Chroniques

Histoire du christianisme moderne et contemporain[Notice]

  • Philippe Roy-Lysencourt

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  • Philippe Roy-Lysencourt
    Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval, Québec

Dans la chronique « Histoire du christianisme moderne et contemporain » sont réunies des recensions et des revues critiques d’ouvrages récents ainsi que d’autres outils utiles, par exemple des conférences audio ou des films. Sont également accueillies des recensions courtes présentant des ouvrages qui n’ont pas pu faire l’objet d’une critique fine et détaillée. À la suite de certaines analyses, la chronique accueille également des interviews d’auteurs. Elle publie aussi des rapports de colloques et de séminaires, de notes et commentaires, ainsi que des comptes rendus et des appréciations d’autres événements qui peuvent profiter aux historiens et à tous ceux qui s’intéressent au christianisme. Divisée en différentes sections, qui dépendent des parutions analysées ou des événements présentés, elle ne se fixe aucune frontière spatiale ni aucune limite quant aux sujets traités. La présente chronique comporte vingt-huit recensions et deux rapports. Deux auteurs d’ouvrages récents qui connaissent actuellement une certaine popularité, Rémi Brague et Guillaume Cuchet, ont également été interviewés à propos de leurs derniers livres respectifs. Philippe Roy-Lysencourt Rémi Brague est membre de l’Institut de France, professeur émérite de philosophie à la Sorbonne et à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich, auteur de nombreux essais, parmi lesquels plusieurs ont connu un grand succès, par exemple Europe, la voie romaine (1992), Au moyen du Moyen Âge (2006), Du Dieu des chrétiens et d’un ou deux autres (2008), Modérément moderne (2014). Dans son dernier ouvrage, composé de textes prononcés et/ou publiés dans d’autres langues que le français, remaniés et augmentés, Rémi Brague veut « aller de la religion aux religions, ou à tout le moins, faute de pouvoir les envisager toutes, à certaines religions » (p. 8). Dans son avant-propos, il précise qu’il se limite à celles auxquelles il a « un accès linguistique direct » (p. 8), ce qui, chez ce polyglotte, n’est pas si limitatif. Le lecteur sera donc amené à le suivre dans des réflexions plus approfondies sur les religions de l’Antiquité classique et les trois grands monothéismes (qui sont les plus étudiés, notamment le christianisme) que sur les religions de l’Inde et de l’Extrême-Orient, qui ne sont qu’effleurées. Son but est de « chercher ce qui fait qu’une religion est ce qu’elle est, et ce qui fait que les chrétiens sont chrétiens, les juifs juifs, les musulmans musulmans, etc. » (p. 9). Dans sa posture philosophique, Rémi Brague a choisi de se « placer au niveau du contenu des religions étudiées, et de laisser en marge la façon dont ce contenu est réfracté par les esprits de telle région à telle époque » (p. 9). Ainsi, il « envisage successivement la religion dans ce qu’elle dit de Dieu et de l’homme, pris dans ce qui le constitue comme tel, à savoir la raison, puis ses rapports avec d’autres domaines de l’humain comme le droit et la politique, mais toujours avec le souci de montrer comment elle préserve ou menace ce à quoi l’homme d’aujourd’hui tient tout particulièrement, à savoir sa liberté morale et son intégrité physique » (p. 9). Après un premier chapitre dans lequel il tente de définir et de circonscrire le concept de religion, tout en réfléchissant sur sa place, son usage et son utilité, l’auteur tâche de répondre, dans un deuxième chapitre, à la question suivante : « Y a-t-il autant de dieux que de religions ? » Le texte suivant est consacré au concept de « monothéisme » ; l’auteur en montre le caractère tardif et atteste que son emploi fut, à l’origine, plus philosophique que religieux. Dans le quatrième chapitre, à partir du fameux discours prononcé par Benoît XVI à l’Université de Ratisbonne le 12 …

Parties annexes