Chroniques

Recherches et publications récentes autour de Vatican II[Notice]

  • Emanuele Avallone,
  • Patrice Bergeron,
  • Dominique Laperle,
  • Michael Quisinsky,
  • Philippe Roy-Lysencourt et
  • Karim Schelkens

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  • En collaboration
    Emanuele Avallone
    Patrice Bergeron
    Dominique Laperle
    Michael Quisinsky
    Philippe Roy-Lysencourt
    Karim Schelkens

En analysant la réception de l’ecclésiologie de Vatican II par des synodes tenus dans des Églises locales (ici, il s’agit notamment des Églises d’Allemagne, de Suisse, d’Autriche et des Pays-Bas), ce volume, qui rassemble les contributions tenues lors d’un colloque ayant eu lieu en 2014 à Vallendar, montre qu’il ne peut s’agir là que d’une réception « active ». Ceci démontre le rôle prépondérant des évêques. Ainsi, dans une ouverture magistrale, le cardinal Karl Lehmann analyse la théologie de l’épiscopat selon Vatican II. Pour les lectrices et lecteurs non germanophones, il est important de comprendre le rôle quasiment testamentaire de cette contribution, car Lehmann a, durant trois décennies, personnellement incarné le type d’épiscopat dont il parle dans cette contribution. Quant à la conclusion fort pertinente du volume, elle est issue de la plume de Matthias Sellmann, un des théologiens pratiques les plus intéressants de l’espace germanophone. Or, Sellmann lie « dogme » et « pastorale » dans une interférence créative et parfois surprenante. Elle laisse loin derrière elle les frustrations qui n’ont pas manqué de marquer l’histoire de la synodalité postconciliaire. En même temps, elle ne sous-estime pas non plus les questions sous-jacentes non seulement aux frustrations, mais aussi à l’enthousiasme synodal. Grâce à cette contribution de Sellmann, le regard sur Vatican II est donc résolument tourné vers l’avenir (qu’on lise notamment les contributions d’Ottmar Fuchs ou de Richard Hartmann !) et il serait intéressant de comparer ce regard « allemand » avec d’autres perspectives issues de l’Église universelle. Plusieurs contributions sont d’ailleurs consacrées à la question du ministère et des ministères telle qu’elle s’est présentée lors des synodes en Allemagne, en Suisse et en Autriche. On peut penser que ces questions, formulées à partir des expériences de certaines Églises locales, impactent l’Église universelle qui ne peut pas se dispenser d’y réfléchir à la hauteur des expériences locales. La vivacité des réflexions de l’après-Concile, reflétant à la fois une audace perdue par la suite et des résistances résultant parfois d’incompréhensions qui auraient pu être évitées, est loin d’être exploitée. Certes, aujourd’hui, la situation est inédite et il faut sortir des sentiers battus. Néanmoins, on peut être d’avis que ceci ne peut pas se faire sans connaître et comprendre les sentiers traditionnels (et les sentiers alternatifs discutés lors des synodes) et sans les garder en estime. Une fidélité créatrice, qui est la conséquence logique de ce volume, ne peut pas se dispenser de cette connaissance. Outre sa valeur historiographique et théologique, ce livre est donc une mise en garde contre toute superficialité naïve. Michael Quisinsky Sans aucun doute, Vatican II était un événement oecuménique. Il a impacté non seulement l’Église catholique, mais aussi les communautés ecclésiales qui sont désormais des partenaires oecuméniques. En 2014, la Arbeitsgemeinschaft Christlicher Kirchen (ACK) (dont Elisabeth Dieckmann présente fort bien le travail, voir p. 267-291) a organisé un colloque sur Vatican II en se consacrant aux perspectives émanant d’un « oecuménisme multilatéral ». Derrière ce titre se cache l’ambition de mener un dialogue à plusieurs voix. Dans un premier temps, des théologiens mennonites, baptistes, luthériens et orthodoxes évaluent Unitatis Redintegratio et dégagent son potentiel d’une manière beaucoup plus profonde — et parfois surprenante — que cela ne serait possible avec un regard intra-catholique. Dans un deuxième temps, on présente des personnages et des moments forts (en l’occurrence Edmund Schlink qui représente en quelque sorte les observateurs non catholiques et la rencontre entre Paul VI et le patriarche Athénagoras) qui ont marqué la perception de Vatican II. Certes, ceci se fait de manière très exemplaire, mais cela ne diminue pas pour autant le mérite des articles en …

Parties annexes