Recensions

Didier Luciani, dir., Des animaux, des hommes et des dieux. Parcours dans la Bible hébraïque. Louvain, Presses universitaires de Louvain, 2020, 150 p.

  • Karolle Saint Jean

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  • Karolle Saint Jean
    Université Laval, Québec

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Couverture de Volume 79, numéro 2, 2023, p. 139-323, Laval théologique et philosophique

Cette publication sur la faune biblique regroupe les résultats des travaux effectués par sept chercheurs dont six seront présentés dans cette recension. Ces chercheurs partagent un même objectif : investiguer sur le rapport entre l’humanité et l’animalité bibliques. S’étendant de 2015 à 2018, cette enquête fait suite au séminaire de troisième cycle en exégèse organisé par la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain. André Wénin, de la Faculté de théologie et Institut RSCS UC Louvain, ouvre la voie avec : « Maîtrisez les animaux… (Gn 1,28) Humanité et animalité dans le premier Testament ». D’un point de vue anthropologique, et par le biais de quelques données vétérotestamentaires puisées en (Gn 37,33 ; Dt 20 ; 1 R 13,24 ; Am 5,19 ; Pr 30, 24-28), Wénin démontre que la Bible conçoit l’existence d’une certaine animalité chez l’humain. Cette coexistence oblige l’humain à faire preuve de respect à l’endroit de cette forme de vie autre que la sienne. Essentiellement, Wénin interroge la violence des humains envers les animaux et prône une relation pacifique entre ces deux catégories d’êtres vivants. Wénin surprend le lecteur puisqu’il déplace sa réflexion de l’Ancien au Nouveau Testament. Plus précisément, Wénin utilise un exemple tiré de l’évangile de Marc pour trouver en Jésus le modèle de l’humain qui entretient avec des animaux un rapport teinté de douceur. Il est suivi par Didier Luciani de la Faculté de théologie et Institut RSCS UC Louvain, qui dans une perspective synchronique focalise sur : « Les animaux du sacrifice ». Luciani reconnaît d’emblée que l’abattage des animaux à des fins sacrificielles constitue une offense au droit à la vie. Pour parler du droit animal, il fait ressortir l’écart entre les préoccupations éthiques, juridiques et sanitaires contemporaines et le silence de la Bible sur ces questions. La compréhension biblique du sacrifice se distancie des enjeux sociaux actuels concernant le droit des animaux. Les gains en faveur de l’humain accordent une certaine légitimité à l’aspect sanglant de ce sacrifice. Le sang extrait de cette procédure en vaut le coup puisqu’il permet à l’humain d’obtenir la bénédiction divine. Parallèlement, Luciani signale une autre tension qui se dessine en zoologie biblique : d’un côté, la Bible tolère les sacrifices des animaux tandis qu’ailleurs, elle plaide en faveur de leur protection notamment en Lv 22,27-28 et Ex 22,29. Sans trop de réserve, je partage ce souci de Luciani pour le sort des animaux du sacrifice biblique. J’admets que les textes bibliques sur la protection des animaux s’inscrivent dans une dialectique du paradoxe. Toutefois contrairement à Luciani, il me semble que d’autres textes bibliques expriment mieux ce souci de protéger les animaux, par exemple, Pr 12,10 dit ceci : « le juste prend soin de son bétail, mais les entrailles du méchant sont cruelles » ; ou Dt 25,4 : « tu n’emmuselleras point le boeuf, quand il foule le grain ». Ensuite, par le biais des traditions narratives, Olivier Artus, de l’Institut catholique de Paris, se sert du Pentateuque, particulièrement de Gn 9,10, Lv 24 et Dt 5,14, pour parler de : « La protection des animaux selon les traditions du Pentateuque ». Son analyse pour ce sujet tourne autour de trois angles : 1) la Création, 2) la protection légale des animaux, et 3) le respect ou la maltraitance des animaux. Se référant aux textes de la création en Genèse, il déclare que l’humain et l’animal partagent le même monde unique et identique créé. Poursuivant avec Lv 24, il rappelle les lois de protection qui interdisent tout meurtre ou blessure infligés à un animal. Le texte de Dt 5,14 vise la non-maltraitance …

Parties annexes