Résumés
Résumé
Selon Alain de Libera, Boèce donne au célèbre questionnaire de Porphyre sur les universaux une réponse abstractionniste : ce n’est que dans la pensée que peuvent exister les universaux, quoiqu’ils dérivent, par le processus d’abstraction, de ce qui est commun dans les choses. Je mets en contraste cet « abstractionnisme neutre » et un « abstractionnisme réaliste » selon lequel ce n’est qu’en concevant les universaux que la pensée humaine saisit proprement la forme — ou similitude — par laquelle les particuliers appartiennent à telle espèce ou à tel genre. J’essaie de démontrer que, dans son second commentaire sur l’Isagoge, Boèce hésite entre les deux sortes d’abstractionnisme, tandis que, dans la Consolation, il opte pour l’abstractionnisme réaliste.
Abstract
According to Alain de Libera, Boethius replies to Porphyry’s famous three questions about universals by using a theory of abstraction. Universals can exist only in thought, although they derive, through abstraction, from what is common in things. I contrast this “neutral abstractionism” with a “realist abstractionism” — the view that it is only by conceiving universals that humans are able properly to grasp the form or likeness according to which particulars belong to a given species or genus. I try to show that, in his second commentary on the Isagoge, Boethius is uncertain which sort of abstractionism to prefer, but in the Consolation he opts for realist abstractionism.