on exploiterait le potentiel social de la salle de classe et les préoccupations réelles des étudiants. En proposant l’éducation des traducteurs, l’auteur veut insister sur la pertinence des études théoriques en pédagogie de la traduction. Une pédagogie qui devrait viser trois aptitudes chez les futurs traducteurs : conscience, réflexivité, débrouillardise. Bernardini se prononce aussi sur l’approche par objectifs dans l’enseignement de la traduction. Elle affirme que pour atteindre un objectif ou pour être capable de réaliser une tâche particulière, il faut plus que des exercices dans ce sens. Le résultat ne pourra jamais être idéal parce que l’objectif final n’est pas de mémoriser des procédures fixes, mais de développer des stratégies flexibles. De plus, visant une performance optimale, l’approche par objectifs tend à négliger des facteurs développementaux et environnementaux et à oublier que les élèves doivent être traités comme des apprenants non comme des professionnels. Finalement, Bernardini considère qu’au contraire du training, l’éducation des apprenants permet d’espérer qu’ils seront en mesure de gérer leur propre processus d’apprentissage. Dans son deuxième article, « Corpus-aided language pedagogy for translator education », Bernardini met en relief l’importance des …