Comptes rendus

MANAGEMENT DE LA PETITE ENTREPRISE DES LOISIRS SPORTIFS : UNE APPROCHE SOCIOÉCONOMIQUE, Malek Bouhaouala, Bruxelles, De Boeck Université, 2008, 158 p.[Notice]

  • André Joyal

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  • André Joyal
    Institut de recherche sur les PME
    Université du Québec à Trois-Rivières

Pour bien saisir l’intérêt de cet ouvrage dont l’auteur est responsable de la Maison de l’Entrepreneuriat de Grenoble Université (sic) tout en étant maître de conférences à l’Université Joseph-Fourier Grenoble I, il importe de porter attention au sous-titre. En effet, Malek Bouhaouala inscrit son analyse dans une perspective où l’entreprise et le marché se trouvent conçus comme fondamentalement socialisés, c’est-à-dire susceptibles d’être expliqués à l’aide de variables sociologiques. Ce faisant, il devient possible de fournir une alternative aux interprétations d’inspiration néoclassique que les étudiants se font servir à souhait dans tout cours d’introduction à la microéconomie 101 (genre Économie pour les nuls). Suivant l’optique privilégiée dans cet ouvrage, le marché serait un espace social d’échanges alors que, comme le précise l’auteur, l’activité économique serait l’émanation d’une diversité de logiques d’actions pratiques dépassant la rationalisation abstraite de l’homo oeconomicus. De toute évidence, les références bibliographiques en font foi, l’intérêt envers ce sujet et l’approche ici favorisée remontent à une thèse de doctorat soutenue à cette même Université de Grenoble I en 1999. En s’intéressant au secteur du tourisme et des loisirs sportifs, l’auteur a pu développer une conception humaniste de l’entreprise. Ce qui l’amène à écrire à plus d’une occasion que l’entrepreneur n’est pas exclusivement motivé par la fameuse maximisation du profit dont on gave les étudiants dans les cours d’économie depuis bientôt un siècle (merci Marshall et à ses vulgarisateurs tels les Samuelson et cie). Lors d’un colloque tenu à Dijon il y a quelques années et à la suite d’une communication d’un jeune collègue portant sur l’entrepreneuriat, je n’ai pu m’empêcher de lui signaler qu’en 20 minutes il avait utilisé l’expression « maximisation du profit » une quinzaine de fois et que cette prétendue motivation de la part de l’entrepreneur n’a rien à voir avec la réalité. Suffit d’en rencontrer quelques-uns pour s’en convaincre. Sans mettre de préalable à la compréhension ni à l’explication du management de la petite entreprise, Malek Bouhaouala se donne pour objectif d’attirer l’attention des formateurs, des décideurs et des professionnels de l’accompagnement de l’entrepreneur-dirigeant sur quatre points importants liés au le rôle économique et social de la petite entreprise. Ce sont : C’est ce qui conduit Boualem Aliquat, de l’Université de Nice Sophia-Antipolis, à relever dans la préface que l’intérêt de cet ouvrage réside non seulement dans le fait que l’on trouve très peu d’ouvrages consacrés aux entreprises ici considérées, mais aussi dans le fait que, précisément, l’auteur en présente une analyse socioéconomique, ce qui s’avère tout à fait inusité. La taxonomie retenue se rapporte à quatre types d’entreprise et d’entrepreneur, à savoir 1) la microentreprise unipersonnelle de l’Indépendant passionné ; 2) l’Agence des Sports Outdoor (exit l’expression sports de plein-air… faut croire qu’elle fait trop ringard) ; 3) l’entreprise familiale du Conservateur patrimonial ; 4) l’organisation sociomanagériale du Manager gestionnaire. L’auteur aborde les uns et les autres en refusant de concevoir l’entreprise comme une simple boîte noire, un centre de décision parfaitement rationnel assujetti aux fluctuations du marché et aux pressions de la concurrence, comme si les entrepreneurs réagissaient mécaniquement aux exigences de la loi de l’offre et de la demande. Pour chacun des quatre types d’entrepreneur étudiés, Malek Bouhaouala recourt à cinq principes organisateurs : micromentalité – forme organisationnelle – stratégies – marketing – logique d’action. Un tableau synthèse permet de les relier à cinq dimensions typologiques. En ce qui regarde l’entrepreneur Indépendant passionné, on obtient : passionnelle – microentreprise unipersonnelle implicite de spécialisation par produit-passion – démarche artisanale centrée sur le sport-passion – l’entrepreneur hédoniste. Ne pouvant tout définir, retenons que la micromentalité est un concept synthétique …

Parties annexes